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Cicéron: La societe et l'union entre les hommes se conserveront

Publié le 31/10/2009

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La société et l'union entre les hommes se conserveront d'autant mieux qu'on manifestera plus de bienveillance à ceux avec qui on a une union plus étroite. Mais il semble qu'il faut reprendre de plus haut les principes naturels de la communauté et de la société des hommes. Il en est d'abord un que l'on voit dans la société du genre humain pris dans son ensemble. Le lien de cette société, c'est la raison et le langage ; grâce à eux, on s'instruit et l'on enseigne, l'on communique, l'on discute, l'on juge, ce qui rapproche les hommes les uns des autres et les unit dans une sorte de société naturelle ; rien ne les éloigne plus de la nature des bêtes, à qui nous attribuons souvent le courage, aux chevaux par exemple ou aux lions, mais non pas la justice, l'équité ou la bonté ; c'est qu'elles ne possèdent ni raison ni langage. Cette société est largement ouverte ; elle est société des hommes avec les hommes, de tous avec tous ; en elle il faut maintenir communs tous les biens que la nature a produits à l'usage commun de l'homme ; quant à ceux qui sont distribués d'après les lois et le droit civil, qu'on les garde selon ce qui a été décidé par les lois ; quant aux autres, que l'on respecte la maxime du proverbe grec : « Entre amis, tout est commun ». [...] Ennius donne un exemple particulier qui peut s'étendre à beaucoup de cas : « L'homme qui indique aimablement son chemin à un voyageur égaré agit comme un flambeau où s'allume un autre flambeau ; il n'éclaire pas moins quand il a allumé l'autre ». Cicéron

Ce texte de Cicéron a pour objet de définir la singularité de la société humaine par des arguments renvoyant à l’ordre naturel, et d’en tirer la définition du mode de vie commun qui lui convient. Il faudra donc être particulièrement attentif dans le commentaire à la manière dont Cicéron lie les arguments naturels aux arguments politiques.

Ce texte peut se découper en trois parties : les trois premières lignes, jusqu’à « et de la société des hommes «, constituent une introduction très générale au problème du texte, qui est de définir les « principes naturels de la communauté et de la société des hommes «.  Le second moment, qui s’étend jusqu’à « c’est qu’elles ne possèdent ni raison ni langage «,  mentionne le premier de ces principes, qui sera développé dans toute la suite du texte. Ce premier principe est lié à la possession par l’homme de la raison et du langage, ce qui les différencie des bêtes. Le troisième moment enfin, qui commence à « Cette société est largement ouvert «, se concentre sur la définition de la nature de la société humaine et insiste sur la notion de communauté, en proposant une définition amicale de la société humaine, traditionnelle dans la philosophie antique.   

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« Transition : Néanmoins, pour comprendre comment un tel sentiment est possible, c'est-à-dire comment l'émergence d'unesociété est possible malgré les dissensions et des tensions, puisqu'il s'agit de manifester sa bienveillance vers ceuxavec qui on a un « union plus étroite » (union familiale, d'intérêts etc.), est possible.

Or il semble que ce lien socialrepose sur un lien premier qui serait naturel ce qui relève est trait caractéristique de la philosophie antique qui faitreposer le social toujours sur le naturel en tant que cause première et supérieure.

Il s'agit donc de comprendrequelles sont ces causes.

II – La raison et le langage a) Cicéron dans cette seconde partie du texte nous dévoile alors « un » principe naturel qui est à l'origine de la société et de sa possibilité.

On comprend donc bien que l'amitié se fonde pas réellement la société bien qu'yparticipant mais la pérennise.

Or ce principe se présente sous la double casquette de la « raison » et du« langage ».

Comment comprendre alors que Cicéron parle bien d'« un » principe ? La raison c'est le logos, lacapacité de raisonner, de former des jugements et de préparer des choix rationnels.

Or le langage n'est que lamanière de transmettre à l'extérieur cette raison.

C'est pourquoi déjà Platon dans le Phédon parler de la pensée comme d'un dialogue intérieur, celui de l'âme, tandis que le Cratyle présentait la parole comme ce dépassement de la matérialité par l'immatériel, c'est-à-dire cette phénoménalisation de la pensée de l'âme dans le langage, dans leson et les mots qui sont alors les symboles de l'âme.

Dès lors, la raison et le langage sont alors les deux faces d'unemême pièce bien que l'un et l'autre puisse ne pas aller de paire.

Néanmoins, Cicéron les regroupe sous un seul etmême principe.b) En effet, raison et langage sont indispensable à l'établissement d'une communauté et à son progrès.

La raisonpermet l'établissement de raisonnement et de techniques, c'est-à-dire de l'art, se distinguant du hasard alors.

Et dece point de vue on peut voir tout l'héritage d' Aristote et notamment de la leçon inaugurale du livre de Métaphysique que Cicéron reprend ici en filigrane notamment avec l'histoire du chemin à la fin du texte.

Ainsi grâce à la raison et au langage, le raisonnement n'est pas purement solipsiste.

L'enseignement permet de faciliter la vie detous en faisant connaître les techniques.

Mais il permet aussi de créer un espace d'échange.

En effet, le langageest à l'origine même d'une communauté en tant qu'il permet un échange purement gratuit ou du moins qui sembledénué de tout intérêt.

C'est ce que l'on regroupe dans la discussion qui malgré sa banalité a une valeur d'échangeet permet d'entretenir des liens entre les individus.

Dès lors, grâce à la raison et au langage, les hommes onttendance à se rapprocher et à nouer des liens, participant ainsi à la création d'une société unie.

Ainsi avant mêmela prise en compte de l'amitié, ce principe liant raison et langage permet de dégager ce que Cicéron appelle une « sorte de société naturelle ».c) S'il parle de société naturelle avec une telle nuance c'est bien qu'il y a une distinction fondamentale entre lasociété telle qu'il l'a envisagée au début du texte et la société dont il parle maintenant.

La différence tient dans laplace de l'amitié et du rapport social.

En effet, cette société naturelle n'est qualifiée de société que par analogiealors le lien social réel crée par l'amitié ou la bienveillance.

Cette différence est nécessaire dans la mesure où dansla nature il existe aussi de « société naturelle » comme cela peut être le cas pour les animaux grégaire.

Or l'hommeest terriblement opposé à ces animaux justement par le fait de cette utilisation de la raison et du langage.

En effet,on peut dire que certains animaux sont courageux comme un lien ou rusés comme le renard ; mais l'absence deraison et de langage ne leur permet pas de créer une véritable société.

Ils n'ont pas la « justice », l'équité ou labonté.

Or ces trois points relèvent de la raison et notamment de ce l'on pourrait appeler l'art politique en référenceau mythe de Prométhée que Platon donne le Politique et que Cicéron a sûrement en vue.

En effet, la justice et l'équité relève d'un calcul rationnel et de l'établissement de normes propres censées être bonnes pour tous.

Ainsi labonté a partie lié avec la justice et l'équité et se place dans la perspective d'un lien effectif entre les individus,donc en vue de la définition d'un bien commun au-delà de l'intérêt égoïste et premier.

Et pour établir ces normes : lelangage est nécessaire afin de mettre à jour des principes objectifs sur fond d'intersubjectivité.

Transition : Ainsi la raison et le langage sont à l'origine même de toute société humaine possible.

Ils représentent une marqueessentielle de l'humanité et de ces possibilités ce qui explique aussi le cas exceptionnel que représente l'homme dansla nature comparativement aux animaux.

III – L'essence de la communauté a) Cette société se comprend alors comme le regroupe des hommes avec des hommes et l'on se saurait envisagerl'existence d'une société mixte d'hommes et de bêtes.

Cela relèverait de l'absurde.

Néanmoins cette société estnaturellement « ouverte » c'est-à-dire que tout homme peut s'y associer dans la mesure où la raison et le langagesont des éléments intrinsèques et essentiels de la condition humaines.

De facto, aucun homme ne peut en êtreexclu.

Il n'y a donc aucune limite à l'ouverture de cette société que ce soit en nombre au en quelque autre moyenpourvu qu'il s'agisse simplement d'un homme.

Il n'agit de la seule condition limitative.

Et c'est pour cela qu'elle serala société de « tous avec tous ».

En effet, dans la définition du bien commun, tous les hommes seront liés.

Il nepeut donc y avoir de conflits entre eux pourvu qu'ils fassent preuves de raison et qu'ils dialoguent entre eux.

Ils'agit bien évidemment d'une condition première et c'est pour cela que l'amitié sera plus qu'utile pour affirmer ce liensocial et cette volonté de construire et de pérenniser la société ensemble.b) Or le premier point justement sur lequel insiste Cicéron concerne la propriété des biens naturelles, c'est-à-dire. »

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