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Comment devient-on moral ?

Publié le 27/02/2008

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Comment la morale passe-t-elle, en l'homme, de la puissance à l'acte ? Quelles sont les conditions d'actualisation de la moralité en l'homme ? En quoi consiste justement le fait pour l'homme, en tant qu'il est humain, d'être moralement accompli ? C'est donc bien la nature de l'action morale qui est ici à la question en même temps que ses conditions de possibilité.

« toutes les vertus, naturelles comme artificielles chez Hume.

Ainsi, il s'oppose aux morales de l'égoïsme,puisque la bienveillance semble directement liée au fait de se réjouir du bien d'autrui, et de s'attrister deleur malheur, elle a l'air d'être une certaine orientation de la sympathie.

L'estime ne varie pas en fonctionde la proximité des personnes considérée. · En réalité, pour comprendre les conditions d'actualisation du devenir moral, il faut encore distinguer la contrainte de l'obligation.

Je peux accepter une règle morale – parce qu'elle est légitime – lorsque celle-ci ne me contraint pas, mais au contraire m'oblige. · Or, il est nécessaire de remarquer que c'est cette condition même de l'obligation qui à la fois rend l'action morale digne d'être acceptée par moi mais encore la fonde comme proprement morale.

Le critèrede l'obligation semble donc opératoire à ce double niveau.

Mais il lie davantage nécessité et règlemorale : l'obligation montre qu'une règle, lorsqu'elle est proprement morale, c'est-à-dire encore lorsqu'ellem'oblige du dedans, n'est pas objet de choix ni d'acceptation ; elle s'impose à nous d'une manièreévidente : mais elle s'impose d'une manière non contraignante. · En effet, comment peut-on décrire cette expérience où chacun est seul face à son devoir ? La référence qui vient le plus spontanément à l'esprit désigne une voix intérieure : « Conscience !Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix », écrit Rousseau , après avoir noté : « Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nousjugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne lenom de conscience » (Emile ou De l'éducation, « Profession de foi du vicaire savoyard »). · On comprend en ce sens l'être moral accompli se reconnaît comme telle par la force d'obligation qu'elle insuffle à notre conscience.

Une règle morale s'impose donc de l'intérieur, du dedans de notre être.

Lacondition pour qu'une règle soit proprement morale est en ce sens l'acceptation même, comme obligationinterne, de cette règle.

Pour autant, la règle morale ne peut être, au risque de détruire toute moralité,absolument subjective. II.

Devenir moral : considérer autrui comme une fin et jamais seulement comme un moyen · Le problème d'une telle définition de la morale est double : d'abord, on remarque que pour être moral, encore faut-il être capable d'identifier le bien d'autrui.

Ensuite, il fait que l'action morale à pour principe laprise en compte d'un intérêt – qui n'est certes pas seulement privé puisqu'il s'agit du bien d'autrui, maisqui ne rejette pas toute prise en compte de son bien propre tant qu'il ne nuit pas à autrui. · Si l'on prend les problèmes dans l'ordre : comment en effet être sûr d'agir moralement si je vise le bien d'autrui.

Ma volonté peut être mal orientée en tant qu'elle identifie un bien pour autrui qui s'avère endéfinitive en mal.

Le problème que pose l'équation être moral et vouloir le bien d'autrui, c'est qu'il nie larelation fondamentalement ambiguë de la relation à autrui.

En effet, vouloir le bien d'autrui et ordonné saconduite de telle manière, c'est en réalité croire que ma volonté propre peut se substituer à la volontéd'autrui ; c'est en quelque sorte – et ce de manière involontaire, ou du moins à titre de conséquence nondirectement voulue – nier à autrui son caractère d'être humain libre et autonome, c'est-à-dire capabled'obéir à sa propre loi.

Car, en effet, connaît-on vraiment en quoi consiste le bien d'autrui ? C'estd'ailleurs dans cette perspective qu'il faut comprendre la formule platonicienne « nul n'est méchantvolontairement » : tout en croyant agir pour le bien, je fais le mal, ignorant que je suis du véritable bien.Ainsi, une telle équation peut parvenir à son contraire, c'est-à-dire à l'immoralité même : on comprendalors qu'une telle équation, réduite à elle-même, ne saurait définir légitimement ce qu'être moral.

Parcequ'une définition, à proprement parler, doit faire ressortir le caractère universel et nécessaire d'unconcept, ici celui de la morale.

Or, vouloir le bien d'autrui se confronte dans les faits à une trop grandemultiplicité de résultats, parfois contradictoires, qui ne fonde pas absolument l'essence de l'être moral. · De la même manière, dire qu'être moral c'est vouloir le bien d'autrui, c'est en réalité admettre, au sein même du champ moral, qu'on la subordonne à la prise en compte d'un intérêt – ici ce n'est certes pas laprise en compte d'un intérêt privé et égoïste, mais cela reste l'intérêt d'autrui qui pourrait tout à fait êtreencore un moyen indirect de réaliser mon propre bien.

Autrement dit, établir l'équation entre être moral etvouloir le bien d'autrui c'est oublier le caractère proprement désintéressé de la morale, au sens kantien.En effet, pour Kant (Fondements de la métaphysique des mœurs), la morale doit avoir pour principe le désintéressement, c'est-à-dire que l'action morale ne doit pas se fonder sur une quelconque prise encompte de l'intérêt propre ou d'autrui, sinon elle n'est pas authentiquement moral.

En effet, le caractèreproprement moral d'une action est de valoir universellement.

Or, qu'il s'agisse de son propre bien ou dubien d'autrui, cela reste toujours attaché à la contingence.

L'être moral doit s'élever à l'universalité et audésintéressement.

Une telle équation ne saurait donc être juste et légitime.

Comprenons cependant queKant ne met pas hors champ le bien d'autrui – il est évident qu'une action morale ne doit pas être auprincipe du mal ou d'une nuisance envers autrui –, Kant affirmer simplement que le vouloir le bien d'autruine peut pas entrer dans la définition de l'être moral, il ne peut pas en être au principe, ce qui n'est pas lamême chose.

Cette nuance explique d'ailleurs la spécificité du seul sentiment moral réel, à savoir lerespect.

Etre moral c'est donc avant tout respecter, au sens fort du terme, autrui comme une fin en soi.

III. Non plus simplement devenir mais être moral : l'impératif catégorie : le « tu » universel et un sentiment moral à part, à savoir le respect · On ne peut en effet réduire le « je » à la pure subjectivité.

En effet, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant analyse la loi morale en termes d'autonomie.

En effet, pour être dit pleinement moral, l'individu singulier (le je) doit faire appel uniquement à sa raison, selon un choix libre et. »

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