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Comment travaillons-nous ?

Publié le 07/01/2020

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remèdes dans de nouvelles formes d'organisation permettant une plus grande mobilité dans les postes de travail et donnant ainsi à l'ouvrier la possibilité de situer son activité dans l'ensemble de la production.

L'humanisation du travail

Il ne faudrait pas cependant avoir une image idyllique et mythique de l'ancienne organisation du travail : un monde d'artisans, maîtres de leur temps et de leur travail. D'une part l'organisation sociale du travail engendrait des inégalités, d'autre part l'utilisation des seules énergies humaines et animales rendait le labeur humain particulièrement pénible. La pénibilité physique du travail peut être considérablement allégée par les machines.

Mais même si l'on améliore les conditions de travail, ne restera-t-il pas longtemps encore des tâches déqualifiées et des travailleurs pour lesquels le travail sera avant tout une nécessité imposée par le besoin de gagner sa vie, et non l'occasion de développer facultés intellectuelles et manuelles ? Et n'est-ce pas parce qu'il n'est pas pour le travailleur un moyen de réaliser son humanité qu'on essaye d'« humaniser » le travail ? Pour ces travailleurs, l'épanouissement ne peut commencer qu'après le travail, dans les loisirs par exemple. La réduction de la durée du travail est alors fondamentale. Réduction, qui doit être telle que le temps libre puisse être utilisé à autre chose que la reconstitution de la force de travail.

Il est cependant hâtif de conclure de l'inhumanité de certaines conditions de travail à l'inhumanité du travail lui-même. Il y a une distinction à faire entre l'emploi, souvent monotone, parfois mécanique, toujours lié à la nécessité de gagner sa vie, et le métier, dont nous parlions au début du chapitre, et qui peut être l'objet d'un accomplissement de soi et de sa valeur. Il est même remarquable qu'un travail, pénible et peu intéressant en lui-même, est le moyen d'une insertion dans un réseau de relations sociales (camaraderie professionnelle, solidarité syndicale, etc.), dont le chômeur est privé, et que les conditions d'activité les plus dures (le paysan, le mineur...) confèrent une dignité, sinon au travail lui-même, au moins au travailleur.

« un produit dans son ensemble, et même s'il existe une coo- .

pération, chacun est capable d'accomplir toutes les tâches nécessaires à la réalisation du produit (au Moyen Âge, par exemple, la fin de l'apprentissage est symbolisée par la réa­ ·lisation d'un chef-d'œuvre).

Avec les manufactures cette capacité à réaliser le produit en entier se perd et, dans la grande industrie, avec le machinisme, elle disparaît totale­ ment (cf.

texte 14).

Au début du xxe siècle, Taylor invente «l'organisation scientifique du travail», qui vise à augmen­ ter la productivité en rationalisant le travail.

Le travail est divisé de telle sorte que chacun n'effectue plus qu'une parcelle de l'objet.

Le travailleur répète toujours les mêmes gestes.

Aucune habilité de métier n'est plus nécessaire, les tâches simplifiées peuvent être exécutées sans formation.

Ce qui entraîne pour l'ouvrier une activité dénuée de sens et ennuyeuse, simple moyen de gagner sa vie.

L'idée d'aliéna­ tion semble particulièrement adéquate pour désigner ces phé­ nomènes.

La « rationalisation » du travail, est critiquée comme déraisonnable d'un point de vue humain.

D'autre part, au nom de l'égalité entre les hommes, il est possible de reprocher à la rationalisation du travail d'accen­ tuer la division entre travail intellectuel et travail manuel et entre tâches de commandement et tâches d'exécution.

En effet, l'organisation de la fabrication du produit doit être pen­ sée entièrement à l'avance et la production décomposée en un certain nombre de gestes : ce travail préalable de concep­ tion n'est pas le fait de ceux qui exécuteront le travail.

De plus, l'exécution d'une tâche dépendant de l'exécution d'une autre, les rythmes de production doivent être strictement res~ pectés et donc contrôlés.

La division entre tâches d'organisation et tâches d'exécu­ tion, et entre métiers hautement qualifiés et métiers déqua­ lifiés, pose un autre problème : pourquoi tel métier est-il exercé par celui-ci plutôt que par celui-là ? Si l'exercice d'un métier n'est pas inscrit dans la « nature » d'un individu, la société ne doit-elle pas chercher à garantir à tous la possibi­ lité d'accéder à tous les métiers? Mais l'organisation scientifique du travail a été critiquée aussi au nom de la rationalité économique elle-même.

Le désintérêt pour le travail nuit à la qualité de celui-ci et provo­ que des phénomènes d'absentéisme.

On a donc cherché des. »

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