Devoir de Philosophie

COMMENTAIRE DE LA Ire PARTIE DU DISCOURS DE LA METHODE DE DESCARTES

Publié le 04/04/2011

Extrait du document

discours

Biographie d'une pensée en marche, le Discours se présente avec un caractère essentiellement narratif qui ressort particulièrement dans cette première partie où Descartes explique comment il est devenu lui-même. Aussi, après une définition de la Raison, dont seule la méthode peut nous permettre le bon usage, Descartes retrace-t-il l'histoire de son esprit depuis ses premières études. Ce faisant, il établit le bilan de la culture de son temps, critique la conception que l'on se fait des sciences, et nous rappelle les voyages qu'il entreprit pour se défaire des préjugés, avant de chercher la vérité dans la méditation personnelle.

COMMENTAIRE Le Titre Des cartes avait d'abord prévu un titre fort instructif : Projet d'une science universelle qui puisse élever notre nature à son plus haut degré de perfection. Plus la dioptrique, les météores et la géométrie, où les plus curieuses matières que l'auteur ait pu choisir pour rendre preuve de la science universelle qu'il propose, sont expliquées en telle sorte, que ceux-mêmes qui n'ont point étudié les peuvent entendre. Le Discours a donc un double but :

discours

« C'est pourquoi s'impose l'impérieuse nécessité d'une méthode susceptible d'atténuer l'inégalité des esprits et ladivergence des voies de recherche.

Descartes est heureux pour sa part d'avoir découvert des procédés fécondsdont il attend plus encore qu'ils ne lui ont donné jusque-là.

A l'époque du Discours, il avait déjà constitué saPhysique, sa géométrie, sa métaphysique.

On peut se demander si de telles conquêtes étaient dues à l'applicationde règles préalablement conçues in abstracto ou bien au contraire si la méthode ne fut que la prise de consciencede la genèse de ces découvertes.

Mais la question n'est pas très cartésienne.

En fait la connaissance et la pratiquede la méthode ne se peuvent guère dissocier puisqu'il s'agit non pas de règles abstraites infaillibles comme desformules, mais bien de procédés immanents au travail de la pensée dont la vertu s'éprouve dans son fonctionnementmême.

Dès le collège Descartes s'exerçait à penser avec ordre : quand j'étais jeune, je cherchais à trouver par moi-même et sans livres la solution des questions et j'ai ainsi pris peu à peu l'habitude de me servir de règlesdéterminées.

Ainsi la préoccupation méthodologique est intérieure aux démarches mêmes de la réflexion.

« Laméthode cartésienne est une réflexion sur la raison bien conduite; la raison est bien conduite grâce à la méthode . Quant à l'idée même de la méthode, Descartes l'attribue à sa bonne fortune qui lui a permis de la rencontrer.

Je nemérite pas plus de gloire pour avoir fait ces découvertes que n'en mériterait un paysan pour avoir trouvé par hasardà ses pieds un trésor qui depuis longtemps aurait échappé à de nombreuses recherches.

Il n'en reste pas moins qu'ilen est légitimement fier et heureux; et c'est dans cet esprit qu'il nous invite à le suivre sur les voies déjà tracéespar l'inventeur.

Au lieu d'un traité dogmatique, il préfère donner, en un tableau, l'histoire même de son esprit tellequ'il l'a vécue pour devenir ce qu'il est.

Le discours sera une autobiographie intellectuelle, le journal d'un explorateuren marche, une fable aussi, c'est-à-dire un récit instructif dont on pourra tirer profit, le compte rendu enfin d'uneexpérience spirituelle.

Je ne mets pas Traité de la méthode mais Discours de la méthode, ce qui est le même quepréface ou avis touchant la méthode pour montrer que je n'ai pas dessein de l'enseigner mais seulement d'en parler. Au collège de La Flèche, Descartes a fait des études complètes qui n'ont pas satisfait à ses exigences de certitudeet de vérité.

Ce n'est pas à dire qu'il ait eu à se plaindre de ses maîtres.

A plusieurs reprises il leur dira sareconnaissance.

Eux de leur côté ne furent pas sans remarquer ses dispositions exceptionnelles et ils n'hésitèrentpas à lui communiquer certains ouvrages traitant de sciences occultes comme l'astrologie ou la magie, si grandeétait leur confiance dans la sûreté de son jugement. Baillet écrit à propos du cours de philosophie qu'il suivit : « M.

Descartes fut encore moins satisfait de la physique etde la métaphysique qu'on lui enseigna l'année suivante qu'il ne l'avait été de la logique et de la morale.

Il était fortéloigné d'en accuser ses maîtres...

Il ne pouvait aussi s'en prendre à lui-même, n'ayant rien à désirer de plus que cequ'il apportait à cette étude soit pour l'application, soit pour l'ouverture d'esprit, soit enfin pour l'inclination car ilaimait la philosophie avec encore plus de passion qu'il n'avait fait les humanités ».

Lorsqu'un père de famille leconsulte, en 1638, sur le choix d'une école, Descartes lui conseille expressément La Flèche, surtout pourl'enseignement de la philosophie: comme elle est la clef des autres sciences, il faut l'avoir vue en entier comme chezles Jésuites.

Et je dois rendre cet honneur à mes maîtres que de dire qu'il n'y a lieu au monde où je juge qu'elles'enseigne mieux qu'à La Flèche. Ce qui déçoit Descartes, ce n'est donc pas la pédagogie de ses maîtres, c'est le contenu et l'esprit de leurenseignement, appuyé sur deux principes qu'il récuse : l'autorité des anciens et le prestige de l'érudition.

Confiantdans la lumière naturelle, on peut s'en affranchir pour penser librement.En appréciant d'un mot leur valeur.

Descartes nous donne la liste des sciences que le programme comportait alors : # Le Ier groupe comprend les sciences d'érudition : les langues anciennes (grec et latin), l'histoire, la mythologie oules fables (comme les Métamorphoses d'Ovide ou Esope). # Le 2e groupe comprend : l'éloquence, la poésie et la théologie. # Le 3e groupe comprend la philosophie et toutes les sciences qui en dépendent pour lui emprunter leurs principes.D'abord la logique, la physique, la métaphysique, puis la médecine et la jurisprudence1.

Enfin, tout à fait à part, lesmathématiques dont les arts techniques sont l'application. Toutes ces disciplines sont intéressantes par ce qu'elles donnent à l'esprit.

On peut s'en contenter pour réussir dansle monde et se faire admirer des moins savants.

Mais on reste avec elles dans la zone de la vraisemblance quimasque le pays de la vérité tandis que la probabilité dispense d'exiger la certitude.De ce savoir encyclopédique que retenir qui soit vivifiant pour l'esprit ? Une seconde fois, Descartes passe en revueles diverses sciences pour en relever les insuffisances : 1° L'étude des Lettres anciennes a pour avantage de nous ouvrir l'esprit en nous faisant connaître les mœurs et lesidées des hommes d'autrefois et en nous faisant entrer dans le commerce des meilleurs d'entre eux.

Mais ce voyageintellectuel nous dépayse à l'excès et détourne notre attention du temps présent.

L'érudition n'est pas indispensableà la recherche de la vérité, elle est fondée sur la mémoire et non sur la raison. 2° Les œuvres de fiction déforment le jugement en cultivant l'invraisemblance.

N'est-ce pas ce que Cervantès avaitmontré avec éclat dans son Admirable don Quichotte de la Manche ? 3° L'Histoire, conçue à la manière de Plutarque, est systématiquement édifiante et donne des événements une. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles