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Commentaire de texte : Pascal, Pensées,

Publié le 21/05/2011

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pascal

         « Aime ton prochain comme toi-même « a dit le Christ d’après le Nouveau Testament. Nous nous aimons donc nous-même et nous devrions en faire de même avec autrui. Mais un problème se pose alors : nous nous connaissons mieux que personne au monde, ce qui nous permet de nous aimer, mais nous ignorons la plus grande partie de la personnalité d’autrui, ce qui peut nous empêcher de l’aimer. Mais pourquoi avons-nous accès à notre propre moi mais ignorons celui d’autrui ? Que devons-nous savoir d’autrui pour le connaitre ? Où se cache sa personnalité, son moi intérieur ? Pourtant, nous aimons d’autre personne que nous-même, comment se fait-il alors que nous les aimons si nous ne connaissons pas leur moi ? Cet amour ne serait-il qu’une simple illusion ? La problématique de la nature du moi et les conséquences que cela implique sur l’amour a été analysé par Pascal dans une partie de son oeuvre Pensées un extrait de laquelle nous nous proposons d’étudier.

  

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« ses convictions qui influencent notamment les jugements que cette personne porte sur un objet, une personne ouune situation.

C’est justement à cause de cette influence que chacun se fait sa propre opinion sur une questiondonnée, d’où les nombreux débats et polémiques.

Si on revient à l’exemple de l’amour, on se rend compte quegénéralement on aime une personne pour ses qualités et l’absence (ou presque) de défauts.

Est-ce que dans ce cason peut dire que l’on aime la personne (son moi) et non pas uniquement ses qualités ? Pas vraiment puisqu’on peutperdre ses qualités tout en restant la même personne.

Le moi ne serait donc pas non plus dans les qualités ou lesdéfauts d’une personne.Le moi n’est alors ni notre physique, c’est-à-dire notre corps, ni nos qualités.

De plus, lorsque nous aimonsquelqu’un, nous ne l’aimons que pour son corps et/ou ses qualités.

Par conséquent on peut dire que nous n’aimonspas quelqu’un mais ses qualités ou la beauté de son corps.

Cela signifie-t-il que nous n’avons jamais aimé personneet sommes incapables d’aimer une personne ? Pour aimer quelqu’un devrait-on aimer l’âme tout court, de façonabstraite, sans se soucier des qualités qui la remplissent ? Cela paraît dérisoire.

En effet, l’âme est une substance,un peu comme la pâte à modeler.

Lorsqu’un enfant donne une forme à la pâte à modeler, il (et son entourage) aimela forme donnée à la pâte et non la pâte elle-même, et si la pâte sèche et que l’on ne plus la modeler, on la jette.On ne peut donc pas aimer une substance sans forme et donc l’âme de façon abstraite.

On ne peut doncdéfinitivement pas aimer quelqu’un, on aime seulement ses qualités.Si on en vient à cette conclusion, on ne devrait donc pas se moquer des personnes qui se font honorer pour leursfonctions sociales, puisque ce que nous voyons n’est pas leur vrai moi, mais uniquement des apparences, desqualités qui vont surement changer.Ainsi, on en vient à dire que le moi serait insaisissable, et de ce fait, notre amour envers une personne se résumeraità un amour de ses qualités. Le raisonnement ci-dessus s’appuie sur un présupposé qui ne paraît pas tout à fait évident.

En effet, dans cettediscussion à propos de la nature du moi, on admet que si notre corps ou notre âme change, on reste toujours lamême personne, mais est-ce vraiment le cas ? Il est vrai que si ce changement n’est pas majeur, cette question n’apas vraiment à être posée : par exemple si on se maquille ou si on n’aime plus le chocolat, notre personalité, notremoi ne va pas changer.

Cependant, il peut arriver que ces changement soient très marqués.

C’est le cas parexemple de certaines maladies ou accidents routiers qui peuvent entraîner de très lourdes conséquences.

Il n’estpas tout à fait sûr que si une personne devient paralysée ou complétement dévisagée, son moi ne changera pas.

Ilest difficile de ne pas prendre en compte la vie que nous avons eu avant ce changement, les comportements despersonnes qui nous entourent, leur regard et leur avis lorsque nous constituons notre moi.Et même si on accepte ce présupposé, la question « qu’est ce que le moi ? » ne trouve toujours pas de réponse.

Ilest vrai que dans le quotidien on dit moi lorsqu’on parle de soi, de sa personnalité.

On sous-entend que le moi c’està la fois notre corps et notre âme au moment où l’on parle.

Certes ces deux composants varient beaucoup àl’échelle d’une vie mais généralement pas d’un jour à l’autre.

C’est un peu comme la croissance d’un enfant.

Lesparents ne remarquent pas tous les jours que leur enfant a pris quelques millimètres, par contre les grands-parents,qui eux ne voient l’enfant qu’une seule fois par an, s’exclament toujours en disant « qu’est ce qu’il a grandi! ».

Peut-être que justement parce que nous vivons avec notre moi tous les jours il nous est difficile d’accepter que sur touteune vie, le moi ne peut être le corps et l’âme puisque ces deux composants varient tellement qu’ils ne peuventcaractériser quelqu’un que d’une façon temporaire, alors que le moi dure toute une vie.D’ailleurs, est-ce que le bébé possède un moi dès sa naissance ? Peut-être pas.

Avant d’avoir un moi il faudraitd’abord savoir que le « je » existe, et comme un enfant n’est pas conscient de son existance dès sa naissance, il nepeut pas avoir un moi.

Et dans ce cas il serait raisonable de penser que le moi apparaît lorsque l’enfant prendconscience de soi, commence à dire « je ».

Cette période est généralement repérée par ce que l’on appelle le testdu miroir, c’est-à-dire que lorsque l’enfant est conscient de soi, il est capable de se reconnaitre dans un miroir.

Maisalors, il se reconnait par son physique, et nous venons de voir que le physique ne fait pas partie du moi.

Peut-êtrealors que le moi est lié au physique ou à l’âme mais ne se caractérise pas par cela.Si il y a quelque chose qui ne change pas en nous c’est notre expérience.

Il est vrai que plus le temps passe, pluson a de l’expérience, mais celle-ci ne change pas.

Si on a fait quelque chose, cet acte va toujours rester dans laliste de nos expériences et rien ne pourra le changer ou l’effacer.

Autant le physique peut être arranger (parexemple par la chirurgie) ou au contraire la beauté détruite, les qualités et les défauts vont et viennent, alors quel’expérience reste gravée à jamais, on ne peut pas l’emprunter à quelqun.

Il y a dans la culture russe une expressionqui dit qu’il faut tirer des leçons des erreurs des autres, mais en réalité, il ne faut que nous vivions nous-même unesituation pour pouvoir en tirer des leçons.

Comme quoi, l’expérience est propre à chacun, elle nous caractérise.

Il sepeut que le moi ait un rapport avec cette expérience, surtout que cette expérience prend également en compte lesvariations de notre âme et notre corps.

On pourrait alors supposer que par commodité, dans notre quotidien nousconsidérons que le moi est notre âme et notre corps, mais sur l’échelle de toute une vie le moi est le fruit del’expérience.Cependant il s’avère que lorsqu’on parle d’amour, surtout de nos jours, on se place plutôt sur une échellequotidienne, en particulier lorsque les membres du couple sont au stade de le découverte l’un de l’autre.

Dans cecas, on base notre connaissance de l’autre sur le corps et l’âme du moment, on regarde pratiquement jamaisl’expérience de la personne en premier.

C’est pourquoi on pense aimer une personne alors qu’on ne l’aime quetemporairement, tant que les caractéristiques physiques et morales qu’elle regroupait lors de la rencontre perdurent.Pendant cette période on aime cette personne, mais dès qu’une de ses caractériques physiques et moraleschangent et qu’une nouvelle caractéristique ne nous plaît pas, on se dit qu’on n’aime plus la personne.

Est-ce quecela devrait nous obliger à ne plus aimer ? Surement pas, puisque cette problématique du moi a toujours existé sanspour autant géner le développement de l’amour.Certaines personnes vivent ensemble pendants des années, même pendant toute une vie, et s’aiment toujoursmalgrè les changements physiques ou moraux qui ont pu survenir.

Comment se fait-il qu’ils s’aiment toujours si on. »

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