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commentaire du livre 9 et chapitre 9 de l'ehtique a nicomaque

Publié le 04/12/2012

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Commentaire de texte : livre 9, chapitre 9 L'amitié a une place déterminante dans l'éthique du bonheur dans notre sujet. L'enjeu de ce chapitre est de savoir si le « bonheur « est compatible avec un « besoin «.On ne peut être heureux, vraiment heureux sans amis. ceci justifie qu'on les aime et qu'on cherche à faire leur bien. Mais en même temps une contradiction surgit , car si comme pour notre auteur l'amitié ne se réalise que dans la volonté de vouloir agir bien envers autrui, comment pourrait-elle demeurer une composante de son propre bonheur ? et si inversement, elle est une composante du bonheur , comment pourrait-elle être encore une amitié vraie, c'est-à-dire parfaite celle où ce n'est pas en vue de son propre intérêt que l'on est ami d'autrui ? nous répondrons à ce problème en trois parties, la première consistera à montrer le coté paradoxal de notre sujet ensuite nous montrons qu'Aristote résout l'antinomie d'abord « dialectiquement « (c'est le début du chapitre jusqu'à 1170a12) en critiquant certains de sa thèse qui est « ceux qui sont parfaitement heureux et se suffisent à eux même n'ont aucun besoin d'amis :ils sont déjà en possession ds biens de la vie et par suite ,se suffisant à eux même n'ont besoin de rien de plus «(116b3-6), ce qui conduit à une version amandée de l'antithèse ;puis « scientifiquement « en déduisant l'amitié du bonheur ,ou plutôt un certain type d'amitié d'amitié comme composante nécessaire du bonheur. L'homme heureux a-t-il des amis? La question n'est pas saugrenue. Elle engendre des paradoxes, elle est à la croisée de préoccupations éthiques, anthropologiques. Commençons par l'exposer abstraitement. On y voit se dessiner une sorte de casse-tête logique où se croisent les définitions de l'amitié, de l'utilité et du bonheur. D'un côté, l'affaire paraît entendue , il nous est évident que l'homme heureux a des amis. D'abord parce que, justement, sans amis, laissé à lui-même, isolé, abandonné de tous, tout homme serait le plus malheureux des hommes. Donc l'homme heureux a des amis, et si possible, nombreux, fidèles et eux-mêmes heureux. Nous avons là la seule définition possible de l'homme heureux. Oui, mais , si l'homme était vraiment heureux, il n'aurait besoin de rien ni de personne, il n'aurait donc pas d'amis, il se suffirait à lui-même. Quel est ce manque en lui qui le pousse vers un autre? Quelle l'insatisfaction qui l'anime et lui refuse de pouvoir rester seul, de pouvoir se contenter d'être lui-même, d'être en relation avec soi? Qu'est ce qui l'empêche d'être heureux? S'il ét...

« plus ni moins pour nous que des êtres qui nous sont utiles.

Si nous avons besoin de nos amis, en quoi sont-ils des amis? Nous répondrons ,bien entendu, l'ami est justement celui sur qui on peut compter, «en cas de besoin», comme on dit...

Serait-il un ami celui qui se défilerait devant le service à rendre, le coup de main dans la difficulté, la consolation dans la détresse? L'ami se définit justement par ce «en cas de besoin» : l'ami des jours heureux est comme une assurance prise dans le bonheur contre le malheur, une prévision de l'imprévisible.

Et c'est même là la seule vraie et solide définition de l'ami, de l'ami solide et vrai.

Certes, mais alors on répondra : si l'ami est celui dont on a besoin, alors il ne nous est qu'utile, un simple moyen dont on se sert et non un être à aimer.

Que reste-t-il de l'ami si ce n'est pas pour lui-même qu'on l'aime? On a besoin des autres, du plombier pour réparer la tuyauterie, du boulanger pour faire le pain, des voisins pour les petits services quotidiens ; le besoin qu'on a d'eux n'empêche pas les bonnes relations sociales et même la courtoisie, de se dire «bonjour ,bonsoir ; et encore merci ».

Mais l'ami, c'est autre chose, c'est l'être à qui nous lie l'amitié et non la nécessité, le besoin de ceci de cela, de la maison ou du pain.

On n'attend rien de lui et surtout pas de « retour d'ascenseur ».

L'ami des jours heureux est justement celui qu'on aime parce que, à la différence des autres, aucun lien d'utilité ou de nécessité ne nous rattache à lui.

Ceci est la seule authentique et pure définition de l'ami, de l'ami pur et authentique.

Pour en ressortir de la difficulté.

nous dirons donc ; l'ami vrai est celui qu'on aime pour lui-même dans le bonheur et pour les besoins qu'il comble dans le malheur.

Mais c'est pour retomber sur l'autre paradoxe.

En quoi alors, et en vue de quoi donc, l'homme heureux - l'homme toujours et parfaitement heureux- aurait-il besoin d'amis s'il est, par définition, sans besoin? Nous sommes dans une impasse .

L'homme comblé n'a pas besoin d'amis et se suffit à lui-même, mais il ne peut être comblé que par l'amitié qui le lie à d'autres.

L'ami vrai est celui qui nous est indispensable, mais il ne peut être ami qu'à condition de n'être pas nécessaire.

Le premier paradoxe ne se résout qu'en nous rejetant dans le second, qui, à son tour, nous renvoie au premier etc. Ce paradoxe biface met en jeu trois concepts et leur propre tension interne; l'ami, le besoin, le bonheur.

L’ami, est-ce celui dont on a besoin ou celui dont on n'a pas besoin? Le bonheur, est-ce la vie pure de tout besoin d'autrui ou la vie partagée avec autrui? Le besoin d'amis, est-ce l'indice de notre impossibilité à être heureux ou la voie nécessaire à notre bonheur? Etc.

Ces trois contradictions installent l'instabilité au coeur de l'anthropologie..

L’argumentation d’aristote destinée à resoudre cette antinomie est complexe.

Dialectiquement, la thèse se fonde sur deux présupposés contestables: l'un sur ce que sont les amis, l'autre sur ce qu'est le bonheur.

la première fausse supposition est: « Que veulent donc dire les partisans de la première opinion et sous quel angle sont-ils dans la vérité? Ne serait-ce pas que la plupart des hommes considèrent comme des amis les gens qui sont seulement utiles?» Telle est la première erreur de la thèse: on suppose que les amis se définissent par le fait de nous être utiles; c'est en effet à cette seule condition que l'on peut conclure que l'homme parfaitement heureux n'a besoin de rien et par conséquent se passe d'amis (1169 b 23-28).

En ce sens, c'est vrai, l'homme heureux n'a pas besoin des services de ses amis.

La Deuxième erreur est on suppose que le bonheur est « une chose qui existe une fois pour toutes comme quelque chose qu'on a en sa possession» (1169 b 29-30).

On croit donc, dans la thèse, que le bonheur se définit par la possession de biens assimilables à des choses; c'est en effet à cette seule condition que l'on peut conclure que l'homme heureux est celui qui a tout.. »

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