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Commentaire Epicure La Mort n'est Rien pour Nous

Publié le 11/05/2014

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Philosophie morale - Commentaire de texte Pour Épicure, toutes nos actions sont conduites vers une fin ultime : le bonheur à travers le plaisir des sens. Dans la Lettre à Ménécée, il s'adresse à son disciple et à toute personne intéressée par la doctrine de l'école du Jardin. La lettre s'inscrit dans la pratique de la philosophie épicurienne : la lecture doit aboutir à un véritable exercice spirituel, qui conduira lui-même à l'ataraxie ou tranquillité de l'âme. A travers quatre principes essentiels, Épicure oriente notre désir d'être heureux et définit les soins dont notre âme a besoin pour se guérir des opinions "vides". Le passage en question se situe au début de la lettre et constitue le deuxième principe : la vacuité de la crainte de la mort et la nécessité de s'en défaire pour atteindre le bonheur. Épicure cherche donc à démontrer que la "mort" est une expression vide de sens entourée d'un sentiment de peur qui n'a pas lieu d'être, avant d'exposer les effets positifs d'une telle conception. Le texte se divise en deux parties distinctes : Il affirme que la connaissance de ce que la mort est privation de sensation nous ôte le vain désir de l'immortalité. En effet, la connaissance claire de notre condition mortelle nous permet de jouir pleinement de la vie car nous nous concentrons sur le temps limité qui nous est donné, et ne le perdons plus à désirer vainement l'immortalité. Dans la seconde partie, Épicure montre que la mort ne pouvant faire l'objet d'aucune expérience vécue, l'inquiétude qui s'y attache est littéralement sans objet. Cependant, cette connaissance, qui s'apparente à un entraînement à mourir est en vérité un entraînement à vivre. La doctrine d'Épicure relève d'une théorie empiriste et sensualiste de la connaissance : la sensation est le critère de la vérité et tout savoir provient de la sensation, y compris l'éthique. Le bien et le mal sont ici des évaluations morales intrinsèquement liées aux sensations et aux affections : "tout bien - et tout mal - est dans la sensation". Ainsi la mort, en tant que privation de sensation, n'est pas un mal non seulement parce qu'elle abolit la sensation mais aussi parce qu'elle se situe au-delà du bien et du mal. Il s'agit d'un état neutre qui ne peut pas nous affecter dans notre existence personnelle car s'il n'y a plus de sensation, il n'y plus d'existence personnelle. Si une personne meurt, alors il n'y plus de sujet capable de percevoir cet état. Épicure souhaite donc nous montrer qu'on doit considérer la mort comme un non-évènement dans la mesure où il n'a aucune influence réelle sur notre bien-être. Au premier abord, Épicure semble inviter Ménécée à penser à la mort sans relâche : "Hab...


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« Au premier abord, Épicure semble inviter Ménécée à penser à la mort sans relâche : "Habitues-toi à penser que la mort n'est rien par rapport à nous".

En réalité, il ne souhaite pas que son disciple se livre à l'anticipation de sa propre fin, comme chez Montaigne avec la "préméditation de la mort", mais à la pensée que la mort est néant de toute sensation et qu'elle est par conséquent néant de douleur comme elle est néant de plaisir.

Pour Épicure, le vivant est un agrégat d'atomes et la mort correspond à la dispersion de ces atomes.

Bien que l'on puisse considérer que cette dispersion se fasse progressivement, la mort est ici abordée comme un non-évènement totalement détaché de la temporalité du vivant.

Du fait que nous n'y survivons pas, nous ne sommes jamais contemporains de notre propre mort.

Il n'y a donc aucune commune mesure entre l'existence et la non-existence: la mort ne correspond même pas à une frontière entre les deux. Aussi, la mort n'est pas une étape de passage pour notre âme, comme c'est le cas dans la théorie de Platon sur le "monde des idées", mais un état où tout s'arrête; elle ne nous concerne en rien physiquement.

Elle ne peut donc pas nous faire souffrir et ne constitue en rien une menace : "la mort n'est rien par rapport à nous".

Si la mort n'est rien pour nous, c'est parce que par définition elle n'est rien, elle relève du néant et ne doit donc faire l'objet d'aucune représentation ou projection.

Lucrèce reprend cette idée dans son traité De la nature : "Même si le passage de la vie à la mort est graduel, les atomes de l'âme quittant progressivement l'agrégat, la mort comme évènement psychique personnel est soudaine.

Elle tranche le lien qui unifie la sensibilité vitale" ( De natura rerum , III, v.526).

Cette "droite connaissance" de la mort est censée nous guider vers l'idée qu'il ne faut pas la craindre mais se concentrer sur la réalité perceptible et profiter du moment présent.

Ainsi, cette connaissance relève également d'une délivrance de l'âme, car en cessant de redouter la mort, on devient aptes à éprouver des plaisirs sans que ceux-ci soient réglés par la perspective d'une fin.

Épicure considère les dieux comme des "immortels bienheureux".

Or, les hommes aspirent à leur condition bien qu'ils aient tous la connaissance d'être mortels, produisant ainsi un désir qui ne saurait jamais être assouvi puisqu'il est par définition irréalisable.

La pensée selon laquelle il ne faut pas craindre la mort nous conduit à voir dans l'espoir d'une vie illimitée une tentative déraisonnable et inutile.

Dès lors, les effets positifs de la conception d'Épicure se révèle : elle "rend joyeuse la condition mortelle" en ôtant le vain désir de l'immortalité et les frustrations qui en découlent.. »

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