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Conscience et angoisse: Merleau-Ponty

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

conscience
Il y a dans la condition d'être conscient un perpétuel malaise. Au moment où je perçois une chose, j'éprouve qu'elle était déjà là avant moi, au-delà de mon champ de vision (...) Et je sais toujours sourdement qu'il y a au monde autre chose que moi et mes spectacles. Mais d'ordinaire je ne retiens de ce savoir que ce qu'il faut pour me rassurer. Je remarque que la chose, après tout, a besoin de moi pour exister. Quand je découvre un paysage jusque-là caché par une colline, c'est alors seulement qu'il devient pleinement paysage et l'on ne peut pas concevoir ce que serait une chose sans l'imminence ou la possibilité de mon regard sur elle. Ce monde qui avait l'air d'être sans moi, de m'envelopper et de me dépasser, c'est moi qui le fais être. Je suis donc une conscience, une présence immédiate au monde, et il n'est rien qui puisse prétendre à être sans être pris de quelque façon dans le tissu de mon expérience. Je ne suis pas cette personne, ce visage, cet être fini, mais un pur témoin, sans lieu et sans âge, qui peut égaler en puissance l'infinité du monde. MERLEAU-PONTY

Analyse.

·         Thème. Ce texte de Maurice Merleau-Ponty aborde la question du rapport que nous entretenons avec le monde. Autrement dit, nous voyons ici la question concernant la relation du sujet au monde, mais aussi du monde au sujet.

·         Thèse. La thèse de l’auteur est ici de démontrer en quoi nous sommes une conscience appartenant au monde non dissocié. Le « malaise d’être conscient «, sur lequel nous reviendrons souvent, est ici donné par le philosophe comme étant l’interrelation du sujet et du monde.

·         Enjeux.

o   Premièrement, ce que Merleau-Ponty met ici en évidence, c’est ce qu’il nomme le malaise d’être conscient : l’enjeu est ici de faire apparaitre le double fait qu’il y a un monde sans nous, mais qu’il n’existe pas sans nous. Il ne se conçoit pas sans notre regard. Le premier enjeu est donc de poser la condition d’être du monde.

o   L’autre enjeu de ce texte tiens dans la mise en défaut du monde même : il est relatif au sujet ; et plus parfaitement indépendant de lui. La thèse phénoménologique de Merleau-Ponty est donc ici mise en évidence : L’être, l’existant est du mode du phénomène.

·         Notions. Nous abordons, enfin, ici deux notions importantes : celle du monde et celle de la conscience. Nous donnerons donc une première définition de ces deux termes.

o   Le monde : Le monde désigne la matière, l’espace, mais aussi les phénomènes qui nous sont directement accessibles par les sens, l’entendement et l’expérience.

o   La conscience : C’est la faculté mentale de percevoir les phénomènes. La conscience est à la fois représentation du monde et réaction à celui-ci.

 

Problématisation.

Ce texte de Merleau-Ponty nous met en situation d’observer le sujet face au monde. Il s’agirait, ici, de comprendre ce que signifie être conscient. Quelle relation consciente entretient-on avec le monde ? Les choses du monde, quand j’en fais l’expérience, ne sont-elles pas perçues comme parfaitement indépendante de moi ? Mais quoi d’autre que ma propre conscience pour dire d’une chose qu’elle est ? Que sui-je alors, moi, être conscient, vis-à-vis du monde, et qu’est-il face à moi ?

 

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