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Conscience: solidarité ou solitude ?

Publié le 19/09/2015

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D’ailleurs, le domaine de la conscience n’est-il pas, par définition, celui de la subjectivité ? Je suis moi, et nul autre ne saurait avoir ce privilège. Si j’éprouve tant de difficultés à me faire comprendre, c’est que j’ai l’évidence d’être seul à ressentir le chagrin qui est le mien à cet instant et dans cette tonalité précise. Les Anciens disaient que l’individu était « ineffable »; inutile, par conséquent, de songer à exprimer par des mots une réalité qui, dans so"n fond ultime, nous demeure fermée.

 

La littérature existentialiste exploite à plaisir ce thème. L’homme tente de s’approcher d’autrui, de pénétrer son « mystère ». Il n’aboutit qu’à «tuer» ce qu’il veut connaître, qu’à le réduire à la fixité d’un objet et à l’hostilité d’un ennemi. Ce tourment et cet échec, J.-P. Sartre les a décrits dans Huis clos. « L’enfer, dit un de ses personnages, c’est les autres. » Nous sommes ici au paroxysme de la solitude. La conscience a horreur de la solitude, mais plus elle s’efforce de la diminuer et plus elle l’augmente en accusant la distance qui nous sépare d’autrui.

 

B. Mais pouvons-nous en rester là ? Difficilement, car s’il est clair que je ne suis pas « l’autre », il ne s’ensuit pas qu’aucun lien ne me rattache à lui. Un examen tout aussi impartial que le précédent montre que l'homme ne parvient pleinement à se saisir lui-même qu’en se référant à autrui. La geni'se de la conscience psychologique atteste ce rapport et cette solidarité.

 

L’idée que l’enfant se forme du monde provient de l’apport successif de multiples expériences sensorielles et motrices. Le toucher, la vue, l’ouïe, l’odorat..., conditionnent son jugement portant sur les objets et sur le milieu par rapport auxquels il situe et distingue de mieux en mieux son propre corps (le mythe de la Statue de Condillac a ici sa vérité). Mais si le monde des « choses » permet à l’homme de se saisir comme un objet parmi d’autres objets, à plus forte raison celui des personnes lui permet-il de se saisir comme « personne » dans une société. Un des premiers événements qui prélude à cette découverte est incontestablement le langage. 

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« SUJETS GÉNÉRAUX 23i Un poUJrrait vérifier cette conclusion par contraste avec l'expérience opposée : l'incünscience confine, à la limite, avec la confusion du moi et du non-moi.

Notre collégien de tout à l'heure s'est décidé à jüuer.

li ne .

porte plus son attention sur son infortunée pers·oone, mais il est devenu un membre de l'équipe dont il épouse entièrement les intérêts au point de s'identifier avec elle.

Jean-Jacques RoussEAu a excellé à montrer que dans la rêverie la conscience se confondait avec la nature.

Le bruit du vent, le clapotis des vaguelettes oontre la barque, se mêlaient aux pensées du Promeneur solitaire.

D'ailleurs, le domaine de la conscience n 'e·st-il pas, par définition, celui de la subjectivité? Je suis moi, et nul autre ne saurait avoir ce privilège.

Si j'éprouve tant de difficultés à me faire comprendre, c'est que j'ai 1 'évi­ dence d'être seul à ressentir le chagrin qui e-.;t le mien à cet instant et dans cette tonalité précise.

Les Anciens disa:ent que l'individu était « inef­ fable n; inutile, par conséquent, de S·onger à exprimer par de·s mots une réalité qui, dans son fond ultime, nous demeure fermée.

La littérature existentialiste exploite à plaisir ce thème.

L'homme tente de s'approcher d'autrui, de pénétrer son. »

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