Devoir de Philosophie

COURS DE LOGIQUE

Publié le 01/04/2012

Extrait du document

Le raisonnement est laborieux, mais l'ignorer c'est se condamner à ne rien comprendre des problèmes philosophiques ultérieurs. Oublions-en la lettre pour en retenir l'esprit: Parménide impose à toute connaissance d'être rationnelle, solidement et uniquement rationnelle, cette exigence interdit finalement toute pensée, puisque toute connaissance introduit une relation et une multiplicité et que la raison c'est l'unité et l'absolu. Ainsi, dès le ve siècle av. J .-C., la pensée philosophique prend conscience de cet impératif : la recherche de la vérité doit être accompagnée de l'indication de son signe, de ce à quoi on reconnaît qu'une pensée est vraie, ou, plus techniquement, de son critère (d'où le terme de critéria/agie souvent employé pour désigner cette partie de· la logique).

« 161.2- FRONTIÈRES ET HISTOIRE DE lA lOGIQUE • le Nyâya primitif (du 1•• siècle av.

J.-C.

au Xlii • siècle environ) .

Le raisonnement type, équivalent à notre syllogisme, se réduit à 5 propositions , exemple: 1.

Assertion : le mot n'est pas éternel.

2.

Raison : parce qu'il possède la propriété d'être produit .

3.

Exemple : tout ce qui est produit , par exemple un vase, est considéré comme non éternel; par contre ce qui n'est pas produit, comme l'âme, est considéré comme éternel.

4.

Application au cas particulier : or il en est de même ici (pour le cas du mot) .

5.

Conclusion : donc le mot n'est pas éternel.

Selon les analyses des sutras, il y a dans cet argument trois termes (en italique dans notre exemple) : le paksha (ici : le mot) ou sujet de l'argument, la raisen propre (hetu), ici être produit, et ce qu'il faut démontrer (sadhya).

Dates !••s iècle avant J.-C.

Je' et Il• siècles après J.-C.

IV• siècle Vers 400 Auteurs ou œuvres Bradrabahu (logique jaïniste) Constitution des Nyâyasutras Vasubandhu (bouddhiste) Dinnaga (bouddhiste) Doctrines Nyâya à 1 0 propo­ sitions.

Nyâya à 5 proposi­ tions.

Distinction de l'argu­ ment formel pour au­ trui (à 5 propositions) et pour soi-même (à 3 propositions) .

Liste systématique des raisons (he tu) pos­ sibles (1 0 raisons).

Vers 600 Uddyotakara 176 hetu possibles.

(Nyâya orthodoxe, non bouddhiste) VIl • siècle Dharmakirti (bouddhiste) 976 Vacaspiti Misra (orthodoxe) Classification des hetu en 3 catégories.

Résumé général de la doctrine dans le Nyâyasucinibandha.

Histoire du Nyâya .

• Le nouveau Nyâya .

A partir du Xl• siècle, se dessine un mouvement pour élargir cette méthode de pensée qui n'est guère qu'un tissu d'observations parti­ culières et non de déductions; ainsi se définit une Nouvelle Logique, qui ressemble aux logiques formelles occidentales : elle est universelle, repose sur un certain nombre de lois simples et sur le calcul des relations.

Le terrain a été préparé au Xl• siècle par Udayana et le « nouveau Nyâya » est décrit officiellement pour la première fois par Gangesa au XIV • siècle; le philo ­ sophe Raghunata Siromani (environ 14 75-1550) a poussé l e système à son plus haut point de perfection et, malgré le déclin de la doctrine au XVIII • sièc le, son pays natal (Nadia , au Bengale) possède encore actuellement une brillante école traditionnelle.

Un caractère particulier du nouveau Nyâya mérite d'être signalé : la langue sanscrite utilise des mots composés très longs , qui sont eux-mêmes de véritables propositions; les relations logiques entre plusieurs termes peuvent être figurés par un seul mot de plusieurs centaines de lettre s (certains mots form els exigent 2 minutes pour être prononcés!).

b) Tableau de la logique classique.

La logique classique est celle d'Aristote ; el le s'est prolongée par la logique scolastique au Moy'en Age.

(Voir le tableau ci-contre en haut.) c) De Ramus à Gôdel.

Nous ne traiterons ici que de l a logique déductiv e (non méthodologiqu e), qui est la s uite naturelle du formalisme scolastique; son histoir e débute avec les premières tentatives pour dépasser Aristote (Pierre de La Ramée, dit Ramus, 1555) et se poursuit à l'époque contemporaine avec les travaux axiomatiques de l'école de Gôdel et les travaux sémantiques de Tarski.

(Voir le tableau ci-contre e n bas et page ci-con tre.) • Création de la logique symbolique.

Datas Auteurs Doctrines J environ 480-5'24 Xl• et Xli • siècles Xlii • siècle XIV • siècle xv • et XVI • siècles ARISTOTE : I'Organon .

THÉOPHRASTE (successeur d'Aristote au Lycée).

ÉCOLE DE 'MÉGARE.

STOICIENS (CHRYSIPPE).

ALEXANDRE D'APHRODISE.

BOÈCE.

ABÉLARD , JEAN DE SALISBURY , etc.

Commentaires d 'AVt:RROÈS , ALBERT-LE­ GRAND, GILLES DE ROME, DUNS SCOT; PIERRE D'ESPAGNE (introducteur des termes Barbara, Camestres , etc., pour dési­ gner les modes des syllogismes) .

Roger BACON , GUILLAUMEd 'Occam,Walter BURLEY (environ 1275-1345) , BURIDAN, ALBERT LE SAXON (environ 1316-1390).

Raimon LULLE (Ars Magna) invente une méthode combinatoire (machine à penser).

PAUL DE VENISE (mort en 1429).

Chrysos­ tome JAVELLUS (mort en 1538).

Tables des propositions , théorie du syllogisme , fon­ dation de la logique formelle.

Fragments sur les propositions modales (le contin­ gent, le possible, le nécess aire).

Paradoxe du « menteur » et autres difficultés for­ melles.

Fondeme nts de la logique des propositions, analyses sémant iques.

Commenta ires sur I'Organon.

Vulgarisateur latin de la logique aristotélici enne.

1 •• logique scolastique (Ars Vetus); Aristote est, en généra l, étud ié en seconde main.

2• logique scolastique (Ars Nova) : assimilat ion directe d'Aristote (en partie grâce aux «Arabes »), œuvre de saint Thomas d'Aquin.

Période « classique » de la logique scolastique : le formalisme est nettement dégagé, ainsi que l'étude des relations.

Déclin de la logique scolastique ; reprise et commen­ taires des auteurs précédents .

Histoire résumée de la logique classique.

La logique symbolique de Ramus à Gode/.

1 __ ~ Auteurs et principales œuvres Doctrines ~-1 Critique et compléments relatifs à la logique scolastique Précurseurs Les fondateurs de la logique symbolique (calcul logique) 64 RAMUS [1515- 1572) (Dialectique , 1555) , JUNGIUS (Logica hamburgen­ sis, 1638 ).

le cartés ien GEULINCX [_1624 -1669) (Logica restituta, 1662).

ARNAULD [1612 -1694) et NICOLE [1625-1695) (Logique de Port-Royal , 1662); l'ouvrage contient aussi les thèses de PASCAL sur la définition .

Girolamo SACCHERI [1667-1733) Eue/ides Vindicatus (Euclide vengé, 1710) .

LEIBNIZ [1646 - 1716) : Dissertatio de Arte Combinatoria (1666) .

EULER [le mathématicien suisse, 1707- 1783) : Lettres à une princesse d'Alle­ magne (1768-1772).

Bernard BOLZANO [1781 - 1854] : Wissenschaftslehre (1837) , Paradoxes d e l'infini (1851 ).

Georges BOOLE [1815 -1864] : Ana ­ lyse mathématique de la logique (1847), et Recherche sur les lois de la pensée (1854) .

Traitements d'inférences supposées non ­ aristotéliciennes .

En fait, ces auteurs , malgré quelques intuitions fugaces, n' ont pas dépass é la scolastique .

Distinction souligné e entre la compré ­ hension (concepts) et l'extension (ter­ mes); cette distinct ion, devenue tradi­ tionnelle, anticipe les thèses de Frege (voir plus bas).

Théorie de la définition ; première intui­ tion de la géométrie non-euclidienne .

Projet d'é tablir une langue caractéristique universelle, com prenant , avec une nota­ tion symbolique appropriée, les éléments fond amentaux de tous les concepts ; un ensemble de règles, comparables à celles de l 'algèbre , permettrait de com biner ces sym boles et de faire progresser la pensée.

Leib niz n'a pas réalisé ce projet , mais ses idées sont le point de départ des l ogiques symboliques modern es (logis­ tique).

Leibni z a aussi const ruit une machi ne à calculer.

Représentation des termes et de leurs relations fondamentales par des dia­ grammes circulaires (voir 162.1) ; le principe avait déjà été envisagé systé­ matiquement en 1712 par J.C.

Lange.

Distinction des vérités logiques et des réalités psychologiques -: la proposition est une réalité indépendante de l'esprit qui la pense (Satz an sich) .

Bolzano est aussi l' un des précurseurs de la théorie des ensembles .

Création d'une algèbre de la logiqu e, qui soume t le raisonnement logique aux règles du calcul ; point de départ de la logique des classes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles