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Cours de philo sur la culture

Publié le 21/03/2022

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« LA CULTURE I) Définitions et problématique. Le mot culture dérive du verbe latin « colere » qui signifie : dans son sens premier, "cultiver la terre", c'est-àdire la travailler pour qu'elle donne des fruits.

Par extension de sens, le mot culture a désigné ensuite non plus seulement les fruits de la terre mais ceux issus des dispositions intellectuelles de l'homme, actualisées grâce à son travail de fabrication et de création. La culture désigne alors tout ce que l'homme ajoute à la nature, toutes les inventions qui lui permettent de s'adapter à son milieu et d'habiter le monde : agriculture, architecture, techniques, sciences, arts, philosophies, histoire etc. Lorsque l'on envisage les productions culturelles d'un peuple dans leur unité et leur histoire, on parle alors de civilisation. Enfin par une nouvelle extension de sens, le mot culture a donné l'adjectif cultivé pour désigner l'étendue des connaissances que peut posséder un homme. En toutes ces significations, la culture apparaît comme la mise en valeur de ce qui est.

En effet, la culture en tant qu'activité humaine modifie d'abord ce qui est donné à l'homme : la nature sans laquelle rien ne saurait se développer. Ainsi à première vue la distinction nature/culture semble simple : la nature désignant tout ce qui existe indépendamment de l'activité humaine ; la culture désignant tous les produits de l'activité humaine. Dans cette mesure, on nomme nature humaine ce que l'homme possède à la naissance du fait de son hérédité biologique( l'inné) et on appelle culture tout ce que l'homme s'ajoute à lui-même par héritage social ( l'acquis). Dans ce cadre, l'homme serait composé d'une base naturelle issue de l'évolution biologique sur laquelle viendrait se déposer une sédimentation culturelle, issue de l'histoire des civilisations. - Mais en fait est-il si facile de distinguer ce qui relève de la nature de ce qui relève de la culture ? II) Nature et culture. Comment distinguer en l'homme l'inné de l'acquis ? "Il n’est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l’amour que d’appeler “table” une table.

Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots.

Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait “naturels” et un monde culturel ou spirituel fabriqué.

Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l’être simplement biologique, et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque qui pourraient servir à définir l’homme.

" Maurice Merleau-Ponty L'intérêt de ce texte est de nous permettre d'examiner l'idée communément admise de la présence en l'homme d'une partie naturelle et d'une partie culturelle et de mettre à jour l'impossible séparation de ces deux dimensions. L'auteur évoque les sentiments et les mots pour montrer que l'ordre naturel et l'ordre du conventionnel ne peuvent en l'homme être disjoints ou juxtaposés.

Il n'existe pas pour l'homme de frontière clairement identifiable entre ce qui relève chez lui de l'animalité d'une part et de l'humanité d'autre part.

Si tout est à la fois naturel (et de fait on n'échappe pas à la condition biologique de l'existence) tout n'en est pas moins en même temps culturel du comportement le plus élémentaire à la dimension la plus spirituelle de l'homme. Si par exemple la paternité en tant que relevant du registre de la filiation biologique semble relever d'une dimension purement naturelle de la vie humaine, le statut de la paternité lui, ne peut néanmoins se concevoir que dans la cadre d'une communauté humaine liée par un cadre juridique d'obligations et de droits. Ainsi, il semble sinon impossible du moins difficile de déterminer précisément les parts respectives de l'inné et de l'acquis dans un comportement humain : dès notre naissance la société nous éduque : nous apprenons à parler, à nous tenir à table, à nous comporter à la fois dans l'espace privé et public ; nous apprenons des gestes, des règles, des attitudes etc.

et ce conditionnement n'est ni vraiment volontaire, ni vraiment conscient ce qui fait qu'imperceptiblement cette culture se fait "seconde nature". Par exemple, nous croyons avoir naturellement besoin de manger à midi alors qu'il ne s'agit que d'une habitude purement sociale. De sorte que la culture ne s'est pas seulement superposée à une base naturelle et supposée immuable de. »

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