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Croire En La Science Est-Ce Une Forme De Religion ?

Publié le 17/09/2012

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religion

De nos jours, et dans l’état actuel des choses, lorsque l’on veut envisager la question de la relation entre la

science et la religion, on peut sentir une crispation dans la réaction de l’opinion commune ; cela apparait

comme un sujet scabreux, épineux, où l’opposition semble être consommée : l’esprit doxatique voit en les

sciences et les religions deux entités contraires, opposées. En effet, comment, au premier abord, ne pas

considérer comme systèmes inverses de pensée deux cosmologies dont l’une passe par la Raison et la

preuve et l’autre par Dieu et la transcendance ? Et certes, a priori, lesdits deux systèmes de pensée

semblent bien distincts, l’un et l’autre. Mais il est aussi vrai que l’idée toute scientifique de la preuve et de la

raison ne peuvent suffire à une telle dissociation ; l’importance de l’imagination et de la création,

l’impossibilité parfois dans certains domaines scientifiques de pouvoir asseoir une théorie dans la pratique,

ces « faiblesses « de la différence marquée viennent ébranler quelque peu la limite. Si bien que de science

et de religion peut-on en faire un clivage aussi radical ? Parfois, croire en la science, n’est-ce pas religieux,

n’est-ce-pas une forme de religion ?

Nous tenterons tout d’abord de montrer dans le premier volet de notre étude en quoi science et religion

diffèrent à la fois dans la pratique que dans leurs

origines. Ensuite, nous nous efforcerons de montrer quelles seraient les limites de ce clivage bien fragile, et,

enfin, nous tenterons de conclure en imaginant une réconciliation possible entre fait religieux et vérité

scientifique.

religion

« à un scientifique de n’avoir compté que trois planètes dans le système solaire si sa lunette ne lui permettait pas d’en repérer d’autres.

Mais ce n’est pas terminé.

Et, à la manière de Pascal dans les Pensées après nous être penchés sur la raison, voyons les effets.

Car la pratique de la religion et de la science sont dissociables effectivement.

La principale critique adressée à la religion, c’est son côté « mauvaise foi ».

On peut, oui, utiliser ce terme employé par Sartre dans l’Etre et le néant.

Le croyant qui – pour employer le vocabulaire husserlien – sachant que tel phénomène est explicable par tel autre phénomène, va, par insatisfaction de la vérité ou par peur, faire le déni de cette vérité dont il a pourtant conscience et se refermer dans une vision divine de la réalité.

C’est ici le reproche de l’aspect d’illusion, illusoire de la religion qui est fait.

Hegel, dans La raison dans l’histoire, parle de « ruse de la Raison » en tant qu’elle vient lutter contre la vérité scientifique par conformisme, par peur ou par insatisfaction.

Ce dernier argument pourrait sembler faire de la pratique religieuse un comportement conservateur, qu’Engels qualifierait de « bourgeois ».

Les marxistes voient dans la croyance religieuse un acte venant des privilégies destiné à conserver leurs privilèges.

Marx reprochera d’ailleurs lui -même à la pratique religieuse son effet d’anesthésiant des révoltes, découlant de sa célèbre formule « la religion est l’opium du peuple ». Ce côté « mauvaise foi » de la pratique religieuse est tout-à-fait absent de la pratique scientifique : en effet, la seule motivation du chercheur en science, c’est d’atteindre une vérité objective, ou, du-moins, d’être sur le chemin de cette objectivité, et de se rapprocher de la Vérité.

La seule avancée scientifique préoccupe le chercheur, seule l’idée de progrès de la science le préoccupe, et non la conservation de privilège ou la peur « l’inconnu -nouveau », pour rappeler l’expression de l’écrivain Céline.

De plus, les religions sont multiples, tant géographiquement que dans les civilisations.

L’idée de religion entraine l’exclusion des infidèles du chemin de la vérité : tous ceux qui ne croient pas en ma religion sont dans l’erreur et donc, n’atteindront pas la vérité.

Ce phénomène se retrouve dans toutes les religions : toutes les religions prétendent être les seules dans le vrai.

Or, la vérité est Une et Universelle.

L’unicité de ce qui est vrai ne peut qu’exclure une idée de vérité multiple : ce qui est Un ne peut être Multiple.

Ainsi, tant dans les origines que dans les effets, il semble avéré de la distinction entre science et croyance religieuse. Oui, il est vrai, science et religion sont originairement et pratiquement différentes. Cependant, la problématique de la présente interrogation n’est pas « croire en la science est-ce une religion ? », mais « croire en la science est-ce une forme de religion ? » C’est le second entendement de la formulation : ne peut -on pas admettre certaines limites à ce clivage si radical ? Ne pourrait-on pas envisager que la science, en certains aspects, puisse avoir certaines formes de religions, ou de religiosité ? Cette religiosité est d’ailleurs présente dans d’autres domaines : l’art par exemple.

C’est l’idée de mysticisme et de sacré qui est notable, dans le théâtre et particulièrement dans la poésie.

En effet, avec l’arrivée des poètes mystiques et du symbolisme, l’idée de sacré imprègne les œuvres de générations de poètes, comme Mallarmé ou plus tard Claudel.

Si certains aspects du religieux sont présents en art, l’art a de notables points communs avec la science, notamment l’idée de création et d’imagination.

Si le savant allemand Albert Einstein est universellement connu pour sa célèbre grimace à la langue tirée, il l’est tout autant par sa contribution gigantesque à l’évolution de la physique cosmique et astronomique.

Mais ce qu’on sait moins, c’est sa contribution à la pensée philosophique de la science.

Dans son essai l’Evolution des idées en physique, il dit, en parlant du maximum de la connaissance que l’esprit puisse atteindre : « il [l’homme] pourra appeler cette limite idéale la vérité objective.

» Il montre une facette peu commune dans l’idée doxatique de l’idée de chercheur : par l’emploi du mot « idéal », il montre que la vérité objective n’est plus une donnée rédhibitoire mais un idéal moins accessible à la vue de la complexité de l’avancée de la. »

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