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Dans une civilisation tout obsédée des exigences techniques et de rendement quelle peut être, selon vous, la fonction de l'art ?

Publié le 15/04/2009

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Doit-on définir la fonction de l'art comme une activité qui serait le complément du développement technique ou au contraire faut-il le penser en opposition par rapport à ces nouvelles exigences, toujours plus pesantes, d'efficacité technique et de productivité ?  Autrement dit, dans quelle mesure et dans quelle perspective est-il légitime, de ce point de vue, d'affirmer que l'art est le témoin privilégié d'une relation purement humaine au monde, c'est-à-dire d'une relation capable de transcender le déterminisme naturel premier ? C'est donc bien le statut de l'art qui est ici en jeu.

• Thématique du supplément d'âme inauguré par Bergson s'effrayant de ce qu'à l'accroissement de la puissance matérielle de l'homme ne correspondrait pas un « supplément d'âme «. • Thématique de l'art engagé contre l'art pour l'art. • Problème(s) de l'esthétique industrielle et de la beauté des objets techniques. - L'esthétique industrielle cherche à concilier « la liberté du goût « avec l'exigence fonctionnelle. - Il peut se faire, en effet, que l'esthétique industrielle rencontre les libres productions de l'esthétique non-figurative (si bien que certains croient voir en elle la véritable solution des problèmes de l'art en société industrielle) D'autant que ces « objets techniques esthétiques « de grandes séries peuvent se trouver ainsi dans la vie quotidienne de tout le monde. - Mais cette esthétique industrielle ne serait-elle pas, de fait, asservie en dernière instance à l'exactitude fonctionnelle; et plus encore à des impératifs techniques (ou sociaux?) d'efficacité et de rendement ? • Problème(s) du cinéma à la fois et inséparablement art et industrie. L'examen approfondi de ce que permet le cinéma en tant qu'art et industrie, le cinéma art moderne s'il en est, devrait mettre sur la voie en ce qui concerne la fonction de l'art possible « dans une civilisation tout obsédée des exigences techniques d'efficacité et de rendement «. • Avant peut-être de mettre en cause cette civilisation? ou encore sa détermination technique ?

« possède l'homme sur la nature.

Et donc en cela l'art nous offre une image de la liberté des hommes comme puissance detransformation de la matière.L'artiste incarne donc une forme dans la matière brute et vide initiale, il lui donne vie à la fois par son génie et également parson savoir-faire.

On peut en effet louer un artiste pour son savoir-faire, mais cette reconnaissance technique n'implique pasnécessairement la reconnaissance d'un talent artistique.

Celle-ci se fonde davantage sur l'émotion suscitée par lacontemplation d'une œuvre.

Si pour Kant le jugement esthétique tend vers l'universalité, on pourrait en dire de même de lareconnaissance de l'artiste : d'une part parce qu'elle n'est pas limitée par la nécessité d'un savoir préalable, et d'autre partparce qu'en reconnaissant un artiste comme tel le sujet prétend donner à son jugement une extension universelle.Le géni s'incarne donc directement dans l'œuvre, initialement matière sensible brute.

Mais il est donc nécessaire decomprendre que plus profondément encore que cette maîtrise de l'homme sur la nature (à la fois par la maîtrise de règlesartistiques mais aussi par la créativité pure de l'artiste), ce qui s'incarne a fortiori dans la matière à travers l'art, c'est laliberté du sujet – c'est-à-dire aussi son humanité.Dans le monde de la volonté, du désir et de la crainte, il n'y pas de paix pour Schopenhauer (Le monde comme volonté etcomme représentation).

De là cette impression d'horizontalité, qui vient que nous passons de désir en désir sans que rien nechange vraiment.

La seule chose qui, selon lui, permet d'échapper à cette relation incessante et épuisante fuite en avant,c'est l'émotion esthétique.

La relation à la beauté dans l'art fait basculer d'un seul coup, explique-t-il, pour un momentseulement, dans une autre dimension, verticale cette fois, celle de la transcendance.

La contemplation esthétique a cepouvoir, parce que, grâce à elle, celui qui en est capable sort du monde du vouloir pour entrer, momentanément, dans lemonde de la représentation.

L'artiste se met à voir le monde au lieu d'en être simplement.

En ce sens, c'est-à-dire dans lamesure où il nous offre la possibilité d'une dimension verticale au monde, l'art est bien l'image d'une liberté fondamentale del'homme qu'il s'agit alors de qualifier plus précisément. II- La liberté humaine incarnée dans l'art La capacité, dans l'activité artistique à créer indépendamment ou en tout cas en s'affranchissant des règles élémentaires (cequi distingue l'art de l'artisanat) est en fait le témoin d'une liberté humaine vive et forte qui vient directement s'imprimer dansla matière sensible qui devient alors une œuvre d'art.Par l'art, c'est bien la liberté de l'homme – en ce qu'il est libre création – qui s'incarne dans une matière, qui prend vie,forme, corps, et plus encore sens.

Dans l'art, l'imagination est libre création.

Elle transcende le donné brut initial pour enfaire son propre témoin.

Ce qui fait la spécificité de l'artiste et signe son talent, ce n'est pas son savoir-faire comme habiletétechnique, mais le talent qui procure à son œuvre beauté, puissance et originalité.

On peut ainsi avec Kant voir dans le géniele véritable critère de reconnaissance de l'artiste.

Le génie est un talent inné qui fait de l'artiste un « favori de la nature » :l'artiste est capable de produire de la beauté, grâce à la capacité originale d'invention de son imagination dans son libre jeuavec l'entendement.

Il se distingue de l'artisan ou du technicien par sa capacité non pas à mettre en œuvre, plus ou moinshabilement, une règle de production, mais à inventer la règle qui préside à la constitution de son œuvre.On comprend alors en ce sens que le géni de l'artiste s'incarne directement dans l'œuvre d'art, et avec lui cette puissancecréatrice de l'imagination qui est le témoin véritable d'une liberté humaine, c'est-à-dire d'une capacité essentielle qu'àl'homme de pouvoir non seulement s'affranchir de la nature, mais encore de la dépasser.Dans cette perspective, il est nécessaire de noter la distinction kantienne qui existe entre beauté libre d'une part, et beautéadhérente, d'autre part (Critique de la faculté de juger, §1).

En effet, Kant appelle beauté libre celle qui n'est astreinte à aucune fonction extérieure au beau lui-même ou, pour parler plus simplement, celle qui ne sert à rien ; par contraste avec cequ'il appelle beauté adhérente, c'est-à-dire les objets dont la beauté est soumise à d'autres critères que le jugementesthétique.

Il n'y a pas lieu de considérer l'une comme supérieure à l'autre.

Si la beauté inutile est plus « pure », parce qu'elleest belle et rien d'autre, la beauté liée à l'utile enrichit la vie quotidienne.

Il semble bien que depuis des temps très anciens,les hommes des diverses civilisations aient cherché à embellir les outils et les armes.

Embellissement purement gratuit, c'est-à-dire inutile puisque, encore une fois, le propre du beau, dans sa pureté, est de ne servir à rien.

C'est précisément ce parquoi nous pouvons exprimer notre dimensions propre libre, puisque détachée des intérêts pragmatiste d'efficacité techniqueet de rendementPar l'art, la matière sensible prend vie en ce qu'elle incarne la liberté humaine – dont l'aboutissement esthétique est le génicréateur – et vaut donc, comme beauté libre, en elle-même et pour elle-même.

Il est donc nécessaire, à présent, decomprendre qu'une telle fin en soi de l'œuvre d'art l'emporte dans un tout autre monde de significations. III. Une vérité de l'art : le donné sensible transcendé comme figurative d'une liberté fondamentale del'homme. »

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