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Définition: BUREAUCRATIE.

Publié le 25/12/2011

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n. (de bureau et -cratie, racine d'origine grecque signifiant « pouvoir, gouvernement «). • La bureaucratie, littéralement, c'est le pouvoir des hommes de bureau, c'est-à-dire de l'administration d'un organisme (public ou privé), des fonctionnaires de l'État, etc. • Le développement des États ou des grandes organisations (entreprises, partis, mouvements) a nécessité la mise en place de services administratifs de plus en plus complexes, destinés à entériner, réglementer, organiser ou exécuter les décisions prises au sommet, par les responsables du pouvoir. Ces organismes, largement fonctionnarisés et hiérarchisés, par leur pesanteur propre, ont donc représenté un certain frein aux décisions politiques qu'ils sont chargés de mettre en oeuvre. D'où un premier sens du mot bureaucratie : il désigne la lourdeur, la force d'inertie que les services administratifs opposent toujours plus ou moins aux initiatives, aux décisions prises par le Pouvoir. • Mais bien vite, on le comprend, une bureaucratie peut devenir un pouvoir à elle seule. Non contente de tempérer ou paralyser les décisions politiques prises au sommet, elle exerce quotidiennement sur ceux qu'elle administre (les « gouvernés ii) une fonction d'autorité qui est un pouvoir en soi. C'est le bureaucrate qui sélectionne les demandes, tamponne les cartes, recouvre des amendes, etc. Dès lors, la bureaucratie peut se muer en État dans l'État, en système de pouvoir qui suit sa logique propre (indépendamment des gouvernants officiels et des gouvernés). Elle traduit l'idéologie ou l'égoïsme du groupe social qu'elle constitue, comme ce fut le cas un URSS et dans les pays de l'Est. Elle peut être l'expression de l'appareil d'un parti qui ne consulte pas les militants. Quelle que soit la nature d'une organisation (étatique ou privée), dès que celle-ci prend de l'importance et se complexifie, elle génère en elle-même le risque d'un système bureaucratique. Elle peut même, du bas en haut, n'être plus que bureaucratie, incapable de se réformer, d'évoluer, — uniquement soucieuse de se perpétuer.

« 54 Bureaucratie 1 Analysant la bureaucratie dans une de ses premières œuvres, cc Critique de la Philosophie de· l'état de Hegel •· Marx y voit la " corporation " qui fait de l'État sa pro­ priété privée.

Il retient plusieurs traits comme essentiels à l'esprit bureaucratique : le secret, l'autorité comme principe du savoir et l'Idolâtrie de l'autorité comme senti­ ment dominant.

2 Dans ces analyses, il s'agit de la bureaucratie d'État et, essentiellement, de l'état centralisé, tel qu'il apparaît en France avec la monarchie absolue et se perfectionne sous le Premier et le Second Empire.

Instrument des classe& dlrlgèantes, la bureaucratie peut cependant échap­ per à son contrôle dans certaines périodes de crise.

On parlera alors de la toute-puissance de ·la bureaucratie.

C'est ce qui arrive, selon Marx, sous le règne du second Bonaparte.

3 Mais la question s'est posée de savoir s'il ne fallait pas étendre le concept de bureaucratie il toute organisa· tlon structurée dont la permanence et le fonctionnement sont assurés par des hommes qui en constituent l' cc appa· rell · •· L'appareil ayant toujours tendance à opérer un glissement du pouvoir d'exécution au pouvoir de déci· sion, crée par sa seule existence une situation favorable à la gestion bureaucratique.

Une organisation sera dite " bureaucratisée " quand les pouvoirs de décision y sont exercés par un groupe permanent, échappant, soit en droit, soit en fait, au contrôle effectif de ·ceux qu'il a la charge de diriger.

4 Karl Kautsky (1854-1938) s'est demandé le premier si la classe ouvrière ne risquait pas de se démettre au profit d'une bureaucratie, ·comme l'avait fait le christianisme lors de la constitution de l'Eglise catholique en religion officielle (« Les Origines du Christianisme "• 1899).

Dans les années 1900, Lénine est accusé par Trolsky, puis par. »

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