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Descartes et le cartésianisme

Publié le 27/10/2009

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Gentilhomme de petite noblesse, Descartes fit ses études au collège royal de la Flèche, tenu par les jésuites. Ses dons et sa santé délicate lui feront bénéficier d'un traitement de faveur, dont il gardera l'habitude : se lever tard, réfléchir couché dans son lit.  A vingt ans, bachelier et licencié en droit, il se laisse tenter par la carrière des armes, qu'il abandonne quelque quatre ans plus tard. C'est d'ailleurs, alors qu'il était encore militaire, en garnison dans son « poêle « (pièce qu'un haut poêle, en son centre, chauffait) en Allemagne qu'il eut, le 10 novembre 1619, sa nuit « mystique « : il découvre «les fondements d'une science admirable « qu'accompagnent quelques rêves étranges qui l'exaltent.

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« Je doute Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, ayant reconnu la certitude mathématique universelle pour ce qu'elle est,ayant établi sa méthode, Descartes ne s'estime pas pour autant assuré d'être dans le vrai.En effet, non seulement nos sens nous trompent, les conclusions de ceux qui raisonnent ne sont pas toujours lesmêmes, mais encore les vérités mathématiques elles-mêmes pourraient être douteuses, et qui plus est où est lagarantie que le Dieu qui nous a créés ne nous trompe pas ?Ainsi Descartes (comme il le conseille à tout homme qui se veut philosophe, de le faire une fois dans sa vie) doute-t-il de tout, et tient-il pour faux tout ce qui ne lui apparaît plus que comme opinion douteuse.

C'est ce qu'on appellele doute hyperbolique ou radical à quoi nulle opinion n'échappe.

Mais ce doute n'a rien d'un doute sceptique, car ilest réellement méthodique : de quoi pourrais-je ne pas douter?, et qu'est-ce, au fond, que douter? Je pense, donc je suis Et c'est ici qu'intervient le moment capital de l'assurance de fait, de l'exception de fait : le fait même que je doutem'assure de l'existence d'un je suis (pensant).

C'est cela qu'on appelle le cogito cartésien.

Même si malin génie (unDieu trompeur) il y avait, du fait même que je doute cela implique que je pense, donc que je suis (pensant). Donc Dieu est Parmi les pensées que je pense et dont la seule chose indubitable que je puisse en dire est que je les pense — maiscela ne suffit pas pour établir leur vérité, ni pour établir leur existence — il en est une qui ne saurait avoir sa causeen moi : celle de Dieu, Etre parfait et infini.

Cette idée, mise en moi par Dieu, m'assure de son existence, car « quiconnaît quelque chose de plus parfait que soi ne s'est pas donné l'être».Et c'est d'ailleurs parce que Dieu existe que le monde persévère dans l'être, que ce que nous concevons clairementet distinctement est toujours vrai, que la bonté morale est cette décision d'une volonté libre (franc arbitre) éclairéepar l'entendement.Il n'y a que la volonté seule ou la seule liberté du franc arbitre que j'expérimente en moi être si grande que je neconçois pas l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue, en sorte que c'est principalement elle qui méfaitconnaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu.Tout se passe donc pour Descartes, et philosophe et chrétien, comme si, ayant, d'une part, établi sa méthode pourbien penser, et scientifiquement et subjectivement, ayant, d'autre part, reconnu la véracité et l'existence de Dieucomme au fondement même de nos idées claires et distinctes et de notre franc arbitre, il devenait possible enfin deconstruire une morale rationnelle.Malheureusement, du fait même du caractère fini de notre entendement et du caractère infini de notre volonté,comme aussi du dualisme de l'âme — substance immatérielle et pensante — et du corps — substance matérielle etétendue — comme enfin du jeu des passions dans le composé humain fait distinctement et de l'âme et du corps,l'établissement d'une morale rationnelle, couronnement de l'édifice cartésien, s'avère irréalisable.Quoi qu'il en soit de ceci qui mériterait d'autres analyses que ce survol par trop elliptique, signalons tout de mêmeque Leibniz et Spinoza articuleront tout autrement la métaphysique cartésienne, que Pascal y fera à sa façonobjection, et que les encyclopédistes, Diderot et d'Alembert, la rejetteront purement et simplement, tout en enadmirant la portée méthodologique.Laissons, pour terminer, la parole à Descartes, s'exprimant sur le bonheur. On peut dire généralement qu'il n'y a aucune chose qui nous puisse entièrement ôter le moyen de nous rendreheureux, pourvu qu'elle ne trouble point notre raison ; et que ce ne sont pas toujours celles qui paraissent les plusfâcheuses, qui nuisent le plus.

(Lettre à Elisabeth)Quiconque a vécu en telle sorte, que sa conscience ne lui peut reprocher qu'il ait jamais manqué à faire toutes leschoses qu'il a jugées être les meilleures (qui est ce que je nomme ici suivre la vertu) il en reçoit une satisfaction, quiest si puissante pour le rendre heureux, que les plus violents efforts des Passions n'ont jamais assez de pouvoir pourtroubler la tranquillité de son âme.. »

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