Devoir de Philosophie

Désobéir peut-il etre un devoir ?

Publié le 23/08/2005

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On retrouve ici des idées classiques voisines de celles que Rousseau, par exemple, a exprimées : il n'y a pas de liberté sans lois. A des thèmes classiques, se surajoute l'idée qu'il faut obéir en résistant. Il y a, chez Alain, une méfiance à l'égard du pouvoir politique anonyme. Obéir sans approuver, tel est le secret de l'homme libre, du vrai citoyen.Les notions de résistance et d'obéissance (sous-entendu à l'autorité souveraine) constituent les éléments pivots du raisonnement d'Alain. Vous devrez donc très soigneusement les expliquer (ainsi que la liberté et l'ordre qui leur correspondent). Ce texte expose différents points de vue sur l'équilibre entre l'ordre et la liberté, de manière à bien faire saisir sa nécessité.Une soumission aveugle peut conduire au crime Le psychologue Stanley Milgram, au cours d'expériences en laboratoire effectuées entre 1950 et 1963, a montré que ce qui s'est passé dans les camps de concentration nazis pouvait à tout moment se reproduire. Son livre, Soumission à l'autorité, prouve que l'on peut aisément, sous couvert d'autorité, pousser un être à torturer une victime innocente et sans défense. LA SOUMISSION LIBREMENT CONSENTIEEn 1963, à l'université de Yale, Stanley Milgram organise une des premières expériences de psychologie sociale sur le concept de soumission à l'autorité.

Toute la difficulté de cette question vient du fait que les lois positives, cad les règles en vigueur  dans un Etat, constituent précisément le critère grâce auquel les juges, les gouvernants et même les gouvernés y distinguent ce qui est juste de ce qui ne l'est pas.  Pour considérer une loi comme inique et pour estimer juste le fait de lui désobéir, il faut adopter des  critères de jugement distincts de ceux qui sont proposés par l'ordre juridique en place. On dissocie alors fortement la légalité et la légitimité, comme le fait Rousseau dans le "Contrat social".  Toutefois, comment sera choisi le critère grâce auquel on décidera que telle loi ou tel régime sont justes ou illégitimes ? Est-il fourni par la conscience morale ? Mais ses prescriptions varient d'une personne à l'autre.  L'enjeu du débat est donc la possibilité de trouver un critère de jugement possédant l'objectivité du droit positif et la légitimité absolue que revêt à nos yeux la voix de notre conscience.

« [Si l'on désobéit, c'est par nécessité vitale.

Le devoira une autre dimension; une dimension purement éthique.C'est m'obliger, en tant qu'être de raison, à respecter la loi, celle qui sert la cause de l'homme.] L'injustice est cause de désordreL'homme ne peut pas faire autrement que de désobéir, à partir du moment où l'autorité à laquelle il est soumis le dépossède de tous ses droits.

Mais l'on ne peut pas dire qu'il agit par devoir.

Il agit par instinct de survie.

Le devoir a unedimension qui dépasse la seule nécessité de pouvoir subvenir à des besoins vitaux élémentaires.L'obéissance est le premier impératif éthiqueSi la loi, qu'elle soit la loi que me dicte ma conscience morale, ou qu'elle soit celle que m'impose l'autorité suprême que représente l'Etat, est juste, alors il est de mon devoir de m'y soumettre.

La désobéissance a toujours été facteur detroubles.

Comme le pense Rousseau, si tous les êtres se soumettaient à la droite raison, il n'y aurait plus besoin d'Etat.Obéir n'est pas se soumettreQui se soumet est un esclave.

Qui obéit parce qu'il sait qu'il est dans son intérêt, mais également dans l'intérêt de tous, de le faire est un homme libre.

Il n'y a pas de devoir de désobéissance.

Platon, dans Lâchés, se fait le chantre del'obéissance aux lois.

Seule, cette obéissance peut conduire tout à la fois à la gloire et à la dignité. [Désobéissance au nom d'une autre rationalité] - La désobéissance d'Antigone est d'une autre nature : la loi qu'elle conteste lui semble illégitime, et elle lui désobéit au nom de « lois plus anciennes qui ne dépendent pas de la volonté des hommes ».

C'est parce qu'elle perçoit uneinjustice absolue dans la loi de Créon - qui nie la possibilité même de se conduire humainement en enfouissant ses morts - qu'Antigone lui désobéit en choisissant son devoir e « plus ancien ».- La contradiction entre la loi et es valeurs auxquelles adhère un individu est théoriquement prévue, et réglée, dans un fonctionnement démocratique, où la loi peut être modifiée par es représentants de la « volonté générale ».

Si,toutefois.

on considère que celle-ci ne peut être authentique (elle serait aliénée, représentant une rationalité faussée).

la loi qu'elle formulera sera elle-même non rationnelle (non universelle).

Dans ce cas, e révolutionnaire ne peutque se situer hors la loi.- Cas le plus flagrant : lorsqu'un régime fonde ses lois sur des postulats eux-mêmes insoutenables rationnellement.

C'est le totalitarisme, qui sélectionne arbitrairement des critères d'humanité.

Désobéir est alors la seule façon de sauversa propre raison, et de prouver qu'on la respecte.

L'individu désobéissant a dans un tel contexte la charge paradoxale de représenter l'universalité d'une raison que le régime bafoue.

[Conclusion]Obéir à une loi contrariant l'universalité de la raison, c'est sortir à son tour de la raison et de l'humanité.

Mais cette désobéissance est temporaire elle s'accompagne de l'espoir du retour à une organisation normale, qu'il lui arrive,mettant les actes en accord avec la conscience, de préparer activement.. »

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