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Dieu est-il un artiste ?

Publié le 21/03/2005

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dieu
But : expliquer ce que nous ne comprenons pas à l'aide de ce que nous comprenons.                                                                                                                   3-      Si Dieu est un artiste, ce n'est que par analogie :   a)      l'exemple cartésien : Pour la science moderne, Dieu est au monde ce que l'artiste est à son oeuvre. Ainsi Descartes écrit : « « Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose » (Principes de la philosophie, 4ème partie). Cependant, il n'y a là aucune affirmation touchant la nature des choses : le monde n'est pas au sens strict une oeuvre d'art. Descartes dit bien qu' il y a, entre ces deux types de constructions, une différence ontologique ; exemple : le corps est « une machine qui ayant été faite des mains de Dieu, est incomparablement mieux ordonnée, et a en soi des mouvements plus admirables qu'aucune de celles qui peuvent être inventées par les hommes » (Les passions de l'âme, article 16).   b)     L'art est un modèle pour penser Dieu La science moderne fonctionne donc par analogie. Or, l'analogie, plus qu'une figure de style, désigne une notion mathématique distincte de l'identité (x=y). Elle consiste en une égalité de rapports qui permet de déterminer un terme inconnu, la 4ème par le rapport qu'il entretient avec les trois autres : a/b=c/x (où x est l'inconnu). Dire que l'oeuvre est à l'artiste ce que le monde est à Dieu = opération qui ne fait pas connaître Dieu comme artiste mais qui donne une approximation imaginaire de sa fonction. Pourquoi approximative ?

Remarques sur l’intitulé du sujet :

·                     La notion de Dieu n’est pas à remettre en cause (il ne s’agit pas d’un sujet ayant directement trait à la religion) : il s’agit de s’interroger sur le concept de Dieu en tant qu’outil philosophique pour penser la création du monde. Il s’agit ici d’un sujet de métaphysique.

·                     Dieu est donc ici à entendre comme ce qui est à l’origine de tout ce qui est.

·                     D’où le présupposé du sujet : le monde est venu à l’être.

·                     Ensuite (et tout le problème est là), on nous demande de déterminer dans quelle mesure cette venue à l’être est pensable sur le modèle de la création artistique.

 

Problématique : dans quelle mesure l’analogie entre la création divine et la création artistique est-elle tenable ? La création artistique est-elle seulement une hypothèse visant à faire tomber sous l’imagination une idée (le commencement du monde) qui échappe a priori à la rationalité, ou bien, s’agit-il d’une affirmation regardant la structure réelle de l’être (la réalité comme ensemble harmonieux et beau) ?

dieu

« Qu'est-ce qu'un anthropomorphisme ? Il s'agit, pour notre problème, de concevoir Dieu sur la base d'une catégorie de l'esprit humain (l'artiste) et donc, lui attribuer des propriétés typiquement humaines .

Mais que peut bien en effet signifier un Dieu artiste, un Dieu se donnant des fins ?? Pour Spinoza,cette conception empreinte trop au sentiment et à l'imagination pour êtrecréditée d'une quelconque valeur scientifique.

Il écrit ainsi : « cette doctrine [le finalisme] détruit la perfection de Dieu : car si Dieu agit en vue d'une fin, ildésire nécessairement quelque chose dont il est privé ».

On voit qu'une telle conception est indigne de Dieu. Conséquence = en tant que concept philosophique pour penserl'Etre, Dieu est substance et rien d'autre ; pour Spinoza s'écarter de cette définition, revient à faire de Dieu un individu particulier, un être concret et àce titre, un être déterminé (Dieu serait ceci ou cela et être ceci ou cela,c'est être limité, dépendant, et donc, ne pas être divin).

b) « deus sive natura » (Dieu c'est-à-dire la nature) Que peut-on alors savoir de Dieu ? Selon Spinoza, Dieu = substance, c'est-à-dire « ce qui est en soi », « ce dont le concept ne peut être formé sans avoir besoin du concept d'une autre chose » : tout ce qui est, est en Dieu, et en dehors de Dieu, rien ne peut être conçu. Dieu est donc cause du monde mais non pas comme le père est appelé cause de son fils ou l'artiste de son oeuvre :père et fils, artiste et oeuvre sont des êtres distincts .

Dieu n'est pas une cause transcendante (distincte du monde), il est cause immanente : Dieu cause le monde dans le sens où ce dernier dérive de la nature de Dieu, comme la pomme est cause de sa couleur rouge et de sa forme.

Dieu n'est pas le créateur des choses : il EST l'univers (= panthéisme).

Conséquence : le panthéisme de Spinoza va de paire avec un rejet des causes finales : Dieu est une substance qui n'est pas une personne et de ce fait, elle est sans intelligence, elle agit sans but, ne sepropose jamais de fins à réaliser (Spinoza dit qu'elle agit selon la seule nécessité de sa nature). SUPPLEMENT: DEUS SIVE NATURA (SPINOZA)Affirmation majeure du système spinoziste, la formule a nourri les accusations d'athéisme et de panthéisme.

Dieu estl'unique substance*, infinie et éternelle, aussi « tout est en Dieu » et procède de son essence.

Cette définition ruineles bases d'un Dieu personnel et transcendant, conception répandue qui ne serait selon l'auteur qu'une projectionanthropomorphique issue de l'imagination.

Du même coup, c'est toute la pensée de la nature en terme de créationdivine qui est récusée : Dieu est cause immanente de tout ce qui est, il ne saurait régir la nature par les décrets desa volonté.

Sa perfection s'exprime dans l'enchaînement nécessaire des causes et des effets dans la nature, quin'est le terrain d'aucune intention et ne peut donc être saisie en termes de causes finales.

Transition : · Avec Spinoza, la pensée de Dieu est épurée de toute la gangue des images et des sentiments : en toute rigueur, Dieu est substance et cette définition pose d'un coup l'être entier de la réalité ; à ce titre Dieu 1- ne peut donc pas être un individu déterminé (tel qu'il est appréhendé dans la perception, l'imagination) 2- ne peut êtreséparé ou coupé du tout (dieu n'a pas crée la nature, il est cette nature). · Cependant , il reste à comprendre pourquoi la science moderne (en particulier la mécanique héritée de Descartes) a pu se révéler si féconde en partant du postulat même que rejète Spinoza .

En effet, pour les modernes, le développement de la science (en particulier la connaissance du vivant) s'appuie sur l'idée selon laquelle tout corpsest comparable à une machine, soit à une création artificielle, un produit de l'art [1].

(ainsi le vivant = automates crées par Dieu) · conséquence : il s'agit moins de dire que Dieu est un artiste (comme si entre eux, n'existait aucune différence ontologique) que de dire que Dieu est comme un artiste.

But : expliquer ce que nous ne comprenons pas à l'aide de ce que nous comprenons . 3- SI DIEU EST UN ARTISTE , CE N 'EST QUE PAR ANALOGIE : a) l'exemple cartésien : Pour la science moderne, Dieu est au monde ce que l'artiste est à son oeuvre.

Ainsi Descartes écrit : « « Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seulecompose » ( Principes de la philosophie , 4ème partie ). Cependant , il n'y a là aucune affirmation touchant la nature des choses : le monde n'est pas au sens strict une oeuvre d'art.

Descartes dit bien qu' il y a, entre ces deux types de constructions, une différence ontologique ;exemple : le corps est « une machine qui ayant été faite des mains de Dieu, est incomparablement mieux ordonnée , et a en soi des mouvements plus admirables qu'aucune de celles qui peuvent être inventées par les hommes » (Les passions de l'âme , article 16). b) L'art est un modèle pour penser Dieu La science moderne fonctionne donc par analogie.

Or, l'analogie, plus qu'une figure de style, désigne une notion mathématique distincte de l'identité (x=y).

Elle consiste en une égalité de rapports qui permet de déterminer un terme inconnu , la 4 ème par le rapport qu'il entretient avec les trois autres : a/b=c/x (où x est l'inconnu).

Dire que l'oeuvre est à l'artiste ce que le monde est à Dieu = opération qui ne fait pas connaître Dieu comme artiste mais qui. »

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