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Dissertation : La vérité peut-elle nous décevoir ?

Publié le 29/05/2023

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« PHILOSOPHIE Dissertation : La vérité peut-elle nous décevoir ? ____________________________________________________________________________________________________________ _____________________________ ____________________________________________________________________________________________________________ ______________________________ De façon classique, on définit la vérité comme «l’adéquation de l’esprit à la chose».

Connaître la vérité, c’est avoir une représentation objective de la réalité, ce qui fait que la vérité est, par essence, unique et universelle.

Par ailleurs, est-elle toujours préférable d’un point de vue moral ? Finalement, se demander si la vérité peut nous décevoir revient à se demander s’il faut préférer le bonheur à la vérité.

D’un côté, la recherche du bonheur peut apparaître comme ce qui anime et oriente nore existence.

Le bonheur serait ainsi ce bien complet que vise tout homme.

Pour autant, l'idéal de satisfaction que suppose le bonheur est-il à la mesure de ce que permet la réalité ? Et, si tel n'est pas le cas, ne faut-il pas alors subordonner au bonheur la connaissance et la recherche de la vérité ? D'un autre côté, l'exigence de vérité ne représente-t-elle pas une finalité plus digne pour notre existence ? Enfin, y a-t-il vraiment un sens à préférer le bonheur à la vérité, s'il apparaît que le bonheur véritable ne saurait s'obtenir au prix de l'ignorance ou de l'illusion ? Le bonheur semble devoir être préféré à la vérité, il s’agit d’un « bien suprême ».

Comme le fait remarquer Aristote dans Éthique à Nicomaque, le bonheur est la fin ultime de toutes nos actions.

Toutes les choses que nous faisons ou désirons sont, à chaque fois, des moyens visant au bonheur.

Lui seul peut être défini comme une « fin en soi » : on ne désire pas le bonheur comme un moyen pour obtenir autre chose que lui-même.

Il apparaît donc comme le « bien suprême », ce à l'égard de quoi tout le reste semble être subordonné.

C'est aussi ce qui semble donner sens à notre existence, au point de devoir lui préférer tout le reste.

La vérité doit donc être subordonnée au bonheur.

On peut donc considérer que la recherche et la connaissance de la vérité lui sont subordonnées.

En effet, la recherche de la vérité semble difficile, voire vaine, comme le suggèrent les arguments des philosophes «sceptiques» (par exemple, ceux de Sextus Empiricus).

Notre existence étant assez courte, il paraît préférable de la vouer à un idéal plus accessible.

Or, comme le montre Épicure, le bonheur est facile à atteindre si l'on sait écouter ce que la nature nous indique.

Il peut ainsi être l'œuvre d'une vie humaine, alors que la recherche de la vérité semble devoir renvoyer à l'œuvre de plusieurs générations.

D'ailleurs, pour Épicure, la vérité vaut surtout par sa capacité à produire l'« ataraxie » ou paix de l'âme. D'un point de vue moral aussi, il semble juste de privilégier le bonheur. Enfin, bien qu'il soit en principe « mal » de mentir (surtout pour assurer ses propres intérêts ou son bonheur au détriment des autres), n'est-ce pas bien agir que de chercher à préserver quelqu'un d'une vérité dont on sait qu'elle le ferait souffrir ou aurait des conséquences nuisibles ? Par souci du bonheur d'autrui, et non pour une fin égoïste, il peut sembler légitime de dissimuler la vérité.

Il y aurait ainsi des exceptions à penser au devoir ordinaire de sincérité. La vérité est cependant plus digne de notre humanité.

On peut alors remettre en cause le bonheur conçu comme « bien suprême ».

Comme le fait remarquer Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, la recherche du bonheur est, en un sens, ce à quoi tendent tous les êtres vivants.

Il ne s'agit pas d'une fin propre à l'homme, car la nature pousse tout animal à rechercher la satisfaction sous la forme de son instinct.

On peut même penser que la nature rend plus facile la tâche aux animaux de ce point de vue : avec des besoins limités et bien définis, ils n'ont pas à se demander ce qui pourrait les rendre « heureux ».

Chez l'homme, en revanche, la conscience et la capacité à raisonner dont nous a dotés la nature semblent compliquer les choses.

A moins qu'elles ne soient le signe que l'existence de l'homme a une autre finalité que la simple recherche du bonheur.

Ainsi, l'homme se doit de préférer la recherche de la vérité.

On peut penser que la présence de la raison en l'homme lui donne comme finalité l'accroissement des connaissances.

De plus, le propre de l'existence humaine est de pouvoir se penser dans une histoire, au cours de laquelle chaque génération peut apporter sa contribution à la recherche de la vérité.

De ce point de vue, il semble préjudiciable de privilégier le bonheur face à la vérité.

Comme le montre Sigmund Freud, le progrès de la vérité et des sciences, en particulier, a dû souvent se heurter aux illusions auxquelles l'homme tient parce qu'elles lui sont plus.... »

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