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Doit-on apprendre à être libre ?

Publié le 25/08/2005

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Ou, au contraire, en quoi serait- il néfaste de limiter la liberté à un apprentissage ? En effet, ne doit-elle pas se libérer d'un apprentissage qui serait trop abstrait ? Être libre, n'est-ce pas marquer son être individuel, se donner par soi-même tout entier, dans un choix qui n'est pas la marque d'un apprentissage ? La liberté, une donnée et un fait ou bien le fruit d'une lente acquisition, d'un apprentissage et d'un enseignement ? Est-il nécessaire de procéder à cet apprentissage ?

1. Non, il ne faut pas apprendre à être libre car la liberté est une donnée certaine qui s'atteste dans la conscience.

A. La conscience du libre arbitre. On peut poser la liberté comme une donnée qui s'atteste dans la conscience que nous en avons.

La question semble paradoxale : selon le sens commun, l'idée d'apprentissage suppose un effort, une discipline, une contrainte. Apprendre est de l'ordre de l'acquis. Au contraire, la liberté semble naturelle, spontanée, dégagée de toute contrainte. Ainsi, si l'on a besoin d' apprendre à être libre cela signifie qu'on ne l'est pas. La liberté ne serait pas donnée.

« Pour l'opinion commune, l'homme libre est celui qui fait ce qui lui plaît, il est l'auteur de ses actes et de ses pensées,il se sent autonome dans ses choix.

Dans cette perspective, on ne voit pas - pourquoi la liberté devrait faire l'objetd'un apprentissage: chacun semble apte à juger et déciderde ce qui est bon pour lui? Mais est-il si évident que nous soyons capables de vouloir librement sans passer par uneéducation, un apprentissage.

Ne confond-on pas dans ce cas liberté et spontanéité? Tout d'abord, cette libertétotale de choix que nous croyons posséder n'est-elle pas une illusion? En outre, n'est-ce pas en démasquant cetteillusion que nous serons à même de nous rendre libre? Enfin, peut-on parler d'un devoir de liberté? En quoi serions-nous moralement obligés de nous rendre libre? 1- L'idée que la liberté ne saurait faire l'objet d'un apprentissage s'appuie-t-elle sur une définitionsatisfaisante de la liberté? Si on entend par « être libre» le pouvoir d'exercer son libre arbitre ou de faire ce qui nous plaîtalors nous sommes libres par nature car la liberté est liée à la conscience de soi de l'homme.

La conscience de soifait de chacun une personne, un être responsable de ses choix.

Le libre arbitre comme expérience évidente etimmédiate.

Cf.

Descartes: « la liberté de notre volonté se connaît sans preuves, par la seule expérience que nous enavons ».

S'il Y a bien un domaine dont nous sommes maîtres, c'est celui de notre réflexion, de nos pensées.

Nosidées, banales ou profondes, sont avant tout nos idées, nos convictions, nos' croyances, elles s'élaborent en nouset nous avons le sentiment que nous en sommes les auteurs.

La liberté ne saurait advenir en l'homme parce qu'elleconstitue son essence: "L'homme est condamné à être libre" soutient Sartre.

Exister, c'est donner sens à l'existencehumaine par ses actes.

Il n'y pas de progrès vers la liberté.

Pourtant, la notion même de libre arbitre pose problème.Le libre arbitre est aussi appelé liberté d'indifférence parce qu'il permet de se déterminer en "absence de tout motifprévalent, alors que la volonté est dans un état d'indifférence.

Or ne faut-il pas voir avec Descartes dans cetindifférence "le plus bas degré de liberté": « l'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequel se trouvela volonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par la perception du vrai et du bien; et c'esten ce sens que je l'ai prise lorsque j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté est celui où nous nous déterminonsaux choses pour lesquelles nous sommes indifférents ».Pour être libre un choix doit être éclairé; choisir librement c'est ,choisir en connaissance de cause.

Le choix libreserait alors le choix réfléchi, informé, qui permet de se décider après avoir délibéré et confronté un désir avec nosautres désirs et avec la réalité dans lequel il doit s'inscrire.

Etre libre c'est choisir son action et les résultatsprévisibles de celle-ci, en connaissance de cause.

De plus, n'attribuons-nous pas à la conscience de soi un pouvoirexorbitant lorsque nous affirmons qu'elle nous dote d'un libre arbitre souverain.

Ce libre arbitre n'est-il pas uneillusion? N'attribuons-nous pas une trop grande lucidité à la conscience de soi?D'abord, la psychanalyse n'a-t-elle pas mis en doute la liberté intérieure du sujet conscient avec l'hypothèse del'inconscient psychique? La conscience de soi n'est pas une connaissance de soi.Ensuite, le sentiment d'être libre ne suffit pas car, comme l'a montré Spinoza, si nous sommes conscients de nosdésirs nous ne savons pas pourquoi nous désirons ce que nous désirons.

Et la croyance à la liberté de notre volontépourrait bien être une illusion, dont la conscience serait elle-même la source.Dans ces conditions, lorsque je crois choisir librement, je peux être déterminé par des causes inconscientes, je nesuis pas libre en réalité; j'ai seulement l'illusion de l'être.

Ainsi l'enfant qui désire du lait croit désirer librement parcequ'il n'est pas conscient du déterminisme pnysiologique qui le pousse à le désirer.

La liberté véritable a pourcondition l'absence de contrainte interne. Transition: Nous venons donc de voir que, contrairement à ce que nous pensons spontanément, nous avons desraisons légitimes de mettre en question l'existence d'un libre arbitre.

Or, si nous pensons que nous n'avons pas àapprendre à être libre, c'est parce que nous présupposons qu'être libre c'est faire ce qui nous plaît.

En réalité, fairece qui nous plaît, ça n'est souvent que céder à la première impulsion venue et finalement être soumis à nos désirssans le savoir.

Dès lors la liberté n'impliquerait-elle pas un apprentissage? 2- En quoi consiste l'apprentissage de la liberté? Etre libre, c'est d'abord n'être pas soumis aux préjugés, aux opinions reçues qui nous ôtent toute liberté d'esprit,c'est devenir h1aÎtre de ses pensées.

Cf.

Socrate: « je sais que je ne sais rien ».

De ce point de vue, le doutephilosophique a un effet libérateur; or il n'est pas. »

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