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Doit on considérer que, dans la nature, les êtres vivants ne sont que des moyens pour l'homme ?

Publié le 24/08/2005

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.. que», indique qu'ils sont des moyens, mais peut-être aussi autre chose, à déterminer. On pourra éventuellement remettre en cause cette idée selon laquelle les être vivants sont des moyens pour l'homme. l     Reste donc à définir deux points : 1.    si les êtres vivants sont des moyens pour l'homme --- ou dans la mesure où ils le sont ---, il faudra se demander des moyens en vue de quoi ; 2.    s'ils ne sont pas que cela, il faudra se demander ce qu'ils sont d'autre. l     Il faudra aussi se demander de quel droit les hommes peuvent considérer les êtres vivants comme des moyens ou ne peuvent pas le faire. Quelle est l'autorité qui en décide ? l     Que signifie «considérer» ? Pourquoi la question n'est-elle pas : «Les être vivants ne sont-ils que des moyens pour l'homme ?» ?

« les civilisations traditionnelles, le rapport de l'homme à la nature est fortement marqué par la dimension du sacré quisoustrait à son usage tout ce qui est «tabou » et limite fortement, d'une manière générale, l'action autorisée.

Laconnaissance de la nature est alors conçue davantage sur le mode de la proximité intime que sur le mode del'opposition tel que la définit la science moderne.

L'exemple des « sauvages » qui accomplissent un rite de demandede pardon avant de tuer un animal ou de couper un arbre, est révélateur de cette conduite respectueuse.

Demême, la science grecque distingue le mouvement naturel et le mouvement contraint: la nature possède sa proprefinalité qui ne dépend pas de l'homme.En revanche, la modernité s'ouvre avec l'idée que la nature en face de nous n'est que de l'étendue inerte etexploitable de façon infinie.

Kant écrit à une époque où l'homme n'a pas encore pressenti le caractère limité desressources naturelles puisqu'on a pressenti le très tardivement du fait que les mines de charbon ou de métal ne serégénèrent pas spontanément.Mais le problème de l'utilisation des êtres vivants est plus épineux que celui de l'exploitation des minerais.

Unetradition séculaire de consommation de viande et de domestication a rendu naturelle l'idée selon laquelle les animauxsont pour nous de simples moyens.

De façon plus récente, il est apparu naturel d'utiliser des animaux dans le cadrede recherches biologiques et médicales : les progrès de la médecine humaine semblent infiniment plus précieux quela vie de quelques dizaines de souris.

Lorsqu'un vague sentiment de compassion à l'égard des animaux qui souffrentnous pousse à nous demander si une telle utilisation est véritablement justifiée, la réponse consiste à dire que seulela conscience justifie le traitement comme une fin en soi et non pas seulement comme un moyen ; et quemanifestement les animaux autres que les hommes en sont dépourvus.

C'est également au nom de ce principe quel'on pratique l'élevage intensif d'animaux qui souffrent de leurs conditions d'élevage durant toute leur existence.Ces dernières années ont vu se développer une réflexion sur ces pratiques : même si l'on manque de moyens fiablespour dire que les animaux ont conscience de souffrir, on peut se demander si leur exploitation sans limite peutvraiment être justifiée.

Certains penseurs de la bioéthique proposent de choisir comme critère les conditions de vienaturelles d'une espèce : il faudrait alors s'abstenir d'élever ces animaux dans des conditions allant contre la naturede l'espèce.

Certains penseurs vont plus loin et réclament la proclamation de droits des animaux, voire la possibilitéde représenter des animaux lors de procès dans lesquels les animaux eux-mêmes seraient considérés comme lesplaignants revendiquant un traitement digne.Le problème de toutes ces propositions est bien sûr le fait que nous manquons d'un moyen de communication fiablepour vérifier le bien-fondé de nos principes : que ce soit pour exploiter les animaux comme des moyens, ou pour leurconférer les mêmes droits qu'aux hommes, nous en sommes réduits à des analogies invérifiables.Sans savoir exactement ce que nous devons aux êtres vivants de la nature, un critère limitatif pourrait cependantêtre ce que nous devons à notre propre dignité.

Il n'est peut-être pas conforme à notre dignité d'avoir une attituded'exploitation, de destruction et de gâchis à l'égard de tout le reste de la création.

Il est peut-être conforme ànotre conscience de saisir le caractère de rareté et de préciosité qui caractérise le monde qui nous entoure.

Cecritère est en question par exemple lorsqu'il s'agit de justifier le choix de maintenir autant que possible labiodiversité. Analyse du sujet : l La formulation du sujet («doit-on») présente une alternative : 1.

soit il faut considérer que les être vivants ne sont que des moyens pour l'homme ; 2.

soit il faut considérer qu'ils ne sont pas que des moyens pour l'homme, et, dans ce cas, il faut chercherce qu'ils peuvent être d'autre. l Il faut noter que la deuxième solution ne nie pas que les être vivants (= animaux et végétaux) soient desmoyens pour l'homme : «ne...

que», indique qu'ils sont des moyens, mais peut-être aussi autre chose, àdéterminer.

On pourra éventuellement remettre en cause cette idée selon laquelle les être vivants sont desmoyens pour l'homme. l Reste donc à définir deux points : 1.

si les êtres vivants sont des moyens pour l'homme --- ou dans la mesure où ils le sont ---, il faudra sedemander des moyens en vue de quoi ; 2.

s'ils ne sont pas que cela, il faudra se demander ce qu'ils sont d'autre. l Il faudra aussi se demander de quel droit les hommes peuvent considérer les êtres vivants comme des moyensou ne peuvent pas le faire.

Quelle est l'autorité qui en décide ? l Que signifie «considérer» ? Pourquoi la question n'est-elle pas : «Les être vivants ne sont-ils que des moyenspour l'homme ?» ? Quelle est la différence entre une telle formulation et la formulation de notre sujet ?«Considérer» est du point de vue de l'homme.

«Considérer» peut signifier «faire comme si» : on choisit, parexemple, parfois, en physique, de considérer que les frottements sont négligeables, ce qui veut dire que, denotre point de vue, ils sont insignifiants, bien qu'ils soient là.

On peut également considérer que les être vivantsne sont que des moyens pour l'homme, parce que, de notre point de vue, ils ne sont que cela, même si, parailleurs, ils peuvent être autre chose, mais que cela n'a pas d'importance pour nous. l La question n'est pas «peut-on», mais «doit-on».

Il peut s'agir d'une obligation de fait (il faut considérer que les. »

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