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Doit-on tout faire pour être heureux?

Publié le 05/10/2014

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Introduction / Problématisation.  À la différence de l’animal, l’homme ne se contente pas du bien-être physique et psychique et d’un état de contentement de ses besoins. Animé par le désir, il est en quête d’une satisfaction absolue, d’un état de plénitude durable où la perception du manque a disparu et qu’on appelle régulièrement le bonheur. De ce fait, la vie de l’homme s’organise, consciemment ou non, autour de cette visée du bonheur. Est-ce à dire que l’homme a l’obligation d’être heureux ? Si l’on prend le terme en un sens moral, il semble que le devoir de tout faire pour être heureux n’existe pas : en effet, nos devoirs s’adressent principalement à autrui et, dans le cas présent, on ne voit pas bien de quelle violation d’un principe moral autrui pourrait être victime si je ne fais pas tout pour être heureux. Dans le même temps, ne peut-on pas considérer qu’il existe une forme de devoir envers soi-même qui nous ordonne de fuir le malheur, d’entretenir l’espoir et de mener son existence selon l’idée que l’on se fait d’une vie bonne, digne d’être vécue ? Mais si l’on entend ici qu’il s’agit de se donner...

« de se suicider cherche la voie vers son bonheur car il met fin à son malheur.

La nature de l'homme en est responsable : être de désirs, il est travaillé par un manque, une absence auxquels le contentement de ses besoins ne peut mettre un terme.  De fait, tout ce qu'il fait peut être interprété comme moyen en vue du bonheur.  Ces observations relèvent d'un constat de fait.

Mais qu'en est-il en droit ? En effet, si l'homme se trompe sur les moyens qu'il utilise pour être heureux (par ex : un drogué), a-t-il l'obligation de tout faire pour en changer ? Y a-t-il un devoir moral d'échapper au malheur ?    Deuxième partie. La recherche du bonheur n'est pas une obligation morale.  On relèvera qu'il y a une contradiction à affirmer qu'il existe un devoir moral de tout faire pour être heureux.

En effet, par définition, l'obligation suppose la contrainte dans la mesure où on ne l'accomplit pas spontanément, sinon ce n'est plus une obligation.

Or, cela reviendrait à dire qu'il faut se forcer à être heureux, un peu comme si on nous ordonnait de nous amuser ou de faire la fête... De plus, la définition du bonheur n'est pas univoque et les moyens d'y parvenir restent indéterminés.

La richesse, par exemple, peut mener au bonheur mais aussi entraîner notre perte.

Rien n'est jamais sûr concernant le bonheur : il n'existe pas de recettes y menant automatiquement et durablement.

Du coup, intimer l'ordre de tout faire pour être heureux reviendrait à entraîner l'homme dans une quête infinie qui, au lieu de mettre fin à l'état d'insatisfaction induit par son désir, relancerait en permanence celui-ci et entretiendrait le doute quant à la possibilité de mener une vie bonne, digne en elle-même d'être vécue : de quoi ai-je encore besoin pour être heureux ? ma position sociale est-elle satisfaisante ? puis-je être fier de moi ? etc.

Le moyen utilisé - l'obligation - se révèlerait donc incompatible avec la fin visée - un état de plénitude durable.

L'obligation de tout faire pour être heureux exciterait le désir au lieu de l'apaiser et produirait l'effet inverse de celui escompté : la frustration.  Est-ce à dire qu'il ne faut pas agir en vue de notre bonheur et ne pas le rechercher ? Nous avons vu, en première partie, que ce n'était pas possible.

Pour autant, il faut sans doute se libérer d'une forme d'injonction au bonheur pour y parvenir vraiment. . »

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