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Que faut-il faire de son corps pour être heureux ?

Publié le 27/02/2008

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Que faut-il faire de son corps pour être heureux ?

 Le corps est la partie de la matière qui est intimement liée à mon âme si bien qu’il a un rapport su elle comme cette dernière en a un sur lui. Le bonheur est un état de satisfaction durable par opposition au contentement qui se réduit à une satisfaction passagère; il constitue la fin ultime que l‘homme donne à son existence. Faire désigne une action sur un objet. Il s’agit alors de savoir la manière dont il faudrait agir avec son corps pour accéder à une satisfaction durable. Dans la mesure où le corps a des besoins sans cesse renaissants qu‘il est sujet à la fatigue, à la maladie et à la vieillesse, il constitue un principe d’insatisfaction qui empêche d’accéder au bonheur. Le corps serait un obstacle au bonheur humain qui est satisfaction durable : il s’agirait alors de le tenir à l’écart par rapport à l’âme dans une action négative. Cependant l’être humain est indissociablement âme et corps. Aussi il ne servirait à rien de tenir le corps le plus possible à l’écart puisque notre existence y est irréductiblement attachée. Par conséquent il s’agirait d’écouter son corps comme le moyen positif d’accéder au bonheur. Toutefois on pourrait se demander s’il ne faut pas remettre en question le présupposé suivant : le corps serait un objet extérieur à nous-mêmes qu’il serait possible de manipuler et de transformer comme une matière première. Nous sommes dès lors confrontés à ce problème : le corps est-il l’organe ou l’obstacle du bonheur ? L’action  à accomplir sur le corps pour atteindre au bonheur doit-elle en passer par la restriction de son pouvoir ou au contraire à son développement ?

  • I)  le corps est un obstacle au bonheur qu’il s’agit de tenir à l’écart autant que possible.

 

 

  • II) Le corps est l’organe du bonheur qu’il faut écouter et satisfaire selon se propres exigences.

 

 

  • III)  Nous sommes notre corps.

 

« malheur.

C'est ce ue l'on peut soutenir avec Epicure dans sa Lettre à Ménécée : « ce n'est pas une suite ininterrompue de jours passés à boire et à manger, ce n'est pas la jouissance des garçons et des femmes, ce n'estpas la saveur des poissons et des autres mets que porte une table somptueuse qui engendrent la vie heureuse ».Puisque l'intempérance ne nous amène pas au bonheur, c'est que tous les désirs ne doivent pas être satisfaits,mais seulement ceux que dont le jugement connaît la propriété de nous rendre heureux._La sagesse consiste à sélectionner les désirs Le bonheur est un état de satisfaction durable parce qu'il résulte de l'assouvissement des désirs qui peuvent être satisfaits et ainsi nous amène à ne plus souffrir.

En effet est heureuxl'homme qui n'éprouve plus la douleur du manque.

Or il y a des désirs qui, en produisant un plaisir immédiat,engendrent un mal plus grand que ce bien : par exemple si la consommation d'alcool procure un sentiment agréablesur le moment, elle peut par la suite produire des migraines ou des nausées qui nous font regretter de nous êtrelaissés aller à la satisfaction de nos désirs.

De même il y a des maux qui engendrent un bien plus grand comme uneopération chirurgicale douloureuse qui me permet de me rétablir.

Ainsi le critère est économique : il faut comparerles biens et le maux que la satisfaction de chaque désir engendre pour savoir s'il faut la réaliser.

Ainsi comme le ditla sentence vaticane 21 « il ne faut pas faire violence à la nature, mais la persuader ; et nous la persuaderons ensatisfaisant les désirs nécessaire ».

Le bonheur du corps est l'absence de souffrance, c'est-à-dire la santé et cettesanté du corps s'accompagne d'une sérénité de l'âme.

Ce qu'il faut faire de son corps, c'est le satisfaire selon ses besoins naturels et nécessaires et s'épargner laréalisation de désirs artificiels qui perturbent la santé.

Arrivé à ce terme, il s'agit d'interroger le présupposé surlequel s'est fondé notre réflexion jusqu'ici : notre corps est-il vraiment cet objet extérieur à nous-mêmes que nousdevions transformer comme une matière première ? III Nous sommes notre corps _ Notre corps n'est pas un objet extérieur à nous.

Le corps n'est pas un accident de notre être dont l'âme seraitl'essence.

Or ce qui est présupposé dans l'idée qu'il faudrait faire quelque chose de son corps , c'est l'idée quenotre corps est objectif, c'est-à-dire qu'il est une partie de la matière qui possède une étendue et un nombre dequalités mesurables et que nous pourrions observer de l'extérieur.

En effet contrairement à une table ou une lampe,mon corps est un objet qui ne me quitte pas et dot je ne puis me détourner pour l'observer sus différentesperspectives.

Mon corps,m'apparaît toujours sous la même perspective et pour pouvoir l'observer, il me faudraitavoir un autre corps.

C'est ce que l'on peut soutenir avec Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception (I, 2) : le corps loin de constituer un des objets du monde, est la condition de l'apparition des objets dans mon expérience perceptive;.

« Ce qui l'empêche d'être jamais un objet, c'est qu'il est ce par quoi il y a des objets ».

Ainsiil ne faut pas dire ue j'ai un corps distinct de mon âme, mais plutôt que je suis mon corps._ Or si je suis mon corps, on ne voit pas comment je pourrais en faire quoi que ce soit.

En effet pour faire quelquechose de mon corps, il faudrait qu'il soit un objet distinct de moi.

Puisque ce n'est pas le cas, il s'agirait moins defaire quelque chose de mon corps, que d'accepter ma condition corporelle en son entier, avec les plaisir et les mauxqui en dérivent.

C'est ce que l'on peut soutenir avec Montaigne dans ses Essais III, 13 : si ceux qui cherchent à faire l'ange font la bête en échouant à se délier du corps, il s'agit ni de suivre absolument les plaisirs du corpscomme l'intempérant, ni de les fuir comme l'ascète, mais seulement de savoir les recevoir.

La réception passive dece qui advient au corps serait la seule attitude conforme à la nature propre du corps.

Dans cette attitudeexistentielle, les plaisirs ne sont pas seuls ^à être reçus par le corps, mais aussi les maux : la faim, la fatigue, lamaladie, le vieillissement et pour finir la mort.

« Pour moi donc j'aime la vie et la cultive telle qu'il a pût à Dieu de mel'octroyer » et non pas désirer que notre corps soit autrement qu‘il n‘est.

Ainsi ce qu'il faut faire de son corps, c'estne rien en faire, mais plutôt l'accepter dans ses grandeurs comme dans ses misères : Montaigne atteint de lagravelle qui le faisait atrocement souffrir peut ainsi jouir de la condition humaine dans l'indistinction tragique de ses biens et de ses maux.

Le bonheur n'est plus un état de satisfaction durable impossible à atteindre sur cette terre,mais dans l'acceptation de son corps et de son inconsistance ontologique._ Néanmoins, faut-il nécessairement déduire du fait que le corps n'est pas un objet, mais une des propriétés denotre condition, l'absence de toute action sur lui ? En effet nous avons montré que l'action était illégitime tant quenous concevions le corps comme un objet séparé de nous? Mais à présent que nous savons, que nous sommesnotre corps au même titre que notre âme, nous pouvons penser la possibilité d'une action sur nous-mêmes; En effetnotre être est un, et nous pouvons le regarder sous deux perspectives : l'âme ou le corps.

Aussi il est possible depenser une réalisation de soi qui soit l'effectuation de notre être dans l'indistinction de l'âme et du corps : laréalisation de notre être pourrait alors se comprendre comme culture.

La culture, c'est le processus par lequel jetravaille à devenir ce que je suis déjà, mais sous une forme encore abstraite : un être libre.

C'est ce que nouspouvons soutenir avec Hegel l'article 57 des Principes de la philosophie du droit : « l'homme est dans l'existence immédiate ui se manifeste en lui un être nature extérieur à son concept ; c'est seulement par l'achèvement de sonpropre corps et de son esprit, par la prise de conscience de soi libre qu'il prend possession de lui-même ».

Pour êtreheureux, il s'agirait alors de réaliser sa liberté en s'arrachant à sa naturalité immédiate : la naïveté de l'esprit etl'innocence du corps.

Par la pratique du sport comme par l'éducation, on s'approprie notre être pour faire de notrecorps comme de notre esprit ce que nous avons décidés d'être.

Ainsi le bonheur ne se réduit pas à l'acceptation del'inconsistance ontologique du corps, mais peut également être atteint par une action sur notre corps qui estréalisation de notre être.

Conclusion : Le corps n'est pas plus l'organe que l'obstacle de notre bonheur.

Il constitue une part essentielle de notre être qu'il. »

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