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En apprenant sa langue maternelle n'apprend on qu'a parler ?

Publié le 15/03/2005

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Mais le langage n'est pas exempte de toute divulgation de valeur : le langage est un phénomène universel et se situe au-delà de la diversité des langues. C'est aussi un fait culturel : c'est le véhicule par excellence de la culture. La culture c'est tout ce que l'homme ajoute à sa nature, et donc tout ce qu'il ne reçoit pas par une hérédité naturelle mais qu'il se doit d'acquérir. Par le langage, je fais mien tous ce qui est de l'ordre de la culture : normes, valeurs, croyances, rites...etc. Selon Descartes qui soutient que le langage est le propre de l'homme, et non celui des animaux : le langage posséde donc un caractère historique et social qui ne peut se concevoir sans un apprentissage progressif, ni hors de tout contexte culturel. Le langage transmet à la fois les bases pour parler (acquérir la parole qui est aussi écrite que parlée) mais aussi les bases pour appréhender la culture maternelle. En Tunisie, l'apprentissage du langage se fait sur l'apprentissage des versets du Coran : le langage est donc intimement lié à la culture. On pourrait aussi parler de la sophistique : l'apprentissage de méthodes destinées à tromper autrui. Cet apprentissage passe par les sophistes (dont le plus célèbre reste Protagoras). Ce sont des raisonnements faux, présentant une apparence de vérité et de rigueur, et généralement formulé dans l'intention de tromper.

Le langage au cœur des rapports humains nécessite un long apprentissage : cet apprentissage passe tout d'abord entre les parents et les bébés. Certaines mères parlent à leur enfant alors qu'il n'est encore que dans leur ventre. Puis à l'école, entre l'instituteur et l'enfant. Qu'y apprenons-nous ? Tout d'abord, à lire et à écrire : lire des petits contes et écrire des petits mots. Puis l'apprentissage comprend tout ce qui est de l'ordre de la grammaire, de l'orthographe…etc.

Mais l'apprentissage de la langue maternelle se résume-t-il exclusivement à agencer des phrases, à parler, à écrire ? Ou par cet apprentissage, apprenons-nous, en dehors du fait d'acquérir une langue, sa langue maternelle, qu'à parler ?

 

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« reconnaissance dépendent moins de la structure du lexique que de celle du système nerveux.

La relativité culturellea des effets beaucoup plus limités qu'on ne s'y attendait.Pour conclure sur ce point, nous dirons donc que la langue que nous partageons avec les membres de notre sociétémet à notre disposition commune une première mise en forme de l'expérience et permet ainsi la communication, maisque cette mise en forme en constitue pas une prison infranchissable, ainsi que nous le rappelions il y a un instant.

Ilserait du reste sinon contradictoire, du moins mutilant qu'elle le fît.

La communication entre les hommes n'est pas demême nature que la communication entre les abeilles : elle ne se réduit pas à la transmission de signaux destinés àdéclencher des comportements adaptatifs ; elle développe la reconnaissance par chacun qu'il ne peut s'assurer desa pensée qu'en la confrontant avec celle d'autrui et qu'il doit par conséquent accepter la contestation et lapolémique pour accéder à ce qu'il pense.

Si le langage nous imposait une mise en forme rigide de l'expérience, il neserait pas compatible avec cette dimension d'ouverture indéterminée à l'autre qui maintient entre les hommes un liendont la nature n'est pas simplement biologique.

II.

Le langage : comme lien social entre les individus.

Et donc comme ouverture sur le monde. Le langage comme instrument de communication fonde le lien social par excellence entre les individus : lacommunication permet la transmission d'un message au moyen de signes, comme des sons pour l'oral ou des lettrespour l'écrit, ou des gestes pour la communication gestuelle…etc.

les signes sont des réalités matérielles saisies parles sens qui en évoque une autre qui est absente.

Les mots permettent de dire ce qui a été, ce qui est, ce qui sera,ce qui ne sera jamais…etc.Il ne peut y avoir de communications que dans la mesure où il y a un émetteur et un récepteur : entre cetémetteur, il y a un message codé qui circule.

L'émetteur et le récepteur forme avec le message codé un canal detransmission.

La communication a deux types de fonctions : une fonction pratique (praxis= action ; l'émetteurenjoint le récepteur à exécuter telle ou telle action) et une fonction théorique (théoria= contemplation ; le rapporten l'émetteur et le récepteur est réciproque : entre eux circulent des échanges au niveau des idées ; par exemple,les dialogues chez Platon, la rhétorique chez Aristote).

Le langage permet donc l'expression de soi : par mes paroles,je me dévoile, et pas seulement ce que je suis, qui je suis, mais aussi ce que je pense.

L'expression de la penséefait la connexion entre soi et soi.

Mais le langage permet aussi l'établissement d'un lien entre autrui et moi, et doncentre le monde et moi, me sortant ainsi de mon solipsisme : les mots permettent d'agir sur autrui : lui expliquer, luiapprendre, le convaincre, l'utiliser pour nous, le blesser, le flatter…etc.

le langage s'apprend et permet l'ouverture aumonde : on s'exprime par l'intermédiaire du langage, et plus particulièrement par sa langue maternelle.

Conclusion : L'apprentissage, comme tout apprentissage, ne se résume pas à apprendre des choses toutes bêtes et à les appliquer : l'apprentissage d'une langue, en particulier de sa langue maternelle, s'accompagne d'unautre apprentissage, celui de la culture, celui des institutions sociales permettant ainsi l'ouverture au monde, maisaussi à autrui.

Nous n'apprenons donc pas qu'à parler mais bien plus que cela : la culture, les institutions sociales,l'ouverture au monde est permise par le langage, qui nécessite un long apprentissage pour pouvoir s'exprimer.Le langage est un élément essentiel pour vivre en société.. »

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