Devoir de Philosophie

En quoi la connaissance scientifique se distingue-t-elle de la connaissance vulgaire ?

Publié le 18/03/2004

Extrait du document

scientifique
Selon G. BACHELARD, les préoccupations utilitaires, la « connaissance pragmatique » constituent précisément l'un de ces e obstacles épistémologiques » que rencontre la science pour se constituer. On en arrive à « chercher l'utilité tout humaine, non seulement pour l'avantage positif qu'elle peut procurer, mais comme principe d'explication » (La formation de l'esprit scientifique, p. 92) et l'on tombe ainsi dans toutes sortes d'erreurs. Les savants affirment souvent aujourd'hui que « ce qui caractérise un travail scientifique, c'est qu'il est destiné à satisfaire une curiosité désintéressée » (Irène JOLIOT-CURIE) et que les préoccupations trop directement pratiques nuisent au progrès de la science. B. - La connaissance vulgaire généralise, mais elle le fait à tort et à travers. Si l'on peut dire que la science est un passage du particulier au général, du moins n'effectue-t-elle ce passage que moyennant toutes sortes de précautions qu'ignore la connaissance vulgaire : délimitation précise des concepts et du domaine plutôt « régional » qu'universel, dans lequel s'appliquent les lois. La formule d'Aristote : « Il n'est de science que du général » est d'ailleurs aujourd'hui très contestée et G. BACHELARD va jusqu'à écrire : « Une connaissance qui n'est pas donnée avec ses conditions de détermination précise n'est pas une connaissance scientifique.
scientifique

« née moyennant un décalage, un changement d'orientation.

Selon G.

BACHELARD, les préoccupations utilitaires, la « connaissance pragmatique » constituent précisément l'un de ces eobstacles épistémologiques » que rencontre la science pour seconstituer.

On en arrive à « chercher l'utilité tout humaine, nonseulement pour l'avantage positif qu'elle peut procurer, mais commeprincipe d'explication » (La formation de l'esprit scientifique, p.

92) etl'on tombe ainsi dans toutes sortes d'erreurs.

Les savants affirmentsouvent aujourd'hui que « ce qui caractérise un travail scientifique, c'estqu'il est destiné à satisfaire une curiosité désintéressée » (Irène JOLIOT-CURIE) et que les préoccupations trop directement pratiques nuisent auprogrès de la science.B.

— La connaissance vulgaire généralise, mais elle le fait à tort et àtravers.Si l'on peut dire que la science est un passage du particulier au général,du moins n'effectue-t-elle ce passage que moyennant toutes sortes deprécautions qu'ignore la connaissance vulgaire : délimitation précise desconcepts et du domaine plutôt « régional » qu'universel, dans lequels'appliquent les lois.La formule d'Aristote : « Il n'est de science que du général » estd'ailleurs aujourd'hui très contestée et G.

BACHELARD va jusqu'à écrire :« Une connaissance qui n'est pas donnée avec ses conditions dedétermination précise n'est pas une connaissance scientifique.

Une connaissance générale est presque fatalement une connaissance vague ».C.

— Enfin il n'est pas grand-chose de commun entre les interprétations toutes spontanées et dénuées d'espritcritique de la connaissance vulgaire, et celles, méthodiques, expérimentalement contrôlées et sans cesserectifiées, que nous offre la science.

Les premières sont arbitraires et relèvent davantage des traditions et despréjugés que d'une recherche rationnellement conduite.

Les secondes se démontrent ou se vérifient : « Lascience, dit BACHELARD, est l'union des travailleurs de la preuve.

» La connaissance vulgaire ne poussed'ailleurs pas bien loin l'intellectualisation du réel : elle cherche à savoir plutôt qu'à comprendre; elle secontente le plus souvent, comme disait Aristote, de constater « le fait que...

».

La science cherche àexpliquer, à systématiser les données sensibles en les ramenant à des rapports intelligibles, de sorte qu'on a pudire qu'elle était une conceptualisation de la nature.

Elle cherche à définir de façon de plus en plus précise cesconcepts, tout en les ajustant de mieux en mieux au réel.

C'est pourquoi elle est amenée à les refondre sanscesse, ce que ne fait guère la connaissance vulgaire.

«L'esprit scientifique est essentiellement une rectificationdu savoir...

Scientifiquement, on pense le vrai comme rectification historique d'une longue erreur, on pensel'expérience comme rectification de l'illusion commune et première » (BACHELARD, Nouvel esprit scientifique, p.173).

La science réagit, en particulier, contre ce qu'on pourrait appeler « l'illusion de simplicité » de laconnaissance vulgaire et même de ses propres commencements : aux notions «,simples » du sens commun, ellesubstitue des notions bien plus complexes.

En ce sens, elle s'oppose à « l'opinion »; car l'opinion ne pense pasvraiment : « Il faut d'abord la détruire; elle est le premier obstacle à surmonter » (BACHELARD). Conclusion.

Faut-il conclure cependant qu'il existe une opposition radicale entre les deux types de connaissance? Il est parfaitement vrai qu'il existe un « décalage » lorsqu'on passe de l'une à l'autre.

Mais detels « décalages sont la loi de toute pensée : on les retrouve dans le passage de la pensée de l'enfant à cellede l'adulte, de la « pensée de rêve » à la pensée objective, de l'intelligence pratique à l'intelligence logique, dela croyance spontanée à l'attitude critique, de la pensée associative â la prise de conscience des rapports.

Lecaractère dialectique que G.

BACHELARD attribue à la connaissance scientifique est, en réalité, un caractèregénéral de la connaissance dans son ensemble.

Il est seulement plus marqué dans la connaissance scientifiqueque dans la connaissance vulgaire.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles