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En quoi peut-on dire qu'une civilisation est supérieure à une autre ?

Publié le 11/02/2005

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Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire «de la forêt», évoque aussi un genre de vie animale par opposition à la culture humaine. Dans les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. » B- La question de la pluralité des cultures et des différences considérables de développement entre les cultures nous poussent à nous interroger sur les degrés de supériorité entre elles. KANTLes plus grands maux qui accablent les peuples civilisés nous sont amenés par la guerre, et vrai dire non pas tant par celle qui réellement a lieu ou a eu lieu, que par les préparatifs incessants et même régulièrement accrus en vue d'une guerre à venir. C'est à cela que l'État gaspille toutes ses forces, tous les fruits de la culture qui pourraient être utilisés à augmenter encore celle-ci ; on porte en bien des endroits un grave préjudice la liberté, et les attentions maternelles de l'État pour des membres pris individuellement se changent en exigences d'une dureté impitoyable, légitimées toutefois par la crainte d'un danger extérieur. Mais cette culture, l'étroite union des classes dans la communauté en vue de l'accroissement mutuel de leur bien-être, la population, et qui plus est, ce degré de liberté persistant, même en dépit des lois restrictives, est-ce que tout cela subsisterait, si cette crainte constante de la guerre n'amenait de force chez les chefs d'État la considération envers l'Humanité ... Donc au degré de culture auquel est parvenu le genre humain, la guerre est un moyen indispensable pour la perfectionner encore ; et ce n'est qu'après l'achèvement (Dieu sait quand) de cette culture qu'une paix éternelle nous serait salutaire et deviendrait de ce fait possible. Transition Si la supériorité de certaines cultures n'est pas envisageable, alors peut on parler d'uniformité de la culture? Dans ce cas, pourquoi y aurait il des cultures et non pas une seule et unique? II La supériorité comme une force stratégique A- Pourtant il existe bien des hiérarchies de fait des cultures dominantes et des cultures dominées.

« A- Pourtant il existe bien des hiérarchies de fait des cultures dominantes et des cultures dominées. « Un peuple composé uniquement de paysans découvrirait et inventerait peu de choses ; au contraire, les mainsoisives font les têtes actives.

Les arts et les sciences sont eux-mêmes enfants du luxe, et ils lui paient leur dette.Leur oeuvre est ce perfectionnement de la technologie, dans toutes ses branches, mécaniques, chimiques etphysiques, qui, de nos jours, a porté le machinisme à une hauteur qu'on n'aurait jamais soupçonnée, et qui,notamment par la vapeur et l'électricité, accomplit des merveilles que les temps antérieurs auraient attribuées àl'intervention du diable.

Dans les fabriques et manufactures de tout genre, et jusqu'à un certain point dansl'agriculture, les machines accomplissent mille fois plus de travail que n'auraient jamais pu en accomplir les mains detous les gens à l'aise, des lettrés et des intellectuels devenus oisifs, et qu'il n'aurait pu s'en accomplir par l'abolitiondu luxe et par la pratique universelle de la vie campagnarde.

Ce ne sont pas les riches seuls, mais tous, quibénéficient de ces industries.

» Arthur SCHOPENHAUER B- Mais cette domination n'implique pas qu'une culture dominée soit un sous-produit de la culture dominante.

Elledispose aussi d'une capacité de résistance et de créativité propre. Freud « L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour, donton dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, au contraire, qui doitporter au compte de ses données instinctives une bonne somme d'agressivité.Pour lui, par conséquent, le prochain n'est pas seulement un auxiliaire et unobjet sexuel possibles, mais aussi un objet de tentation.

L'homme est, eneffet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain,d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sansson consentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger dessouffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus : qui aurait lecourage, en face de tous les enseignements de la vie et de l'histoire, des'inscrire en faux contre cet adage ? Cette tendance à l'agression, que nouspouvons déceler en nous-mêmes et dont nous supposons à bon droitl'existence chez autrui, constitue le principal facteur de perturbation dans nosrapports avec notre prochain.

C'est elle qui impose à la civilisation tantd'efforts.

Par suite de cette hostilité primaire qui dresse les hommes les unscontre les autres, la société civilisée est constamment menacée de ruine.

» Transition La durabilité d'une culture sur plusieurs autres, son avancement intellectuel ettechnologique ne prouvent ils pas que certaines cultures sont supérieures aux autres ? La culture est elle unhéritage naturel qui déséquilibrerait les différentes civilisations? III La culture étant le produit de la pensée commune des hommes, il ne peut y avoir de classement entreelles car cela impliquerait une supériorité ou une infériorité des hommes qui la composent. Rousseau « il est aisé de voir qu'entre les différences qui distinguent les hommes, plusieurs passent pour naturelles qui sontuniquement l'ouvrage de l'habitude et des divers genres de vie que les hommes adoptent dans la société.

Ainsi untempérament robuste ou délicat, la force ou la faiblesse qui en dépend, viennent souvent plus de la manière dure ouefféminée dont on a été élevé, que de la constitution primitive des corps.

Il en est de même des forces de l'esprit,et non seulement l'éducation met de la différence entre les esprits cultivés et ceux qui ne le sont pas, mais elleaugmente celle qui se trouve entre les premiers à proportion de la culture ; car qu'un géant et un nain marchent surla même route, chaque pas qu'ils feront l'un et l'autre donnera un nouvel avantage au géant.

Or, si l'on compare ladiversité prodigieuse d'éducations et de genres de vie qui règnent dans les différents ordres de l'état civil avec lasimplicité et l'uniformité de la vie animale et sauvage, où tous se nourrissent des mêmes aliments, vivent de la mêmemanière et font exactement les mêmes choses, on comprendra combien la différence d'homme à homme doit êtremoindre dans l'état de nature que dans celui de société, et combien l'inégalité naturelle doit augmenter dansl'espèce humaine par l'inégalité d'institution.

» Il ne faut donc pas confondre la supériorité qui implique un jugement de valeur et la puissance d'une culture quipermet de s'adapter à son environnement et ainsi se pérenniser "Alors que la race est strictement affaire d'hérédité , la culture est essentiellement affaire de tradition , au sens large du terme: qu'une science, ou un système religieux, soit formellement enseigné aux jeunes par leurséducateurs, qu'un usage se transmette d'une génération à une autre génération, que certaines manières de réagirsoient empruntées sciemment ou non par les cadets à leurs aînés, qu'une technique - ou une mode - pratiquée dansun pays passe à un autre pays ...

autant de phénomènes qui apparaissent comme indépendants de l'hérédité biologique et ont ceci de commun qu'ils consistent en la transmission ...

...

n'est pas autre chose que la culture du milieu social en question."Michel Leiris, Cinq études d'ethnologie, 'Race et civilisation". »

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