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Énumération et appréciation des différentes preuves de l'existence de Dieu.

Publié le 16/06/2011

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dieu

1. Démontrer l'existence de Dieu, c'est faire une espèce de cercle vicieux. Bien loin qu'il faille prouver Dieu, c'est lui qui est l'explication suprême et la raison universelle de toute chose. Mais 40 il en est de la vérité de l'existence de Dieu comme des axiomes : ils sont tellement simples, qu'on les démontre avec peine, bien qu'ils soient le fond de toute croyance ; 2° cette vérité est de celles qui peuvent cesser d'être évidentes à ceux qui cessent de les aimer, et par conséquent de celles sur lesquelles les passions peuvent obscurcir notre entendement. Ces deux motifs rendent nécessaires les preuves philosophiques de l'existence de Dieu.

dieu

« des leszurs 41plaines , demeure universellement cru et consenti, est essentiellement vrai.3.

Quant au fait notoire, il est du domaine de l'histoire, et il se vérifie en effet pour tous les temps et pour tous leslieux.

Il ne pourrait y avoir des doutes que pour quelques individus isolés et pour quelques peuplades abruties.

Maisd'un côté, aucun document réellement authentique ne constate nulle part dans aucune réunion d'hommes, l'oubliabsolu de la Divinité et l'absence complète de culte.

D'un autre côté, quand un peuple se rencontrerait dépourvutotalement de croyance religieuse, cela ne prouverait point contre l'unanimité des autres peuples que la croyanceen Dieu n'est point dans la raison humaine, mais que cette croyance étant soumise à la condition extérieure de laparole et de la révélation, ou cette condition extérieure n'a point été remplie, ou son effet a été progressivementdétruit.4.

Il est vrai que si les peuples sont unanimes dans la croyance en Dieu, ils diffèrent prodigieusement dans lamanière de concevoir la nature divine.

Mais cette variété dans la manière de concevoir la nature de Dieu, ne détruitrien au fait fondamental, celui de la croyance en l'existence de Dieu; à cet égard, suivant la remarque de deMaistre, le polythéisme le plus grossier est une erreur de calcul, mais une erreur qui suppose encore dans ceux qui lacommettent l'idée de l'unité. IV.

Preuve de l'existence de Dieu par la raison ou par les idées nécessaires de notre intelligence. 1.

Nos idées se divisent en deux grandes catégories, les idées contingentes et les idées nécessaires.Il est fort remarquable, en effet, et incontestable, que partout, excepté chez les juifs et chez les chrétiens, lanotion de Dieu s'est toujours altérée, ne s'est jamais perfectionnée.

Là où règne le fétichisme, par exemple, ilrègnera sans fin, à moins d'une intervention étrangère ou d'une prédication, C'est ce qui se voit partout où lesprêtres chrétiens pénètrent pour la première fois.Les idées contingentes sont dues à l'expérience, les idées nécessaires à la raison; l'expérience et la raison, voilà leurdouble origine.

Mais c'est là, si l'on peut le dire, leur origine psychologique.

Ces idées sont la vue des réalités;quelles sont donc les réalités qui produisent en nous les idées, ou quelle est leur origine ontologique? Évidemmentdeux espèces de réalités, les réalités contingentes et les réalités nécessaires; les êtres finis et créés, qui sont dedeux sortes, les corps et les esprits, et se manifestent par deux modes différents d'expérience, les sens et laconscience ; et l'être infini et incréé, que supposent les êtres finis et créés , précisément comme les idéescontingentes supposent les idées nécessaires.2.

Il suit de là que l'expérience des sens se développant simultanément avec l'expérience de la conscience, et l'uneet l'autre simultanément avec la raison, les trois réalités affirmées par l'esprit humain , ou la matière, l'âme et Dieu,le sont simultanément, et d'une manière inséparable.3.

Ces trois réalités , conçues comme objet de nos idées, sont encore conçues comme causes, et manifestées ennous par trois espèces d'effets :Les sensations, produites en nous d'une manière fatale, nous révèlent les forces extérieures.Les volitions réfléchies ou résolutions nous révèlent notre propre activité volontaire et libre.Enfin le principe de causalité, après avoir déterminé ces deux espèces de causes finies, nous révèle, en s'appliquantà lui-même, la cause première de la raison, et la cause absolue de toute cause contingente.

(Voir le Traité deFénelon, V.

Importance relative de ces diverses Preuves. 1.

Les trois premières preuves reposent sur des axiomes ou principes fournis par la raison.

C'est dire qu'en définitivetoutes les preuves de l'existence de Dieu se réduisent à la preuve rationnelle ; elles en diffèrent comme desapplications diffèrent de leur principe.2.

En effet, quand nous "prouvons Dieu comme cause de l'univers et comme son premier moteur, nous partons duprincipe de causalité qui seul et directement nous élève jusqu'à Dieu, sans l'intermédiaire du monde (§ 4).3.

Il en est de même quand nous prouvons Dieu comme te créateur de l'esprit humain et comme le type infini de sonêtre et de ses attributs.

L'idée pure de la cause et de l'infini nous viennent de la raison, et la raison, c'est la vueimmédiate de la réalité incréée (§ 4).4.

L'assentiment universel n'est que la manifestation de la raison, et n'a de valeur que par elle.

Pour croire àl'autorité de l'assentiment universel, il faut d'abord croire à l'autorité de la raison, ce qui est implicitement croire enDieu (§ 4).5.

Donc, pour les esprits qui se rendent compte philosophiquement des croyances, la véritable preuve de l'existencede Dieu, c'est la quatrième.

Elle n'est même pas une preuve à proprement parler, mais l'explication de la croyance enDieu.

Nous croyons en Dieu, parce que nous croyons en notre raison.

Et comme tout homme croit invinciblement ensa raison, il croit aussi invinciblement en Dieu, lors même qu'il dit ou qu'il s'imagine n'y pas croire.

C'est ce qu'on aexprimé d'une manière saillante en disant que le verbe être est à lui seul la claire démonstration de Dieu.6.

Mais cette démonstration de Dieu par la raison par les éléments nécessaires de l'intelligence, par l'idée de cause,d'infini, par le verbe et le langage, démonstration souverainement simple et parfaitement philosophique, est en mêmetemps la moins à la portée des esprits et la plus difficile à saisir.

Voici pourquoi.

La raison est le fond del'intelligence, mais elle y est constamment mêlée à l'expérience, elle apparaît en nous sous les formes expérimentaleset particulières; sa forme universelle et absolue est le résultat de l'abstraction philosophique.

Sous cette formeuniverselle et absolue, elle est donc inaccessible à ceux qui ne sont pas familiers avec le travail de l'abstractionmentale.

Ils ne la reconnaissent que si on la reproduit de nouveau sous ses formes concrètes et saisissables.7.

Les trois premières preuves sont donc meilleures que la quatrième dans la pratique.

La preuve par le monde. »

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