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Epictète: Ce voleur, cet adultere ne devraient pas etre mis a mort !

Publié le 26/03/2005

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Quoi ! Ce voleur, cet adultère ne devraient pas être mis à mort ! - Ne parle pas ainsi, dis plutôt : "Cet homme qui est dans l'erreur et qui se trompe sur les sujets les plus importants, qui a perdu la vue, non point la vue capable de distinguer le blanc et le noir, mais la pensée qui distingue le bien du mal, ne devrait-il pas périr ?" Et si tu parles ainsi, tu verras combien tes paroles sont inhumaines ; c'est comme si tu disais : "Cet aveugle, ce sourd ne doit-il pas périr ?" S'il n'y a pas de plus grand dommage que la perte des plus grands biens, et si le plus grand des biens est pour chacun une volonté dirigée comme elle doit l'être, et si un homme est privé de ce bien, pourquoi t'irriter contre lui ? Epictète
  • Quelle est l'idée générale de ce texte ? Il ne faut pas s'irriter contre le pécheur, car le mal et le péché représentent les conséquences d'une erreur et d'un mauvais jugement, ils résultent de l'absence d'une opinion ferme et correcte devant le réel.
  • Le problème posé par ces lignes est donc celui de la nature du mal moral : est-il le fruit d'une volonté mauvaise et perverse en elle-même — auquel cas le mal possède une autonomie et une spécificité — ou bien se ramène-t-il à l'ignorance ?

Le plan du texte proposé à notre étude est le suivant : après une brève phrase, qui, en fait, semble une question posée par l'interlocuteur et à laquelle répond le Sage (« Quoi... mort ! «), la première partie (« Ne... périr ? «) rattache le mal moral à la déficience de la pensée, et fait du méchant un être qui se trompe. Bien agir consiste, en effet, dans un exercice de la volonté se réglant de manière judicieuse sur l'entendement {deuxième partie, laquelle va de « Et si... « jusqu'à « contre lui ? «). Enfin, la troisième partie (« Homme... moment ? «) tire les conséquences de la réflexion « intellectualiste « qui vient d'être progressivement mise à jour et voit dans le pécheur un homme peut-être digne de pitié, mais non de haine. La sagesse représente un long apprentissage intellectuel.

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