Devoir de Philosophie

Epictète: Partage des choses

Publié le 25/03/2005

Extrait du document

1. Partage des choses : ce qui est à notre portée, ce qui est hors de notre portée. À notre portée le jugement, l'impulsion, le désir, l'aversion : en un mot, tout ce qui est notre oeuvre propre; hors de notre portée, le corps, l'avoir, la réputation, le pouvoir : en un mot, tout ce qui n'est pas notre oeuvre propre. 2. Et si ce qui est à notre portée est par nature libre, sans empêchements, sans entrave, ce qui est hors de notre portée est inversement faible, esclave, empêché, étranger. 3. Donc, rappelle-toi : si tu estimes libre ce qui par nature est esclave, et propre ce qui est étranger, tu seras entravé, tu prendras le deuil, le trouble t'envahira, tu feras des reproches aux dieux comme aux hommes, mais si tu estimes tien cela seul qui est tien, étranger, comme il l'est en effet, ce qui est étranger, personne, jamais, ne te contraindra, personne ne t'empêchera, à personne tu ne feras reproche, tu n'accuseras personne, jamais non, jamais tu n'agiras contre ton gré, d'ennemi tu n'en auras pas, personne ne te nuira, car rien de nuisible non plus ne t'affectera. Epictète

HTML clipboardComment atteindre « l'absence de troubles « qui, selon les Stoïciens, garantit le bonheur? Ce texte l'explique en deux temps : il pose d'abord la distinction entre « ce qui est à notre portée « et « ce qui est hors de notre portée « (§ 1), et ce couple notionnel est redoublé par celui de ce qui est libre et de ce qui ne l'est pas (§2). Puis, Épictète montre que le malheur dérive de l'ignorance ou de l'oubli de ces distinctions fondamentales, et le bonheur de leur connaissance (§ 3).  

« Discussion La portée de ce texte est considérable : non seulement il définit d'une façon limpide et radicale la liberté et lebonheur, mais il donne aussi les éléments d'une définition de la personne en tant que volonté libre et inaliénable.Il ne faut pourtant pas négliger le fait que la liberté de notre esprit et la pleine maîtrise de nos facultés sontprofondément remises en cause.

Que l'on songe, par exemple, aux critiques qu'adresse Spinoza aux Stoïciens dansl'Appendice de la première partie ou dans la Préface de la cinquième partie de l'Éthique.

Il y met en évidence lesmécanismes des illusions qui nous conduisent à affirmer l'existence d'une volonté libre. ÉPICTÈTE. Né à Hiéropolis (Phrygie) au 1er siècle de notre ère, mort à Nicopolis (Epire). Il fut l'esclave d'Epaphrodite, lui-même affranchi de Néron et suivit, à Rome, les leçons de Musonius Rufus.

Affranchià la mort de son maître, il put se consacrer à la philosophie.

Lorsque Domitien bannit de Rome tous les philosophes,Épictète se retira à Nicopolis, où il eut pour disciple Flavius Arrien, grâce à qui son enseignement nous a étéconservé.

Il vécut toujours très pauvrement., On raconte qu'un jour, sou maître lui tordant la jambe, Épictète lui dit: « Tu vas la casser», et que, lorsque la jambe fut en effet cassée, il ajouta : « Je te l'avais bien dit.» Laphilosophie d'Épictète est le stoïcisme, qui est devenu chez lui une morale sèche, insensible et orgueilleuse.Indifférent à tout bien qui ne dépendît pas de lui, Épictète accepte la nécessité avec fierté.

« Supporte et abstiens-toi», telle est sa règle de conduite pratique.

Notre intelligence, notre volonté, notre personne dépendent de nous,les biens de la fortune n'en dépendent pas et ne doivent donc pas retenir notre attention.

Pour vivre conformémentà la raison, il faut vivre en accord avec la nature.

Il faut éviter la passion, cette « maladie de l'âme », qui est lasource de nos erreurs.

Pour être libre, heureux, tout puissant et parfait, il faut être impassible, il faut parvenir àl'ataraxie. Oeuvres principales : Entretiens ou Conversations, Manuel. Le stoïcisme: suivre l'ordre des choses Le stoïcisme est le nom générique donné à une école philosophique dont la durée d'existence couvre une bonne partde l'Antiquité gréco-romaine, depuis le ive siècle av.

3.-C., date de sa fondation, jusqu'au vie siècle, date à laquellel'empereur de Byzance, pris d'un accès de bigoterie chrétienne, ferme les écoles philosophiques d'Athènes.Les historiens distinguent trois stoïcismes: le stoïcisme ancien, celui des fondateurs (Zénon de Citium, Cléanthe,Chrysippe), le stoïcisme moyen (Panétios, Posidonios), marqué par un certain éclectisme (on y retrouve des thèmesplatoniciens, aristotéliciens et épicuriens) et le nouveau stoïcisme ou stoïcisme impérial (Épictète, Sénèque, MarcAurèle).Les grandes idées du stoïcisme nous sont connues indirectement: les oeuvres du stoïcisme ancien ont été perdues(ne subsistent que des fragments), les oeuvres d'Épictète, de Sénèque et de Marc Aurèle ont en revanche étéépargnées par les hasards de l'Histoire, mais leur inflexion exclusivement éthique ne donne pas une image juste ducaractère total de cette grande philosophie.Le terme « stoïcisme e vient d'un mot grec signifiant «portique» parce que Zénon de Citium, le fondateur de l'école,enseignait sous un portique.

On dit le Portique pour désigner l'école stoïcienne. Le Destin et la Providence À l'opposé de l'univers épicurien gouverné par le hasard, l'univers stoïcien est dirigé par le Destin et la Providence.Le Destin est aveugle, il n'a ni visage, ni intention; aucun temple ne lui a jamais été dédié, ni aucune prièreconsacrée.

La Providence, elle, est intelligente et bienveillante.

Ce n'est pas elle qui s'acharnerait, comme le fait leDestin, sur le malheureux OEdipe dont le premier crime, qui déclenche les autres, est d'être né.

Le Destin estimpersonnel, la Providence est personnelle.

Le christianisme, bien sûr, reprendra l'idée de Providence et rejetteracelle de Destin.

Mais les deux idées coexistent chez les stoïciens, certains auteurs mettant l'accent sur l'une,certains sur l'autre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles