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Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ?

Publié le 19/02/2005

Extrait du document

conscience

Le terme « prendre « montre qu'il est ici fait référence à un acte, à un mouvement, à une activité dynamique, et non pas à un état statique, à un contenu de pensée acquis une fois pour toutes. Avoir conscience de soi, c'est se sentir comme individu distinct, doté d'une identité propre et unique ; c'est peut-être aussi avoir une connaissance de cet individu. Le sujet met en question le processus d'acquisition de cette conscience de soi en ce qui concerne ses conditions, en posant le problème de la prise de conscience qu'a l'individu de lui-même par opposition à la collectivité. Un état de solitude absolue semble difficilement concevable - il pourrait cependant servir de modèle théorique  -, on peut travailler donc en premier lieu sur la question suivante : une solitude momentanée et relative peut-elle m'aider à prendre conscience de ce que je suis ou de qui je suis ? Cela demande que l'on s'interroge sur le rôle du rapport à autrui dans le processus de prise de conscience de soi - autrui est-il un obstacle, ou au contraire une référence, un miroir, un juge utile ? On pourra ensuite évaluer le degré ou le type de solitude nécessaires - la solitude permanente est-elle seule garante d'une prise de conscience de soi pertinente ? est-elle au contraire un état empêchant toute conscience de soi, ou rendant celle-ci fausse et illusoire ? est-elle un état qu'il faut adopter de manière passagère pour prendre conscience de soi ? Le présupposé contenu dans le sujet, et qui est que l'autre m'éloigne de moi-même, m'en divertit, est-il pertinent ?     Eléments pour le développement  

* La solitude comme lieu favorable à la prise de conscience de soi   Descartes, Méditations métaphysiques, I   « Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'ai reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés ne saurait être que fort douteux et incertain; et dès lors j'ai bien jugé qu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois dans ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues auparavant en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences.

Notions :         -   Autrui

-      La Vérité

-      La Liberté

-      La Consicence

-      Distinction Nature / Culture

Présupposé : On acquiert une histoire à travers la solitude (à valorisation de la solitude ), or nous avons tendance à préférer la présence d’autrui. Contradiction

Autrui peut être un obstacle à la liberté. Il est aussi un autre « moi-même «, proximité, tout en étant différent.

Coté positif : Autrui est une condition d’accès à la subjectivité, on devient un sujet en rencontrant d’autres sujets.

Coté négatif : Autrui est un obstacle, le regard d’autrui nous réduit à l’état d’objet.

On a 2 types de relations :     - relation par rapport à autrui

                                                           - relation par rapport à moi-même

Lorsqu’elle est subit, la solitude est une privation, elle empêche la reconnaissance d’autrui.

Lorsqu’elle est choisit, la solitude sert de mise à distance avec autrui. Cela permet de prendre une décision.

Intro   

Amorce : Réflexion sur la solitude (vertues)

            Question : Peut-on se construire sans autrui ? Pourquoi choisir la présence d’autrui ?

            Problème : Thèse 1 : l’intersubjectivité (relation amicale), construction par autrui à Paradoxe d’autrui

                                   Thèse 2 : autrui peut me réduire à l’état d’objet (ennemi)

                        Enjeu : Risque de ne pas atteindre son but (désaccord avec soi-même)

L’enjeu est d’être en accord avec soi-même (à liberté)

Plan possible

I – Relation avec autrui, Intersubjectivité

1) Etre un sujet

2) Autrui comme condition de la subjectivité

Transition : Etre un sujet c’est découvrir son existence (autrui favorable). Or, autrui n’est pas toujours favorable : il peut être un ennemi.

            II – Autrui en tant qu’obstacle

1)      Analyse d’autrui comme semblable ou liberté

2)      Le rapport à autrui comme combat

Transition : Autrui nous est apparu comme un obstacle à la subjectivité : il peut nous réduire à l’état d’objet (sentiment d’être enfermer). En conséquence, il est nécessaire d’établir une distance à l’égard d’autrui. La solitude est une chance.

            III – Vertus de la solitude

1)      Critique des attitudes face à autrui : imitation et opposition

2)      Nécessité de cultiver une distance : oubli

Conclusion  Bilan + Annonce

Nous sommes l’ensemble des relations que nous entretenons avec autrui. Etant entendu qu’autrui peut être un obstacle, nous avons à décider ce que nous sommes et ce que sont les autres.

Il existe une solitude vertueuse, dans laquelle nous cultivons les conditions d’une relation à soi-même, sans laquelle : pas de créations, pas de nouveautés.

Le domaine de l’art à travers ses figures à capacité d’oubli, passion

conscience

« donc de refuser la solitude, pour prendre conscience de nous-mêmes non pas en tant que conscience abstraite maisen tant qu'individus uniques inclus d'une manière elle aussi unique dans le monde.

* Rapport aux autres et prise de conscience de soi Marx « Plus on remonte dans le cours de l'histoire, plus l'individu - et par suite l'individu producteur lui aussi - apparaîtdans un état de dépendance, membre d'un ensemble plus grand : cet état se manifeste tout d'abord de façon toutà fait naturelle dans la famille et dans la famille élargie jusqu'à former la tribu ; puis dans les différentes formes decommunautés, issues de l'opposition et de la fusion des tribus.

Ce n'est qu'au dix-huitième siècle, dans la "sociétébourgeoise", que les différentes formes de l'ensemble social se présentent à l'individu comme un simple moyen deréaliser ses buts particuliers, comme une nécessité extérieure.

Mais l'époque qui engendre ce point de vue, celui del'individu isolé, est précisément celle ou les rapports sociaux (revêtant de ce point de vue un caractère général) ontatteint le plus grand développement qu'ils aient connu.

L'homme est, au sens littéral, un animal politique, nonseulement un animal sociable, mais un animal qui ne peut s'isoler que dans la société.

La production réalisée endehors de la société par l'individu isolé - fait exceptionnel qui peut bien arriver à un civilisé transporté par hasarddans un lieu désert et qui possède déjà en puissance les forces propres à la société - est chose aussi absurde quele serait le développement du langage sans la présence d'individus vivant et parlant ensemble.

» Pour travailler la question du lien entre le rapport aux autres et la prise de conscience de soi, on peut s'interrogersur l'identité sociale de tout individu : le rapport au groupe définirait celui-ci dans une très large mesure, si bien quela solitude gommerait toute une partie de la conscience de soi de l'individu.

Pour prendre conscience de soi commeindividu distinct, séparé des autres, il faut nécessairement que les autres existent – par exemple parce que pourm'identifier je dois acquérir le langage, qui nécessite le rapport avec l'autre.

Seul un être pris dans un réseau derelations avec les autres peut finalement dire « je », et par là avoir conscience de lui-même.

* Une définition dynamique de la conscience comme rapport au monde Sartre « La conscience et le monde sont donnés d'un même coup : extérieur paressence à la conscience, le monde est, par essence, contraire à elle.

[...]Connaître, c'est s'éclater vers », s'arracher à la moite intimité gastrique pourfiler, là-bas, par-delà soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas, près de l'arbre etcependant hors de lui, car il m'échappe et me repousse et je ne peux pas plusme perdre en lui qu'il ne se peut diluer en moi : hors de lui, hors de moi.

Est-ce que vous ne reconnaissez pas dans cette description vos exigences et vospressentiments ? Vous saviez bien que l'arbre n'était pas vous, que vous nepouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres, et que laconnaissance ne pouvait pas, sans malhonnêteté, se comparer à lapossession.

Du même coup, la conscience s'est purifiée, elle est claire commeun grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, unglissement hors de soi ; si, par impossible, vous entriez « dans » uneconscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors, près del'arbre, en pleine poussière, car la conscience n'a pas de « dedans » ; ellen'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refusd'être substance qui la constituent comme une conscience.

Imaginez àprésent une suite liée d'éclatements qui nous arrachent à nous-mêmes, qui nelaissent même pas à un nous-mêmes » le loisir de se former derrière eux, mais qui nous jettent au contraire au-delà d'eux, dans la poussière sèche du monde, sur la terre rude, parmi les choses ;imaginez que nous sommes ainsi rejetés, délaissés par notre nature même dans un monde indifférent, hostile et rétif; vous aurez saisi le sens profond de la découverte que Husserl exprime dans cette fameuse phrase : Touteconscience est conscience de quelque chose.

» Il n'en faut pas plus pour mettre un terme à la philosophie douillettede l'immanence, où tout se fait par compromis, échanges protoplasmiques, par une tiède chimie cellulaire.

Laphilosophie de la transcendance nous jette sur la grand'route, au milieu des menaces, sous une aveuglante lumière.Être, dit Heidegger, c'est être-dans-le-monde.

Comprenez cet « être dans au sens du mouvement.

Être, c'estéclater dans le monde, c'est partir d'un néant de monde et de conscience pour soudain s'éclater-conscience-dans-le-monde.

Que la conscience essaye de se reprendre, de coïncider enfin avec elle-même, tout au chaud, voletsclos, elle s'anéantit.

Cette nécessité pour la conscience d'exister comme conscience d'autre chose que soi, Husserlla nomme intentionnalité.

» La conception marxiste amène à envisager une conception de la conscience de soi non pas comme un simplecontenu de représentations – qui pourrait exiger un état de solitude pour l'examiner au calme – mais comme unrapport toujours renouvelé au monde qui nous entoure.

La conception sartrienne de la conscience comme activitédynamique rend ainsi impossible de concevoir quelque chose comme une vie intérieure de la conscience qu'il faudraitressaisir dans la solitude : car l'individu existe à l'extérieur et dans le monde.

Puisque je n'existe que par ma relation. »

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