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Est ce la religion qui nous fait croire au bonheur ?

Publié le 27/02/2008

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religion
Il ne s'agit pas d'un impératif hypothétique: dans le cas de ce dernier, je fais quelque chose pour autre chose, c'est un « il faut ». Ainsi vais-je faire mes courses parce qu'il faut manger. Faire mes courses, c'est un bien pour autre chose. Au contraire, le bien pour Kant est catégorique et absolu (ab solo, qui se suffit à soi-même). Je ne peux pas ne pas le faire. Et si je le fais, je le fais pour lui et pour lui seul: par exemple, je n'utiliserais pas un ami à des fins qui sont les miennes. Or, cet impératif catégorique doit être ainsi réalisé sans qu'il en aille de notre propre intérêt. Si ceci semble bien évidemment dure, du moins pouvons nous tendre vers cet idéal régulateur. Aussi, pour Kant la religion apparaît comme quelque chose d'intéressant mais non obligatoire. Elle nous laisse espérer que peut être, notre respect du devoir, ce respect absolu et sans concession, sera suivi de quelques effets sensibles et jouissances.
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« II. Nietzsche étudie, dans la Généalogie de la morale , par une analyse étymologique, ce qu'est en moral la faute (Schuld en allemand).

Ce mot signifie à l'origine la dette et nous renvoie donc au rapport qui peut exister entre un débiteur (qui emprunte) et un créancier (qui prête).

« Le débiteur pour inspirer confiance en sa promesse de remboursement, pour donner ungage du sérieux et de la sainteté de sa promesse (...) , gage par contrat avec son créancier, pour les cas où il ne rembourserait pas, une chose qu'ilpossède encore par ailleurs, sur laquelle il a encore puissance, par exempleson corps, sa femme, ou sa liberté ou encore sa vie ».

D'où le châtiment que le créancier peut infliger à son débiteur si celui-ci ne rembourse pas: et cepremier éprouvera alors, nous dit Nietzsche, une sorte de « bien-être » comme compensation, le plaisir (que nous avons aujourd'hui refoulé en partie)de faire violence.

On comprend que « la compensation consiste dans la charge et le droit d'exercer la cruauté ». Mais il faut admettre que ce plaisir de cruauté n'a pas totalement disparu: illui suffit « d'un peu de sublimation et de subtilisation, il devrait expressément être traduit en termes imaginatifs et spirituels... ».

Ici apparaît la religion et ses « savantes machineries ».

Il s'agit d'éveiller en l'homme le sentiment de la faute, la mauvaise conscience: ce sentiment de culpabilité va l'amener à sesentir redevable. Le christianisme présente en ce sens un coup de génie.

D'abord, il y a Adam, le début de l'espèce humaine, frappédu pêché originel, il y aussi la nature de laquelle l'homme est issue et sur laquelle on projette le mauvais principe(diabolisation de la nature).

Il s'agit d'être « en faute aux yeux de Dieu », il s'agit de faire de chaque instincts animaux réels, inéluctables, des fautes envers le Seigneur.

Il faut saisir que l'invention chrétienne n'a rien changé:qu'un Dieu s'immole pour nous ne nous rend pas plus innocent, au contraire, la dette est augmentée à l'infini.

Ainsi lesentiment de culpabilité se renforce par cette moralisation à outrance de la dette.

« Dieu lui-même se sacrifiant pour la dette de l'homme, Dieu se payant sur lui-même, Dieu comme le seul qui puisse racheter à l'homme ce quel'homme même ne peut plus racheter – le créancier se sacrifiant pour son débiteur, par amour (le croira-t-on? - ),par amour pour son débiteur!...

». Pendant que le croyant croit au bonheur, il passe à côté de sa concrétisation, de sa réalisation effective: pendant qu'il se croit redevable, qu'il rentre dans ce rapport où il fait figure de débiteur,il se laisse ronger par la culpabilité.

En espérant d'autres cieux, il s'endette irrémédiablement et s'enferme dans uncircuit où en effet, il ne pourra plus que croire au bonheur plutôt que de le vivre concrètement.

Le croyants'enferme dans quelque chose dont il ne sortira pas: c'est bien pour cela qu'il croit au bonheur, puisqu'il s'empêchede toute façon dans ce rapport de le connaître. Kant: religion et symbolisme III. Kant nous invite toujours à faire la part entre ce dont nous avons besoin etce qui est réellement, et ainsi à ne pas confondre ce qui peut nous guideravec la réalité elle-même.

Dans sa Critique de la raison pure , Kant rappelle que la religion répond avant tout à la question suivante: « Que m'est-il permis d'espérer ? ».

Notons d'abord que Kant à créer une morale où figure en tête de liste la notion d' impératif catégorique.

Ce dernier renvoie à quelque chose qui doit être fait absolument, qui s'impose ou surclasse toute autrechose.

Il ne s'agit pas d'un impératif hypothétique : dans le cas de ce dernier, je fais quelque chose pour autre chose, c'est un « il faut ».

Ainsi vais-je faire mes courses parce qu'il faut manger.

Faire mes courses, c'est un bien pour autre chose.

Au contraire, le bien pour Kant est catégorique et absolu ( ab solo , qui se suffit à soi-même).

Je ne peux pas ne pas le faire.

Et si je le fais, je le fais pour lui et pour lui seul: par exemple, je n'utiliserais pas un ami à desfins qui sont les miennes. Or, cet impératif catégorique doit être ainsi réalisé sans qu'il en aille de notrepropre intérêt.

Si ceci semble bien évidemment dure, du moins pouvons noustendre vers cet idéal régulateur.

Aussi, pour Kant la religion apparaît commequelque chose d'intéressant mais non obligatoire.

Elle nous laisse espérer quepeut être, notre respect du devoir, ce respect absolu et sans concession,sera suivi de quelques effets sensibles et jouissances.

La morale peut donctout à fait se passer de la religion parce qu'elle est autonome et fondée sur laraison pure pratique.

Mais la religion peu donner une coloration à ce devoir.

Je peux postuler l'existence de Dieucomme créateur moral de l'univers, l'immortalité de l'âme comme permettant un progrès infini vers le bien. Une figure comme celle du Christ est ce que Kant nomme une figure archétypale, soit un symbole qui nous permetde nous représenter à quoi ressemblerait un monde moral.

Ce symbole ne nous aide en rien à accomplir notre devoir,la raison étant dans ce domaine entièrement suffisante.

Il n'est donc pas un mobile d'action (ce au nom de quoi on agit) mais bien plutôt symbole de l'accomplissement final de la volonté bonne.

En ce sens, croire au bonheur absolu. »

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