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Est-ce que faire ce que l'on veut c'est faire ce qui nous plait ?

Publié le 02/09/2005

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Ces préceptes qui sont donnés ici, cette oeuvre personnelle de jugement grâce au libre arbitre, où conduisent-ils ? MARC AURÈLE, pourtant stoïcien lui aussi avait senti l'insuffisance de ce retour au « tout » de l'univers, pour justifier l'attitude stoïcienne et son « assurance » : « Comment se fait-il que les dieux, qui ont ordonné si bien toutes choses... aient négligé un seul point, à savoir que les gens de bien, d'une vertu véritable, qui se sont fait aimer par la divinité grâce à leur piété, ne revivent pas après leur mort et soient éteints pour jamais ? « Ne chercher le « bien » qu'au dedans de moi, dans ce qui est à moi » comme dit notre texte, ne peut répondre aux aspirations profondes de l'être humain. Par ailleurs, réduire l'homme et son idéal de vie, à un programme de morale, est-ce bien lui donner toute sa dimension ? Sans doute le stoïcien veut acquérir le plus possible la science et l'art de la dialectique qui .l'assure d'être dans le vrai. Mais si c'est uniquement pour « jouer avec attention et avec habileté le jeu du dé » de la vie, en en subissant les contraintes, la nature humaine ne peut que rester sur son attente insatisfaite. Et l'affirmation d'ÉPICTÈTE : « que le sage qui pourrait embrasser l'avenir « travaillerait lui-même à sa maladie, à sa mort et à sa mutilation sachant que l'ordre du Tout le' veut ainsi », risque bien de laisser l'ensemble des hommes réticents. Faut-il, du reste, penser que la résignation, pièce maîtresse de cette morale, soit vraiment un idéal pour l'homme, même si elle prend le nom « d'indifférence » et « d'assurance » ?

« caractéristiques d'être multiples, tyranniques, de ne rien respecter ( Platon anticipe dans certaines descriptions sur tous les cas cliniques décrits par Freud ). Or, la justice consiste d'abord dans le respect de la hiérarchie naturelle des trois instances, qui doivents'ordonner sous la conduite de la raison.

Se dominer, être maître de soi, tenir en bride le « cheval noir », c'est faire régner l'ordre.

L'injustice consiste au contraire dans la subversion de cet ordre, dans laprédominance que l'on accorde à l'âme concupiscible.

C'est une maladie, une perversion, qui remet encause la totalité de l'individu.

Dans cette tyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclavedes désirs sans frein ; c'est pourquoi il est nécessairement malheureux.

Il devient incapable de jugement,d'honneur, et, au lieu d'être maître de soi, il est soumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui. Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre cequi est agréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abordmaître de soi.

Le projet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur. Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuitsans trêve des plaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pascet être de la démesure, ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneaupercé ».

Il peut sans fin accumuler les plaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte. Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est lebien véritable, une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».

Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites. Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punitionest le remède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitementenduré est finalement bénéfique.

Il doit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore,doit être comprise comme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.C'est pourquoi, aussi paradoxale que paraisse la thèse, « il est pire de ne pas être puni que de l'être ». L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort. Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. Me connaître, connaître la nature humaine, c'est faire usage de ma raison afin de contrôler mes désirs etmes passions sans pour autant les brimer.

Celui qui se connaît lui-même connaît et veut forcément lebien pour lui-même.

Seul l'ignorant peut vouloir ce qui lui nuit. Vouloir, c'est être libreVolonté et liberté se confondent, dit Descartes.

Ce que je veux véritablement est l'expression de maliberté.

N'est libre que l'homme raisonnable.

Ce qui déplaît, à moi-même comme à autrui, c'est l'incapacitéd'être pleinement ce que je suis, soit parce que je suis l'esclave d'une passion qui étouffe mapersonnalité, soit parce que je subis l'influence d'autres personnes.

La puissance que nous vivons ennous-mêmes et qui vise la liberté n'est pas nécessairement celle de la passion destructrice et violente.Dans ses Méditations, Descartes reconnaît en lui sa volonté "si grande que je ne conçois point l'idéed'aucune autre plus ample et plus étendue".

En cet infini pouvoir de la volonté que nous expérimentonsen nous-mêmes, il voit la marque et la ressemblance de Dieu.

La liberté humaine est infinie, à l'image dela puissance infinie de notre volonté.

Il n'appartient qu'à nous d'affirmer ou de nier, de faire ou de ne pasfaire, de poursuivre ou de fuir tout ce que nous voulons.

La liberté n'est pas un état d'indifférence danslequel je suis plongé lorsque toutes les contraintes sont absentes — car en ce cas je ne choisis pas oubien je choisis au hasard —, mais bien dans l'acte volontaire par lequel je donne mon assentiment ou jele refuse.

Nous serons donc d'autant plus libres que nous agirons en raison, c'est-à-dire en connaissancede cause.

Plus la connaissance des conséquences et des effets de nos actes nous est claire, plus notrevolonté trouve de facilité à s'exercer dans ses jugements.

Si la volonté est une puissance infinie, laraison en est le seul guide pour la bien conduire. Toute volonté est volonté moraleFaire ce que je veux n'est pas faire tout ce que je veux.

Celui qui fait tout ce qu'il veut finit pas ne plusrien pouvoir faire.

En effet, je ne suis libre qu'à la condition de respecter autrui.

Si je le nie, je m'en faisun ennemi, lequel voudra plutôt ma perte que ma liberté.

Donc, pour faire ce que l'on veux, il fautnécessairement plaire moralement à autrui.

Toute volonté, toute conscience est toujours implicitementmorale comme le Alain. "Conscience.

C'est le savoir revenant sur lui-même en prenant pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger.

Ce mouvement intérieur est dans toute pensée; car celui qui ne se dit pas finalement : "Que dois-je penser ?"ne peut pas être dit penser.

La. »

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