Devoir de Philosophie

Est ce un devoir pour chacun d'être heureux ?

Publié le 22/02/2012

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La question posée présente toutes les apparences d'un paradoxe : si le bonheur désigne un état de plénitude lié à la satisfaction complète des besoins et des désirs, quel homme voudrait s'en détourner ? Pascal, déjà, le notait dans ses Pensées : « Tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient. » Mais alors, pourquoi faire du bonheur, dont la quête est universelle, un devoir ? Quel sens y a-t-il à prescrire au moyen d'un commandement moral ce qui constitue déjà la tendance naturelle de tous les hommes ? N'y a-t-il pas contradiction à ériger un fait à la dignité d'une valeur ? Par ailleurs, si le concept du devoir est en lui-même le concept d'une contrainte du libre-arbitre par la loi morale, le devoir n'est-il pas la négation du bonheur ? Le bonheur n'est-il pas l'absence de cette contrainte intérieure par laquelle s'exprime le sentiment du devoir ?

« L'expression « vie heureuse » apparaît trois fois dans ce texte.

L'objectif d'Epicure est donc de définir les conditionsd'une vie heureuse.

Le lecteur remarquera aussi que le plaisir est ici défini de manière négative comme absence («absence de trouble pour l'âme », « absence de douleur pour le corps »).

C'est à l'entendement de discerner lesvaines opinions (les désirs vains) des vrais.

La vertu la plus haute est donc lz prudence permettant l'usage correctde l'entendement. Modèle. 1) La thèse soutenue par Epicure est que « le plaisir est la fin [au sens de finalité] de la vie.

»2) Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est cette notion de plaisir.

Il est absence de douleur pour le corps, absencede trouble pour l'âme.3) C'est à l'entendement d'opérer les bons choix et de chasser les opinions fausses.4) Il y faut de la prudence, chose plus précieuse que la philosophie elle-même, source de toutes les autres vertus,conditions de la «vie heureuse ». 1) La thèse d'Epicure est que « le plaisir est la fin de la vie ».

Cette définition de la fonction du plaisir est uneposition qui ne lui est pas personnelle mais qui renvoie plus généralement à la doctrine philosophique de l'épicurisme(« nous »).

Quant à la « fin » de la vie, il faut entendre la finalité, à la fois le but et l'objet.

Non pas ce qui estlointain, ou ultime, mais qui peut se réaliser dès maintenant, à condition de suivre certaines règles, que prescrit laphilosophie.Ce n'est pas dans un au-delà, mais sur terre que nous pouvons trouver la vie heureuse.

Quand il s'agit de vie, c'estla vie heureuse qu'il s'agit.

Epicure insiste.

Par trois fois il emploie l'expression.2) Que l'objectif d'une vie heureuse ne provoque pas d'objection, cela va de soi.

Mais quant à s'entendre sur lanotion de plaisir, il n'en est pas de même.

D'où, d'abord, la nécessité d'écarter (« nous ne parlons pas ») desconceptions erronées mais pourtant répandues (« comme l'imaginent certaines gens »).

D'abord le plaisir lié à ladébauche –sans doute liée à la sexualité- et marqué par l'excès.

Ni le plaisir lié à la jouissance –sans doute liéstrictement au corps.Ensuite vient la nécessité pour Epicure, de donner sa propre définition du plaisir (« nous entendons par plaisir »).Définition conceptuelle à l'opposé d'une définition empirique –qui ne cherche pas à s'appuyer sur une présence, maisqui, au contraire, se réfère à l'absence : « nous entendons le plaisir comme l'absence ».Nous sommes à l'opposé de la définition généralement imaginée, où le plaisir est vu comme surabondance,accumulation (la débauche) ou tout au moins comme un plus (la jouissance).

Ici, au contraire, nous sommes dansl'ordre, non pas tant du moins, que du rien.Double application : concernant le corps, le plaisir est absence de douleur ; concernant l'esprit, le plaisir estabsence de trouble.Mais, qu'est-ce que la douleur, qu'est-ce que le trouble ? Un quelque chose qui vient s'ajouter au neutre de la vieanormale du corps, au neutre de la vie paisible de l'âme.

quelque chose qui vient rompre un équilibre.3) Epicure reprend, une nouvelle fois, la définition du plaisir en espérant la distinction entre ce qu'il n'est pas (maisqu'on croit qu'il est) et ce qu'il est (mais qu'on ne croit pas qu'il soit).

Tout d'abord ce qu'il n'est pas.

Ni la fête («beuveries », « festins »), ni le sexe (« la jouissance de jeunes garçons ou de femmes »), ni la table (« ladégustation de poissons et de toute la bonne chère »).

A chaque fois, comme nous l'avions suggéré, avec l'idée del'excès.

Les beuveries et les festins sont « à n'en plus finir », la jouissance sexuelle concerne aussi bien les jeunesgarçons que les femmes, la nourriture est celle qu'offre une « table somptueuse ».Ensuite, ce qu'il est.

Le plaisir n'est pas à trouver du côté de la matérialité du corps, mais du côté de l'intellectualitéde l'esprit.

La vie heureuse est engendrée par l'entendement.

Pas n'importe lequel, note avec un certain humourEpicure.

Tout homme est doué d'un entendement.

Mais l'entendement de tous ceux qui ne songent qu'aux plaisirs dela fête, au sexe, ou à la table, on pourrait le qualifier de débauché (à l'opposé de sobre) et de feu (à l'opposé desage).

Aussi est-il besoin de qualifier l'entendement : « un entendement sobre et sage ».Toute réflexion sur la vie heureuse, et par là même sur le plaisir véritable, implique la mise en oeuvre d'uneconception juste des fonctions mentales.

D'où l'examen de l'entendement de l'entendement humain qui, à l'opposéde l'instinct animal pour lequel la nature dicte la voie à suivre, est placé sans cesse dans des situations de choix.C'est en tant qu'être libre, pouvant formuler un accord (« le choix ») ou un refus (« l'aversion ») que l'homme estamené à effectuer des choix.

Mais, en même temps, il dispose d'un organe, l'entendement, qui lui permet d'analyserpat un raisonnement les raisons (« les causes ») qui doivent le décider à emprunter telle voie plutôt que telle autre.Distance aux choses qui donne à l'esprit le temps d'analyser, sans se laisser emporter par le tourbillon du toujoursplus : toujours plus de débauche, toujours plus de jouissance.

Ce temps d'analyse est celui d'une réflexion, d'unsavoir qui sait s'opposer à l'opinion. 4) Mais, remontant encore plus avant (« le principe de tout cela »), Epicure désigne la prudence comme le plusgrand bien.

Car c'est elle, comme une sorte de bonne volonté, qui commande l'entendement.

La prudence n'est pasdéfinie en tant que telle, on la montre seulement comme mère de toutes les autres vertus (« c'est elle qui donnenaissance »), ce qui dit bien son antériorité, et sa fonction de principe.

Et si elle est « plus précieuse que laphilosophie elle-même », c'est qu'elle est la condition du bon exercice de l'entendement.

autrement dit, qu'il ne peuty avoir de pratique philosophique sans prudence (sagesse du discernement).Ce qui autorise à la fois l'enchaînement des vertus où la prudence est toujours en tête (« prudence, honnêteté etjustice ») et le cercle du raisonnement d'Epicure.

Cercle de la perfection.

Atteinte d'un point d'équilibre, où il n'estplus besoin de savoir qui est premier, puisque rien ne va sans l'autre, aucune de ces vertus d'équilibre n'étantpossible isolée.Ainsi tout se tient : la vie heureuse, définie comme absence donc comme plaisir ; son principe la prudence,. »

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