Est-il bon de voir l'homme comme un être déterminé ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Penser l?humain seulement comme être déterminé, c'est-à-dire
uniquement par rapport à sa dimension phénoménale, c?est donc le manquer dans sa
plus haute valeur. En ce sens l?on est obligé de penser que l?être humain n?est
pas intégralement déterminé d?avance dans ses choix et son être.
III. Voir l?homme comme un être déterminé, c?est
manquer le fait que certaines de ses actions sont imprévisibles, au moins dans
leur dimension subjective
Si le fait que l?homme soit un être moral interdit
de le voir comme un être totalement déterminé, nos propres actions nous
découvrent parfois que nous sommes imprévisibles à nous-mêmes. C?est ce
qu?explique Bergson dans l?Essai sur les données immédiates de la conscience.
L?action, dit-il, ne doit pas être conçue comme ce qu?accomplit un sujet
totalement déterminé dans son être avant d?agir. Dans l?action, le sujet se
découvre en agissant, et à la faveur de certaines actions, le sujet découvre
même son moi profond. Bergson distingue en effet deux moi : le moi superficiel,
réglé sur les catégories de la vie quotidienne, catégories essentiellement
utiles pour les besoin de la survie, et qui ont irrigué la vie sociale, et
d?autre part le moi profond, que Bergson pense en relation avec l?intuition que
nous pouvons avoir de l?écoulement de la durée, qui forme la trame fondamentale
de notre être. Dans certaines actions, nous nous surprenons nous-mêmes, et nous
découvrons une liberté que nous ne soupçonnions pas. Par exemple, un soldat
censé devoir obéir en toutes circonstances à ses supérieurs pourra tout à coup
refuser d?exécuter un ordre, parce que cet ordre lui paraît inhumain.
Liens utiles
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- Spinoza, Traité théologico-politique: l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif[1] de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire esclavage...
- « [...] L'esprit de l'homme ne renferme pas dans lui-même les perfections ou les idées de tous les êtres qu'il est capable de voir : il n'est point l'être universel. » MALEBRANCHE, De la recherche de la vérité, 1674. ?