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Est-il contradictoire de reconnaître des différences et de désirer l'égalité entre les individus ?

Publié le 04/09/2005

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Ma différence, ma singularité est intrinsèque même à mon essence. - De plus, affirmer ou désirer l'égalité, c'est vouloir niveler les différences et en définitive les nier. Ce contre quoi Nietzsche s'élèvera de manière virulente : en effet, pour lui affirmer que tout être humain se vaut, c'est étouffer l'humanité dans la médiocrité et ne pas laisser au génie le moyen de s'exprimer. Il dit dans Zarathoustra, « [...] c'est ainsi que la justice me parle à moi : « les hommes ne sont pas égaux. »/ Et il ne faut pas non plus qu'ils le deviennent ! ». Déclarer l'égalité de tous, c'est accorder la même valeur à tous alors que pour Nietzsche, rien n'est plus important que la reconnaissance du génie et des personnalités fortes, surtout dans le domaine culturel. - Enfin, le désir d'égalité amène à une dissolution des valeurs. Pour Sartre, les hommes sont ce qu'ils font. Or, dire qu'ils se valent, c'est donner une même valeur à des types d'actions et de vie totalement opposés. C'est leur permettre alors de faire n'importe quoi.

Les hommes sont des êtres originaux. On ne peut pas trouver deux êtres humains absolument semblables. La difficulté s’accroît entre des individus issus de traditions, de cultures et de vie totalement différentes. De nos jours, cette différence est reconnue et même jugée indispensable. La diversité du genre humain fait sa richesse. Reconnaître les différences, c’est selon le sens du mot l’action d’admettre quelque chose qui était d’abord méconnu ou nié. C’est donner une position sociale et humaine à la diversité des êtres humains. Dès lors comment accorder une égalité à tous les humains ? Parler de contradiction, c’est dire que l’on soutient en même temps une proposition et son contraire, deux choses qui ne peuvent pas être vraies en même temps. Il s’agit alors ici s’il est possible de parler dans un même temps de différence et de qualité. Le terme « égalité « est un terme complexe ; ses acceptations varient et ses domaines d’application sont multiples. Le concept provient à l’origine des mathématiques. Il signifie un certain rapport entre des grandeurs en vertu duquel elles peuvent être substituées l’une à l’autre. Or, en ce qui concerne les êtres humains, ils ne semblent nullement substituables puisque mon individualité est unique. Pourtant n’y a-t-il une base commune à l’humanité ? L’égalité ne concerne-t-elle pas seulement le domaine moral et de droit ? De plus, parler de différences ne présuppose pas, comme pour Aristote, un fond commun, une certaine identité ?

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