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Est-il insensé de vouloir transformer l'homme ?

Publié le 04/02/2004

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— Bien délimiter l'acception de l'adjectif « insensé «. — De quels points de vue peut-on « vouloir transformer l'homme « (organique, physique, moral, social...) ? — L'homme est-il un donné brut, qui n'aurait jamais subi de transformations ? — Quelles différences peut-on faire entre « vouloir transformer l'homme « et constater que l'homme résulte de transformations déjà accomplies ? — N'hésitez pas, au brouillon, à classer en deux colonnes ce qui peut justifier la volonté de transformation, et ce qui peut apparaître comme des dangers éventuels.

Introduction

  • I. L'homme est déjà un être transformé
  • II. Exemples philosophiques de projets de transformation de l'homme
  • III. Comment garantir que la transformation ne serait pas dangereuse ?

Conclusion

« choisissons notre manière d'exister, notre façon d'être.

On ne choisit pas d'être homme, mais d'être cet homme-là.2 - Pas du tout.

La nature humaine n'existe pas.

Cette idée sert le plus souvent d'excuse, d'alibi pour sedéresponsabiliser, en faisant de son existence et de ses actions une sorte de fatalité.3 - Pas exactement.

II faut se méfier de la notion de « volonté », qui désigne une faculté réfléchie, critique, quiintervient en réalité de façon seconde et subsidiaire, par rapport à un choix, plus originel et fondamental, de soi-même : la subjectivité. [II.

Exemples philosophiques de projets de transformation] Rousseau, toutefois, ne s'en tient pas au constat du malheur de son époque :il entend bien y apporter des remèdes, dont le Contrat social livre la versionpolitique en affirmant que l'homme ne peut retrouver un équivalent dubonheur perdu qu'en menant jusqu'au terme sa propre dénaturation, c'est-à-dire en substituant à ce qui demeure de son indépendance initiale une libertécivile ou politique, désormais garantie par la loi.

Une telle opération supposebien une complète aliénation de l'homme premier, soit sa transformationradicale.

Ce qui distingue cette opération de l'histoire antérieure, c'est qu'elledoit s'effectuer volontairement — mais grâce à une volonté émanant desindividus eux-mêmes —, alors que l'histoire a précisément abouti à lacatastrophe parce que les hommes n'ont pas pris soin d'équilibrer par des loisles effets pervers de l'inégalité physique.Dans une telle optique, le projet de transformer l'homme n'a rien d'insensé.

Ildésigne une lutte contre le mal et s'affirme comme une solution parfaitementraisonnable.

Et il est fréquent, dans l'histoire de la philosophie, qu'un telprojet constitue une réaction se voulant « rationnelle » à l'égard d'unesituation jugée mauvaise.

C'est déjà ce qu'envisageait Platon, dont la citéjuste, une fois établie, doit éviter le retour d'événements scandaleusementinjustes comme le procès de Socrate.

Or La République, avec son programmeéducatif et sa division de la population en trois catégories étanches, formulebien une volonté de transformer l'homme.Telle sera aussi l'intention de Marx : dans la mesure où l'histoire déjàaccomplie montre simultanément que la société s'est transformée et qu'elle aboutit à des contradictions, la seulesolution, annoncée cette fois comme « scientifique », consiste à envisager une transformation supplémentaire.Cette révolution prolétarienne devrait aboutir à l'apparition d'un homme communiste, ou « homme nouveau »,autrement dit si profondément transformé, dans ses activités, sa pensée, son affectivité et sa réalité sociale, quenous ne saurions à l'avance en prévoir les qualités. «La classe ouvrière sera révolutionnaire ou ne sera pas» : ce qui constitue une classe sociale, c'est unecommunauté d'intérêts, mais aussi la conscience d'appartenir à une même classe — or, cela est impossible dans lessociétés rurales où les individus sont isolés, et donc ne se perçoivent pas comme nombre d'un tout.

Seul le systèmemoderne d'organisation de la société — qui repose sur l'industrialisation et la concentration des hommes, rendpossible cette prise de conscience.

Le prolétaire, c'est l'homme qui incarne — parce qu'il n'a rien — le désir le plusprofond d'humanité.

On peut supposer que, malgré les crises diverses, son niveau de vie augmentera, car, d'après leCapital, le prix de toute marchandise est déterminé par la quantité de travail nécessaire à sa production — et letravail humain a lui aussi une valeur déterminée : le salaire correspond à ce dont l'homme a besoin pour se nourrir,fonder une famille et, en somme, reproduire sa force de travail.

C'est la société qui détermine en fonction de sesrichesses et aussi de critères idéologiques le minimum vital.

Il n'est donc pas exclu que ce minimum vital atteint, leprolétaire se satisfasse de sa condition.

C'est ici qu'apparaît l'inspiration morale de cette philosophie : l'homme ne vitpas seulement de pain, mais de dignité, et cette dignité n'est pas celle d'un individu isolé, mais celle de l'homme quivit dans une société parmi d'autres.

L'impératif moral devient alors de lutter contre un système qui exploite l'homme;la dictature du prolétariat aura un sens aussi bien scientifique que moral : établir une société où l'organisationrationnelle du travail, l'appropriation collective des moyens de production constitueront le prélude d'une sociétévraiment humaine où l'homme sera réconcilié avec lui-même et avec les autres, riche de tous les biens et de tout lesavoir accumulés par l'humanité tout entière.. »

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