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Est-il juste de combattre la violence par la violence ?

Publié le 27/02/2008

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Est-il juste de combattre la violence par la violence ?
 
La violence est l’usage d’une force mais d’une force corrompue c’est-à-dire à base de colère contraignant la volonté d’autrui. Elle est donc destructrice et son paradigme est la guerre. Elle exprime donc une négativité. En ce sens, on peut se demander ce que la violence pourrait avoir de juste à tout les points de vue, dans la mesure où le juste est un concept à la fois politique et moral définissant. La justice, c’est la norme idéale qui peut définir le droit ou son principe même. Essentiellement elle exprime une certaine égalité. Mais surtout la question de la justice recoupe celle de la légitimité. Or si la violence est une pure négativité on peut se demander en quoi opposer la violence à la violence pourrait avoir un caractère juste. En effet, n’est-ce pas entrer dans un cycle infernal de la vengeance ou de la « vendetta «, c’est-à-dire retourner sous un certain point de vue à un état de nature antérieur ? Mais comment faire lorsque que je suis soumis à la violence ? L’usage de la violence comme libératrice ou salvatrice n’est pas nécessaire ? N’est-elle pas juste, comme le cas de s’opposer par la violence à la violence des Nazis ? Que faire aussi d’un droit de résistance ou de révolte sans légitimité comme juste le recours à la violence. Et c’est donc à l’aune de faisceau de questions que se pose comme pierre de touche le sujet : « Est-il juste de combattre la violence par la violence ? « C’est donc le problème de la négativité ou de la positivité de la violence à l’aune d’une notion de justice qu’il faut s’atteler.
           Ainsi, s’il apparaît juste en dernier recours de combattre la violence par la violence (1ère partie), on pourra voir dans ses conséquences qu’elle est pure négativité comme retour à l’état de nature, donc contraire aussi à toute notion de justice, en étant la négation même ou sa substitution (2nd partie). Pourtant, on pourra se demander si à l’aune d’un concept positif de la violence, il n’est pas possible d’établir un lien entre violence et justice dans son combat contre une autre violence (3ème partie).
 
 
 

I – La nécessité, le dernier recours de combattre la violence par la violence

 

II – Incidence et retour à l’état de nature

 

III – Positivité de la violence : légitimité

 
 
 

« n'est-ce pas proposer une dialectique agnonistique sans fin ? N'est-ce pas faire un retour à l'état de nature ? II – Incidence et retour à l'état de nature a) Cependant, comme Kant le notait dans la Doctrine du droit , l'autorité du législateur ne saurait être contesté au risque sinon d'un « salto mortale » c'est-à-dire d'un retour à l'état de nature.

Ne retombe-t-on pas alors dans lamême aporie que précédemment ? Il semble bien.

Mais Kant reconnaît notamment de le Projet de paix perpétuelle un droit de parole afin justement de discuter des décisions du législateur.

Et cette tâche est dévolue principalement àla classe des philosophes.

En ce sens, contester la légitimité d'une loi ce n'est pas nécessairement aller contre cetteloi mais simplement demander sur quoi se fonde cette loi et quel est son but.

Et quand bien même la loi seraitviolence Kant refuse dans la Doctrine du droit d'opposer la violence à la violence.

Mais alors ce droit de parole n'est-il pas vain dans la mesure où le législateur n'est pas contraint d'en tenir compte ? C'est bien là l'un desproblèmes de la philosophie kantienne due sans doute à une espérance dans le progrès historique.

En ce sens, Kantne reconnaît pas l'existence d'un droit de révolte et affirme la sacralité de l'Etat et du législateur et cela en raisondu contrat social ou pacte social définissant la communauté des citoyens.

Comme il le note dans Sur l'expression courante : il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique, cela ne vaut rien : « Toute opposition au pouvoir législatif suprême, toute révolte… dans une république le crime le plus grave et le plus condamnable, car ilen ruine le fondement même.

»b) En effet, pour Kant , que ce soit entre le législateur et le people, ou entre les individus, il ne faut pas user de violence contre la violence car elle détruit le lien social, c'est-à-dire qu'elle est un risqué de retour à l'état naturecomme on le voit dans la Doctrine du droit .

Dans ce cas de ce texte, cette interdiction est inconditionnelle.

Même si le législateur trahit, il ne faut pas résister par la violence.

Pourquoi ? Car le peuple quand la constitution civile existedéjà n'a plus à statuer sur la façon dont cette constitution doit être gouvernée.

S'il s'oppose, où est celui pour quiest le droit ? Aucun des deux, car ils seraient juges et parties.

Pas non plus de droit de nécessité permettant uneinfraction au droit.

Personne ne peut contester le chef de l'Etat, dépositaire de la justice.

Et dès lors s'il estdépositaire de la justice c'est lui qui forme la notion et la valeur de la justice donc on ne peut pas logiquement luiopposer la violence en voulant développer et se référer à une norme de justice supérieur.

Et c'est pour cela queprenant le cas de Balmérino dans ce texte, il montre que cette révolte n'est pas légitime parce qu'elle remet encause la société et l'Etat même c'est-à-dire risque de nous replonger dans un état de nature antérieur, ce quiexplique dans ce cas qu'il revendique la peine de mort.c) C'est dire, comme le développe Gusdorf dans la Vertu de la force , que réduite à elle-même, la violence est une absurdité pure, désespoir de l'humain.

Le légionnaire romain tue Archimède ; le milicien nazi massacre le savant juifetc.

« La faiblesse de la violence nue est si évidente qu'elle doute de soi.

» Néanmoins cette violence est bienexistante chez Freud dans le Malaise de la culture .

La violence trouve l'une de ses causes dans l'agressivité.

Or celle-ci semble constitutive de l'homme.

En effet, comme le remarque Freud dans Malaise dans la civilisation on peut constater une agressivité naturelle de l'homme, consubstantielle à lui-même.

L'homme n'est pas l'êtredébonnaire assoiffé d'amour mais au contraire, un être qui porte en lui une somme d'instincts d'agressivité.

Leprochain pour lui n'est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi un objet de tentation.

Ilest tenté de satisfaire ses besoins de violence : « Homo homini lupus : qui aurait le courage, en face de tous lesenseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ? ».

La violence se rattache à l'unedes deux pulsions fondamentales de l'homme à savoir Thanatos c'est-à-dire une pulsion de destruction et finalementune pulsion de mort ; l'autre étant Eros pulsion de conservation.

En ce sens, la nature humaine semble traverséepar cette nécessité de la violence ; elle apparaît comme un mal nécessaire et intrinsèque de l'homme.

En ce sens,même au-delà de la question de savoir s'il est juste ou non, il faut reconnaître qu'elle est constitutive de l'homme.

Ilest donc d'une certaine manière naturel d'opposer la violence à la violence.

Transition : Ainsi n'est-il pas juste d'opposer la violence à la violence au risqué de rentrer dans une dialectique infinie de type« vendetta ».

Il n'y a pas de violence s'opposant à la violence qui semble légitime hormis celle que peut développerle législateur pour rétablir l'ordre et les liens sociaux.

En effet, le conflit agonistique est bien une remise en cause del'idée de société, donc de l'Etat lui-même : c'est donc risquer le retour d'un retour à l'état de nature.

Mais si nousrefusons cette usage de la violence n'est-ce pas parce que nous avons un concept négatif de la violence ? Dès lorssi l'on posait un concept positif de la violence comme construction de soi ne serait-il pas juste d'opposer la violenceà la violence ? III – Positivité de la violence : légitimité a) Si la violence peut être pure négativité elle a aussi une positivité.

Et c'est ce double statut qui permet deredéfinir les enjeux de la violence et de donner une grande envergure à la réflexion.

En effet, la violence est aussiédificatrice, elle est à l'origine de la conscience et de l'histoire humaine.

Et c'est bien cet aspect que met enexergue Hegel avec la fameuse dialectique du maître et de l'esclave dans Phénoménologie de l'esprit .

Hegel voit dans le conflit et la violence une loi de la vie humaine : c'est l'asservissement de la conscience d'autrui.

Touteconscience poursuit la mort de l'Autre.

Cette mort par la conscience n'est pas une mort physique d'autrui.

Il s'agitd'une suppression dialectique.

La violence par rapport à autrui est constitutive ou édificatrice de la conscience, etde la reconnaissance envers autrui.

Il est donc juste d'une certaine manière de combattre la violence d'autrui par laviolence dans la mesure où elle est fondatrice de ma conscience et de ma fonction comme maître ou esclave.

Doncà partir des mouvements opposées des consciences de soi Hegel remarque que chaque conscience veut la mort de. »

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