Devoir de Philosophie

Est-il raisonnable de penser que la nature poursuit des fins ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

D'après Aristote, la nature ("phusis" en grec) n'est pas une chose, mais un principe : elle est un principe de mouvement et de repos. "Poursuit des fins", c'est-à-dire poursuit des buts, avoir une finalité. Le mot fin vient du latin "finis" qui signifie le but. En effet c'est le but vers lequel on tend, c'est le but d'une action, son objectif. Mais contrairement au but, elle n'est pas forcément intentionnelle. Chez Kant : " ce qui sert à la volonté de principe objectif pour se déterminer elle-même, c'est la fin". (Fondements métaphysique des moeurs).         Le  concept opératoire est "penser" du latin "pendere" ou "pensare" qui signifie peser, juger. Le sujet nous amène donc à concevoir des idées ou des opinions (autrement dit penser) par le travail de l'Esprit.         Puis l'adjectif raisonnable qui vient du latin "ratio" qui signifie calcul, compte.

« Cependant, bien que le mécanisme exclut le finalisme de la nature, malgré le fait que c'est le programme génétiquequi explique le finalisme de la nature et que la structure du corps humain ne doit pas être comprise à la lumière dufinalisme, l'homme peut être considéré comme un être naturel.

Ainsi, est-il alors raisonnable de penser que la naturepoursuit des fins ? En effet, il est raisonnable de penser que la nature poursuit des fins.

Selon Leibniz, celui-ci considère que le recoursaux causes finales est illégitime dans le détail de la physique mais indispensable pour donner aux êtres naturels unfondement métaphysique.

Ainsi, les êtres naturels, soit la nature, ont une finalité.

De plus, selon Jacques MONOD,la finalité ne peut être radicalement évacuée de la biologie car il nous montre dans Le hasard et la nécessité que le vivant est doué d'un projet, il dit : "L'une des propriétés fondamentales qui caractérisent tous les êtres vivant sansexception est celle d'être des objets doués d'un projet qu'à la fois ils représentent dans leurs structures etaccomplissent par leurs performances", et que, vivant est caractérisé par une propriété, la téléonomie (du grec télé: fins et nomos : loi).

Mais l'idée d'un "projet" au sein du vivant semble à priori difficilement compatible avec laméthode et l'objectivité scientifique qui répudie par principe la finalité.

Néanmoins, il faut reconnaître que le "projet"du vivant ne peut être évacué, Jacques Monod affirme : "L'objectivité cependant nous oblige à reconnaître lecaractère téléonomique des êtres vivants, à admettre que dans leurs structures et performances, ils réalisent etpoursuivent un projet".

Ainsi les êtres vivant sont doués d'un projet.

Mais encore, la célèbre formule d'Aristote quiest : "La nature ne fait rien en vain" signifie que les productions naturelles sont toutes ce qu'elles doivent être, quela nature ne comporte ni esquisses, ni brouillons, ni ratés.

L'univers est un ensemble harmonieux dans lequel toutest à sa place et rien n'est sans raison ; la nature, au sens d'être ou d'essence, étant le principe de réalisationd'une chose, c'est-à-dire la fin ou le but en fonction duquel cette chose se développe.

De plus, pour Aristote, toutce qui est, est en vue d'une fin car sans une fin, sans un but, il n'y aurait pas de mouvement et d'après laconception aristotélicienne de la nature, celle-ci n'est pas une chose mais elle est un principe et une cause demouvement et de repos.

Selon lui, il y a quatre causes et la plus importante de celles-ci est la cause finale, c'est-à-dire le but, l'intention car pour Aristote, sans un but (telos), il n'y aurait pas de mouvement.

Toute la nature esten mouvement, tout dans la nature cherche à se réaliser, tout dans la nature est finalisé, a une fin, a un but, rienest sans fin et la fin c'est la perfection.

C'est pourquoi, la nature ici est une totalité vivante parcourue de forcesfinalisées.

Ainsi, selon Aristote, il est sensé de penser que la nature poursuit des fins.

Et enfin, chez Kant, l'hommeest une "fin en soi", c'est-à-dire une valeur absolue qui ne doit jamais être traitée comme un simple moyen ; lerègne des fins désigne le monde éthique en tant qu'il est l'objectif, la fin, de l'humanité.

De plus, selon la téléologienaturelle de Kant : les êtres vivants sont des êtres "organisés" conformément à une finalité qui ne peut que susciternotre admiration.

Kant considère en effet que si rien ne nous permet de déterminer, ni a priori, ni empiriquement,l'existence d'une fin matérielle de la nature, en revanche nous avons besoin de postuler une telle finalité objective"lorsqu'il s'agit de juger un rapport de cause à effet que nous ne parvenons à considérer comme légal que si nousposons au fondement de la causalité de sa cause l'idée de l'effet comme condition de possibilité de cette causalité".On opère alors une fusion de la causalité effective et de la causalité finale qui s'applique particulièrement aux êtresorganisés qui possèdent une force formatrice et sont à eux-mêmes leur propre fin.

Mais le finalisme n'est alorsqu'une nécessité interne de notre jugement, et c'est en tant que l'homme est lui-même une fin qu'il soumetultimement la nature à une causalité finale.

Le mécanisme cartésien exclut dont le finalisme de la nature.

De plus, ce sont les propriétés physico-chimiques del'organisme (ADN, programme génétique) qui expliquent le finalisme de la nature et la structure du corps humain nedoit pas être comprise à la lumière du finalisme.

Cependant, suivant la philosophie de Bergson, ces propriétésphysico-chimiques sont les lois ordinaires de la nature qui expliquent les caractères spécifiques et remarquables desêtres vivants 'reproduction, évolution...).

Mais encore, l'homme mais aussi tous les êtres vivants sont considéréscomme des êtres naturels ; et le vivant est doué d'un projet.

Tout dans la nature est finalisé, rien est sans fin.

Etenfin, l'homme est une fin en soi, il soumet donc ultimement la nature à une causalité finale.Par conséquent, il faut déduire qu'il est raisonnable de penser que la nature poursuit des fins.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles