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Est-il raisonnable de penser que la nature poursuit des fins ?

Publié le 23/07/2010

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Est-il raisonnable de penser que la nature poursuit des fins ?

 

Le concept thématique est "la nature poursuit des fins". La nature vient du latin "natura", du verbe latin "nascore" qui signifie naître. Le mot nature désigne ce qui existe en dehors du monde humanisé, transformé par l'homme. D'après  Aristote, la nature ("phusis" en grec) n'est pas une chose, mais un principe : elle est un principe de mouvement et de repos. "Poursuit des fins", c'est-à-dire poursuit des buts, avoir une finalité. Le mot fin vient du latin "finis" qui signifie le but. En effet c'est le but vers lequel on tend, c'est le but d'une action, son objectif. Mais contrairement au but, elle n'est pas forcément intentionnelle. Chez Kant : " ce qui sert à la volonté de principe objectif pour se déterminer elle-même, c'est la fin". (Fondements métaphysique des mœurs).

        Le  concept opératoire est "penser" du latin "pendere" ou "pensare" qui signifie peser, juger. Le sujet nous amène donc à concevoir des idées ou des opinions (autrement dit penser) par le travail de l'Esprit.

 

« En effet, il est raisonnable de penser que la nature poursuit des fins.

Selon Leibniz, celui-ci considère que le recours auxcauses finales est illégitime dans le détail de la physique mais indispensable pour donner aux êtres naturels un fondementmétaphysique.

Ainsi, les êtres naturels, soit la nature, ont une finalité.

De plus, selon Jacques MONOD, la finalité ne peutêtre radicalement évacuée de la biologie car il nous montre dans Le hasard et la nécessité que le vivant est doué d'un projet, il dit : "L'une des propriétés fondamentales qui caractérisent tous les êtres vivant sans exception est celle d'êtredes objets doués d'un projet qu'à la fois ils représentent dans leurs structures et accomplissent par leurs performances",et que, vivant est caractérisé par une propriété, la téléonomie (du grec télé : fins et nomos : loi).

Mais l'idée d'un"projet" au sein du vivant semble à priori difficilement compatible avec la méthode et l'objectivité scientifique qui répudiepar principe la finalité.

Néanmoins, il faut reconnaître que le "projet" du vivant ne peut être évacué, Jacques Monodaffirme : "L'objectivité cependant nous oblige à reconnaître le caractère téléonomique des êtres vivants, à admettre quedans leurs structures et performances, ils réalisent et poursuivent un projet".

Ainsi les êtres vivant sont doués d'unprojet.

Mais encore, la célèbre formule d'Aristote qui est : "La nature ne fait rien en vain" signifie que les productionsnaturelles sont toutes ce qu'elles doivent être, que la nature ne comporte ni esquisses, ni brouillons, ni ratés.

L'universest un ensemble harmonieux dans lequel tout est à sa place et rien n'est sans raison ; la nature, au sens d'être oud'essence, étant le principe de réalisation d'une chose, c'est-à-dire la fin ou le but en fonction duquel cette chose sedéveloppe.

De plus, pour Aristote, tout ce qui est, est en vue d'une fin car sans une fin, sans un but, il n'y aurait pas demouvement et d'après la conception aristotélicienne de la nature, celle-ci n'est pas une chose mais elle est un principeet une cause de mouvement et de repos.

Selon lui, il y a quatre causes et la plus importante de celles-ci est la causefinale, c'est-à-dire le but, l'intention car pour Aristote, sans un but (telos), il n'y aurait pas de mouvement.

Toute lanature est en mouvement, tout dans la nature cherche à se réaliser, tout dans la nature est finalisé, a une fin, a un but,rien est sans fin et la fin c'est la perfection.

C'est pourquoi, la nature ici est une totalité vivante parcourue de forcesfinalisées.

Ainsi, selon Aristote, il est sensé de penser que la nature poursuit des fins.

Et enfin, chez Kant, l'homme estune "fin en soi", c'est-à-dire une valeur absolue qui ne doit jamais être traitée comme un simple moyen ; le règne des finsdésigne le monde éthique en tant qu'il est l'objectif, la fin, de l'humanité.

De plus, selon la téléologie naturelle de Kant :les êtres vivants sont des êtres "organisés" conformément à une finalité qui ne peut que susciter notre admiration.

Kantconsidère en effet que si rien ne nous permet de déterminer, ni a priori, ni empiriquement, l'existence d'une fin matériellede la nature, en revanche nous avons besoin de postuler une telle finalité objective "lorsqu'il s'agit de juger un rapport decause à effet que nous ne parvenons à considérer comme légal que si nous posons au fondement de la causalité de sacause l'idée de l'effet comme condition de possibilité de cette causalité".

On opère alors une fusion de la causalitéeffective et de la causalité finale qui s'applique particulièrement aux êtres organisés qui possèdent une force formatriceet sont à eux-mêmes leur propre fin.

Mais le finalisme n'est alors qu'une nécessité interne de notre jugement, et c'est entant que l'homme est lui-même une fin qu'il soumet ultimement la nature à une causalité finale.

Le mécanisme cartésien exclut dont le finalisme de la nature.

De plus, ce sont les propriétés physico-chimiques del'organisme (ADN, programme génétique) qui expliquent le finalisme de la nature et la structure du corps humain ne doitpas être comprise à la lumière du finalisme.

Cependant, suivant la philosophie de Bergson, ces propriétés physico-chimiques sont les lois ordinaires de la nature qui expliquent les caractères spécifiques et remarquables des êtres vivants'reproduction, évolution…).

Mais encore, l'homme mais aussi tous les êtres vivants sont considérés comme des êtresnaturels ; et le vivant est doué d'un projet.

Tout dans la nature est finalisé, rien est sans fin.

Et enfin, l'homme est unefin en soi, il soumet donc ultimement la nature à une causalité finale.Par conséquent, il faut déduire qu'il est raisonnable de penser que la nature poursuit des fins.. »

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