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Est-il sensé de chercher un sens à tout ?

Publié le 05/03/2004

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Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché «. Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas être là. Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre. Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet. Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins. Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces.L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux « (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs «, pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma. L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles. Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif.Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normes conscientes et morales que j'accepte.

  • I) Tout doit avoir un sens.
a) La psychanalyse est une quête de sens. b) Sens et Vérité. c) La totalité rationalité du monde (Hegel).

  • II) Le non-sens du monde.
a) Tout n'a pas de sens. b) Le monde échappe au sens. c) Sens et illusion (Nietzsche et Schopenhauer).
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« Sens et bon sens ne doivent pas être dissociésSeul l'insensé s'arrête à l'apparence des choses.

L'homme de bon sens cherche à comprendre et cherche lesens.

Il n'y a pas de honte à ignorer le sens des choses, mais on n'a pas le droit de renoncer à donner dusens à ce qui est.

Il faut toujours chercher à rendre clair ce qui est obscur, à rendre cohérent ce qui estconfus.Le « bon sens » est synonyme de « raison », cela veut dire que «la raison est naturellement égale en touthomme », que chacun possède « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ».

Car celasignifie, après tout, que si ma mémoire ou mon imagination sont moins étendues que celles de Descartes oud'Einstein, ils n'ont pas plus de raison que moi ! [Certaines choses, dans notre monde, n'ont pas de sens et ne méritent pas qu'on s'épuise à enchercher un.

Seul le vérifiable et l'intelligible sont doués de sens, et certaines choses sont absurdes.Or, l'absurde, c'est l'absence de sens.

Il est totalement insensé de chercher du sens à l'absence de sens.] «Tout» n'a pas nécessairement de sensSelon Ludwig Wittgenstein, aucun discours sensé n'est possible sur les essences ou sur le mondeconsidéré comme tout.

Seules les propositions vérifiables ont un sens, et il n'y a du sens que lorsque lediscours est intelligible.

«Une proposition n'est douée de sens que si elle se prête (...) à la vérification»(Tractatus logico-philosophicus ). Chercher un sens n'a pas toujours du sensChercher du sens, c'est déterminer la finalité que l'on peut donner à un phénomène afin de l'intégrer auplan général que l'on prête à quelque intention directrice (Dieu, la Raison ou la Nature...).

S'il n'y a pasd'intention directrice, il est insensé de chercher un sens.

Il ne s'agit-là que d'une vaine recherchedestinée à rassurer l'esprit. Kant montre qu'à force de vouloir chercher du sens, la raisons'enferre dans des antinomies insolubles:• Première antinomie : le monde a un commencement dans letemps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pas decommencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace.• Seconde antinomie : tout ce qui existe est composé d'élémentssimples / il n'existe rien de simple dans le monde (divisibilité àl'infini).• Troisième antinomie : tout n'est pas soumis au déterminisme, ilexiste une causalité libre / il n'existe pas de causalité libre.• Quatrième antinomie : il existe un être nécessaire, comme partieou cause du monde / il n'existe pas d'être nécessaire, ni dans lemonde, ni en dehors. En l'absence du critère de l'expérience, la raison démontre aussibien le pour que le contre.

Surgit alors le fantôme du scepticisme.Mais Kant pense échapper au scepticisme justement en mettant ànu le sophisme, qui fait glisser d'une idée de la raison à sonexistence comme chose en soi objective.

La raison est à elle-même son propre remède : c'est la démarche critique. La recherche du sens est illusoire Nous voulons à tout prix découvrir un sens à tout parce que nous voulons que l'existence ait un sens,qu'elle tende vers une certaine fin.

Cependant, selon Friedrich Nietzsche, «nous avons inventé l'idée debut: dans la réalité, le but manque» (Généalogie de la morale).

Il nous faut comprendre l'absoluenécessité de toutes choses en dehors de toute idée de finalité.. »

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