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Est-il toujours possible de faire la différence entre travail et divertissement ?

Publié le 19/01/2004

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travail
La joie de vivre, qui est celle du travail, ne se trouvera jamais dans l'oeuvre : elle ne saurait se confondre avec le soulagement, la joie inévitablement brève, qui suivent l'accomplissement et accompagnent la réussite. Le bonheur du travail, c'est que l'effort et sa récompense se suivent d'aussi près que la production et la consommation des moyens de subsistance, de sorte que le bonheur accompagne le processus tout comme le plaisir accompagne le fonctionnement d'un corps en bonne santé. Le « bonheur du plus grand nombre » dans lequel nous généralisons et vulgarisons la félicité dont la vie terrestre a toujours joui, a conceptualisé en « idéal » la réalité fondamentale de l'humanité travailleuse. Le droit de poursuivre le bonheur est, certes, aussi indéniable que le droit de vivre ; il lui est même identique. Mais il n'a rien de commun avec la chance qui est rare, ne dure pas et que l'on ne peut pas poursuivre, car la chance, la fortune, dépendent du hasard et de ce que le hasard donne et reprend, bien que la plupart des gens en « poursuivant le bonheur » courent après la fortune et se rendent malheureux même quand ils la rencontrent, parce qu'ils veulent conserver la chance et en jouir comme d'une abondance inépuisable de « biens ». Il n'y a pas de bonheur durable hors du cycle prescrit des peines de l'épuisement et des plaisirs de la régénération, et tout ce qui déséquilibre ce cycle - pauvreté, dénuement où la fatigue est suivie de misère au lieu de régénération, ou grande richesse et existence oisive où l'ennui remplace la fatigue, où les meules de la nécessité, de la consommation et de la digestion écrasent à mort, impitoyables et stériles, le corps impuissant - ruine l'élémentaire bonheur qui vient de ce que l'on est en vie.  Marx En quoi consiste l'aliénation du travail ? D'abord, dans le fait que le travail est extérieur à l'ouvrier, c'est-à-dire qu'il n'appartient pas à son essence, que donc, dans son travail, celui-ci ne s'affirme pas, mais se nie, ne se sent pas à l'aise, mais malheureux ; il n'y déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie son corps et ruine son esprit. En conséquence, l'ouvrier ne se sent lui-même qu'en dehors du travail et dans le travail il se sent extérieur à lui-même. Il est à l'aise quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il ne se sent pas à l'aise.

L'opposition entre travail et le loisir, le divertissement, met en mouvement toute notre époque. S'interroger sur cette opposition revient à s'interroger sur notre monde moderne. Le travail, nous le verrons, a subi bien des mutations au fil du temps, et le mot "travail" a changé d'acception. Ce n'est qu'en prennant en compte ces mutations que nous pourrons mettre au jour la vraie nature de l'opposition travail/loisir, qui bien que semblant indépassable, peut être remise en question ...

travail

« cycle - pauvreté, dénuement où la fatigue est suivie de misère au lieu de régénération, ou grande richesse etexistence oisive où l'ennui remplace la fatigue, où les meules de la nécessité, de la consommation et de la digestionécrasent à mort, impitoyables et stériles, le corps impuissant - ruine l'élémentaire bonheur qui vient de ce que l'onest en vie. Marx En quoi consiste l'aliénation du travail ? D'abord, dans le fait que le travail est extérieur à l'ouvrier, c'est-à-dire qu'iln'appartient pas à son essence, que donc, dans son travail, celui-ci ne s'affirme pas, mais se nie, ne se sent pas àl'aise, mais malheureux ; il n'y déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie son corps etruine son esprit.

En conséquence, l'ouvrier ne se sent lui-même qu'en dehors du travail et dans le travail il se sentextérieur à lui-même.

Il est à l'aise quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il ne se sent pas à l'aise.

Sontravail n'est donc pas volontaire, mais contraint, c'est du travail forcé.

Il n'est donc pas la satisfaction d'un besoin,mais seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail.

Le caractère étranger du travail apparaîtnettement dans le fait que, dès qu'il n'existe pas de contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste.Le travail extérieur à l'homme, dans lequel il se dépouille, est un travail de sacrifice de soi, de mortification.

Enfin lecaractère extérieur à l'ouvrier du travail apparaît dans le fait qu'il n'est pas son bien propre, mais celui d'un autre,qu'il ne lui appartient pas, que dans le travail l'ouvrier ne s'appartient pas lui-même, mais appartient à un autre.

[...]On en vient donc à ce résultat que l'homme (l'ouvrier) se sent agir librement seulement dans ses fonctions animales: manger, boire et procréer, ou encore, tout au plus, dans le choix de sa maison, de son habillement, etc.

; enrevanche, il se sent animal dans ses fonctions proprement humaines.

Ce qui est animal devient humain, et ce qui esthumain devient animal.

[...] Nous avons considéré l'acte d'aliénation de l'activité humaine pratique, le travail, sousdeux aspects : 1) le rapport de l'ouvrier au produit du travail en tant qu'objet étranger qui le tient sous sadomination.

[...] 2) le rapport entre le travail et l'acte de production à l'intérieur du travail. Nietzsche Dans les pays civilisés presque tous les hommes maintenant sont égaux en ceci qu'ils cherchent du travail en vue dusalaire ; pour eux tous, le travail est un moyen et non le but lui-même ; c'est pourquoi ils mettent peu de finesse auchoix du travail, pourvu qu'il procure un gain abondant.

Or il y a des hommes rares qui préfèrent périr plutôt que detravailler sans que le travail leur procure de la joie : ils sont minutieux et difficiles à satisfaire, ils ne se contententpas d'un gain abondant, lorsque le travail n'est pas lui-même le gain de tous les gains.

De cette espèce d'hommesrares font partie les artistes et les contemplatifs de toute espèce, mais aussi ces désoeuvrés qui consacrent leurvie à la chasse, aux voyages ou bien aux intrigues d'amour et aux aventures.

Tous ceux-là cherchent le travail et lapeine lorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile et le plus dur, si cela est nécessaire.

Mais autrementils sont d'une paresse décidée, quand même cette paresse devrait entraîner l'appauvrissement, le déshonneur, desdangers pour la santé et pour la vie.

Ils ne craignent pas pour autant l'ennui que le travail sans plaisir : il leur fautmême beaucoup d'ennui pour que leur propre travail puisse leur réussir.

Pour le penseur et pour tous les espritsinventifs l'ennui est ce désagréable calme plat de l'âme qui précède la course heureuse et les vents joyeux ; il leurfaut le supporter, en attendre l'effet à part eux : c'est cela précisément que les natures moindres n'arriventabsolument pas à obtenir d'elles-mêmes ! Chasser l'ennui de n'importe quelle façon est aussi vulgaire que travaillersans plaisir.

Les Asiatiques se distinguent peut-être en cela des Européens qu'ils sont capables d'un repos plus longet plus profond que ceux-ci [...]. Pascal L'homme est si malheureux, qu'il s'ennuierait même sans aucune cause d'ennui, par l'état propre de sa complexion ;et il est si vain, qu'étant plein de mille causes essentielles d'ennui, la moindre chose, comme un billard et une ballequ'il pousse, suffisent pour le divertir.

[...] D'où vient que cet homme qui a perdu depuis peu de mois son fils unique,et qui, accablé de procès et de querelles, était ce matin si troublé, n'y pense plus maintenant ? Ne vous en étonnezpoint : il est tout occupé à voir par où passera ce sanglier que ses chiens poursuivent avec tant d'ardeur depuis sixheures.

Il n'en faut pas davantage.

L'homme, quelque plein de tristesse qu'il soit, si on peut gagner sur lui de le faireentrer en quelque divertissement, le voilà heureux pendant ce temps-là ; et l'homme, quelque heureux qu'il soit, s'iln'est diverti et occupé par quelque passion ou quelque amusement qui empêche l'ennui de se répandre, sera bientôtchagrin et malheureux.

Sans divertissement, il n'y a point de joie, avec le divertissement, il n'y a point de tristesse.Et c'est aussi ce qui forme le bonheur des personnes de grande condition, qu'ils ont un nombre de personnes qui lesdivertissent, et qu'ils ont le pouvoir de se maintenir en cet état.

Prenez-y garde.

Qu'est-ce autre chose d'êtresurintendant, chancelier, premier président, sinon d'être en une condition où l'on a dès le matin un grand nombre degens qui viennent de tous côtés pour ne leur laisser pas une heure en la journée où ils puissent penser à eux-mêmes? Et quand ils sont dans la disgrâce et qu'on les renvoie à leurs maisons des champs, où ils ne manquent ni de biens,ni de domestiques pour les assister dans leur besoin, ils ne laissent pas d'être misérables et abandonnés, parce quepersonne ne les empêche de songer à eux. >>> SECOND CORRIGE: Introduction. »

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