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Est-il vrai de dire que l'homme a des désirs et que l'animal n'a que des besoins ?

Publié le 27/02/2008

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Le désir, ce principe d'incomplétude, porteur d'inachèvements, ressort caché de tous les déséquilibres. C'est lui qui nous fait abandonner les rivages du Même pour nous introduire dans la terre de l'Autre, la terre-autre. Dans ce qui est autre que le "déjà là", le donné : ce milieu où nous immergent nos besoins et avec lequel ils nous confondent. Le désir c'est la puissance d'altérité. Il lève les écrous de la nécessité, nous libère de la loi que notre milieu nous impose» (de Radkowski, id., p. 165). ? Ainsi le désir vise-t-il toujours à abolir l'être-là-pour faire advenir l'être-à-venir. Il est donc pure négativité (et par là il est le fondement de la conscience, qui s'instaure par la négation du donné). En effet, alors que le besoin trouve sa satisfaction dans la présence de son objet, le désir, lui, a moins pour objet la présence d'un être que son absence qui s'offre à lui comme une présence.

« • II apparaît dès lors :- que les besoins ne relèvent pas du sujet en ce sens que «l'individu n'est pas leur sujet, il en est l'objet.

"J'ai besoinde ..." est une locution pseudo-personnelle, sans sujet.

La présence du "je" y est un pur effet d'apparencegrammaticale.

Porte-parole de mon milieu, il dissimule le sujet impersonnel, le "on" qui impose ses exigences, qui meles impose» (de Radkowski, Les Jeux du désir, p.

154).- que le besoin n'est en soi porteur d'aucun projet de transformation du milieu, du donné naturel en culturel ; ildemeure étranger «à toute velléité d'ouverture sur une altérité».- qu'en conséquence il est vrai de dire que les besoins appartiennent à l'animalité, dans la mesure où l'on admetqu'elle ignore tout sujet et tout refus du donné naturel. b) Le désir et l'apparition du sujet• Le désir, lui, marque l'apparition du sujet.

Car «le sujet c'est "la fausse note", la discordance qui brouille etperturbe les harmoniques de l'accord parfait établi par l'adaptation entre les vivants et leur milieu : il n'est de sujetqu'inadapté, qu'"insatisfait", car il n'est de sujet que là où surgit le désir, où il s'empare du vivant.

Le désir, ceprincipe d'incomplétude, porteur d'inachèvements, ressort caché de tous les déséquilibres.

C'est lui qui nous faitabandonner les rivages du Même pour nous introduire dans la terre de l'Autre, la terre-autre.

Dans ce qui est autreque le "déjà là", le donné : ce milieu où nous immergent nos besoins et avec lequel ils nous confondent.

Le désirc'est la puissance d'altérité.

Il lève les écrous de la nécessité, nous libère de la loi que notre milieu nous impose» (deRadkowski, id., p.

165).• Ainsi le désir vise-t-il toujours à abolir l'être-là-pour faire advenir l'être-à-venir.

Il est donc pure négativité (et parlà il est le fondement de la conscience, qui s'instaure par la négation du donné).

En effet, alors que le besoin trouvesa satisfaction dans la présence de son objet, le désir, lui, a moins pour objet la présence d'un être que sonabsence qui s'offre à lui comme une présence.

Le désir désire cet être absent en tant qu'absent car son absencepossède à ses yeux une plénitude ontologique plus par faite que l'être présent.

C'est la raison pour laquelle le désirne peut jamais vraiment se satisfaire, puisque dans la satisfaction son objet, passant de l'absence à la présence, setrouve dévalué et donc détruit en tant qu'objet-désiré.

C'est pourquoi « le désir est à la fois l'être inapaisé qui vitde néant et la négativité douloureuse qui aspire à la sérénité de l'être» (N.

Grimaldi, Le Désir et le temps, p.

137).• Remarque.

Une telle opposition entre besoin et désir recoupe celle qu'établit, dans une optique différente, l'analysefreudienne, précisée par Lacan, pour qui le désir, lié à des traces mnésiques, poursuit un imaginaire, un fantasme, etne peut donc se satisfaire, sinon dans l'hallucination, tandis que le besoin se satisfait par l'action spécifique del'objet réel adéquat.• Nous pouvons donc dire que, contrairement à l'animal, l'homme a des désirs parce qu'il est un sujet, ou qu'il est unsujet parce qu'il a des désirs. 3) dialectique du besoin et du désir • Le besoin avons-nous dit, ignore, en tant que soumission au milieu, l'altérité.

Il la manifeste cependant quand sonobjet vient à manquer, enclenchant du même coup le processus du désir.

Le désir va dès lors accompagner, épouserle besoin.• Mais tandis que le besoin va se contenter de la saisie de son objet, et, l'équilibre avec le milieu étant rétabli,s'effacer dans la conscience, le désir, lui, ne pouvant se satisfaire, comme nous l'avons vu, de cet objet, vaaussitôt éprouver l'appel de l'Autrement en se donnant un nouvel objet dont le besoin ne se fait plus sentir, brillantd'une dignité ontologique supérieure à celle de l'objet qu'il vient d'obtenir.

Il va ainsi rompre l'équilibre retrouvé avecle milieu dans un mouvement de dépassement qui le conduit à altérer ce milieu, à le modifier pour le conformer à sonattente.

Et par voie de conséquence ce milieu modifié va à son tour engendrer de nouveaux besoins. conclusion Parce que l'homme est un sujet qui s'élève contre son milieu, parce qu'il ne se satisfait pas de ce qui est mais gu'ilest animé d'un mouvement contradictoire et tragique visant à abolir l'être et à faire être le néant, il est vrai,semble-t-il, de dire que l'homme a des désirs quant l'animal n'a que des besoins.. »

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