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Est-on prisonnier de sa culture ?

Publié le 27/02/2008

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culture

Dans son ouvrage Le mot et la chose, le philosophe américain Quine utilise l'exemple d'un linguiste en terrain étranger pour illustrer sa thèse sur l'indétermination de la traduction. En compagnie d'un autochtone qui ne parle bien évidemment pas la même langue, notre linguiste voit un lapin surgir. L'indigène réagit à cet événement en énonçant « Gavagaï «. Mais qu'est ce que ce mot désigne? « Lapin «, ou « élément de lapinité « ou encore « course du lapin entre deux arbres «? On ne pourra jamais le savoir. En effet, on accueille jamais la réalité telle qu'elle est. Notre langage est comme un filtre entre elle et la réalité, un filtre qui est rempli de présuposés: il est une théorie sur le monde. On peut prendre un exemple frappant: lorsque nous voyons de la neige, nous n'avons qu'un mot pour cela: nous disons « voilà de la neige «. L'esquimau, lui, en a plus d'une centaine, parce qu'il opère une multiplicité de distinction: là où ne nous voyons que de la neige, l'esquimau par la multiplicité de ses expressions linguistiques y distingue mille nuances.Pour Quine, on est prisonnier de sa culture et de son langage qui forment une certaine représentation du monde.

On peut ainsi dire que selon notre culture d'appartenance, nous ne parlons pas de la même réalité précisément parce nous ne la voyons pas de la même façon: le langage est comme le révélateur de cette façon partiale de recevoir la moindre réalité, de l'habiter.

 

 

  • Quine: Une histoire de lapin

 

  • Kant: Le moi au delà de toute appartenance culturelle

 

  • Sciences humaines et fond de l'homme

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