Etre cultivé, est-ce etre intelligent ?
Publié le 08/09/2005
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Le fait d'être cultivé est différent de l'idée de " culture ". Etre cultivé, c'est posséder des connaissances et être capable de les utiliser dans différents domaines. La culture ici, en tant que savoir spécifique, se distingue de la culture, en tant qu'elle renvoie à tous les phénomènes qui ne naissent pas de la nature mais qui sont le produit de l'activité et de la pensée humaine (le langage, le droit, les mœurs, la religion... sont des éléments culturels). Pour problématiser votre sujet, interrogez-vous sur la nature de la culture chez celui qu'on qualifiera de cultivé. Suffit- il d'accumuler des connaissances pour réellement savoir ? Ou n'est-ce pas considérablement réduire le sens du terme " intelligent " que de le cantonner à la possession d'un savoir et d'une érudition ? N'y a- t-il pas des moments où l'ignorance est préférable à une culture de salons destinée seulement à briller en société ? Pour illustrer votre développement vous pouvez par exemple songer au roman de Flaubert, " Bouvard et Pécuchet " qui met en scène de manière ironique deux personnages victimes de l'illusion consistant à considérer que le savoir est dans les livres. Pour eux, il suffit d'accumuler des connaissances de manière quantitative et finalement servile (mais ils ne s'en aperçoivent pas) pour être savant. Alors à quelles conditions l'être cultivé est-il aussi un savant ? La culture nous dispense-t- elle de réfléchir ? Ne vaut-il pas une tête bien faite qu'une tête bien pleine comme l'écrivait Rabelais ? Au fond, la culture, c'est aussi la capacité que nous avons à nous défaire de toute érudition stérile au profit d'une pensée libre et critique, critique avant tout vis à vis d'elle-même.
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de celui-ci.
3) La réelle part de la culture dans l'intelligence.
Appuyée le plus souvent sur un fondement marxiste, la critique de la mesure de l'intelligence s'en prend en premierlieu à l'idée qui fait de celle-ci un « don » mystérieux, inné et héréditaire, une essence préexistant à l'individu ; ensecond lieu, elle vise la méthode de mesure par les tests, en avançant des arguments d'ordre politique ; cetteméthode est la « caution rêvée, d'apparence objective, pour le maintien de certains privilèges sociaux etéconomiques » (cf.
Henri Salvat, L'Intelligence, mythes et réalités , 1969).
La démonstration consiste à invoquer les corrélations entre le niveau intellectuel des individus tel que le mesurent les tests et le niveau géographique,ethnique, social, culturel et économique du milieu environnant.
Les efforts des psychologues pour bâtir des testssans variable socio-culturelle ont été vains ; même lorsqu'il n'est fait appel à aucune information préalable, à aucunapprentissage, demeurent les différences d'attitude et de motivation, largement tributaires du milieu social etfamilial ; l'intérêt personnel, la tendance à se conformer à l'autorité sont des motivations fortement liées au niveaud'aspiration du milieu social : c'est, par exemple, semble-t-il, l'enfant de la classe moyenne qui est généralement lemieux stimulé pour obtenir de bons résultats scolaires.
Les psychologues, estime H.
Salvat, font une concession à lathéorie culturaliste de l'intelligence de la manière suivante : ils considèrent qu'il y a, d'une part, l'intelligence A, quiest virtualité innée, « don », et qui, purement hypothétique, ne peut se mesurer ; d'autre part, l'intelligence B, quise développe à partir de la première en interaction avec le milieu, par imprégnation culturelle inconsciente ou parapprentissage conscient.
C'est elle qui intervient dans la vie quotidienne et qui est mesurée par les tests.
Maispourquoi supposer cet « arrière-monde », comme dirait Nietzsche, sinon par une autre concession, cette fois-ci, aumythe bourgeois du don héréditaire ? La persistance à représenter, contre toute évidence, la courbe statistique dela répartition de l'intelligence dans une population donnée selon un schéma gaussien - c'est-à-dire comme s'ils'agissait d'un facteur hasardeux tel que la taille, comme s'il fallait absolument qu'il y ait très peu de gens trèsintelligents, un bon nombre de gens intelligents, le plus grand nombre étant doué d'une intelligence moyenne, et,symétriquement, qu'il y ait un certain nombre de gens peu intelligents et quelques débiles - indique bien laméconnaissance de la dimension culturelle de l'intelligence.
Ce n'est pas le lieu ici de s'étendre sur ce sujet, mais ilva de soi que l'intelligence et la culture sont deux domaines qu'on ne peut corréler à coup sûr, qu'être cultivé n'estpas nécessairement être intelligent, ni intelligent cultivé.
Conclusion.
On aura compris qu'être cultivé et être intelligent sont deux choses différentes.
Qu'il y a des érudits imbéciles, desesthètes très cultivé mais peu intelligent au sens d'une capacité à adapter sa culture à des problèmes, à êtresélectif, judicieux, capable de réemployer sa culture dans d'autres que le sien, la capacité à résoudre desproblèmes, et à les repérer.
Aussi cette capacité n'est l'apanage de personnes en particulier..
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