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Être inconscient, est-ce ignorer ?

Publié le 11/08/2004

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L'inconscient ou l'inconscience se définissent comme absence de conscience au plus simple. Or la conscience, c'est avoir la connaissance ou du moins l'attention à soi et au monde extérieur définissant une responsabilité en tant que je sais ce que je fais. En ce sens, la conscience est choix. L'inconscient est justement ce que je connais pas, ce qui est sous-jacent en nous. Dès lors, quand je suis inconscient j'ignore ce qui se passe en moi et ce qui se déroule autour de moi. L'inconscience est ainsi un défaut de connaissance. L'inconscient, comme catégorie psychique est aussi alors ignorance ; l'ignorance se définissant aussi comme absence de connaissance. Pourtant, il y a un risque à réduire l'inconscient à l'ignorance qui tient à la négativité de sa définition et bien plus à cette opposition schématique entre la conscience et l'inconscient ; la conscience étant alors un état de connaissance et l'inconscient l'état inverse. Or le psychisme humain n'est pas compartimenté de la sorte. Même lorsque j'ai conscience d'une chose ou que je suis conscient, mon inconscient est toujours présent comme le ça ou le surmoi qui sont des déterminations dont je n'ai pas conscience lorsque je me considère conscient et qui pourtant influencent mes choix comme mes désirs. Bien plus, l'hypothèse de l'inconscient psychologique aurait justement pour valeur d'expliquer et de rendre raison de phénomène dont nous ignorons l'existence et qui pourtant se manifestent. Ainsi faut-il s'interroger sur la valeur de l'inconscient et sur la représentation que nous nous en formons ; voire sur le degré de responsabilité que cela implique et pourquoi pas, dans le cas d'une critique remettre même en cause la possibilité que l'on soit ignorant de notre inconscient ; ce dernier n'étant que le fruit de la mauvaise foi.

« une chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps.

Ce n'est pas que cemouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dans l'âme quiy réponde, à cause de l'harmonie de l'âme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'âme etdans le corps, destituées des attraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notreattention et notre mémoire, attachées à des objets plus occupants.

Car toute attention demande dela mémoire, et souvent quand nous ne sommes plus admonestés pour ainsi dire et avertis de prendregarde, à quelques-unes de nos propres perceptions présentes, nous les laissons passer sans réflexionet même sans être remarquées ; mais si quelqu'un nous en avertit incontinent après et nous faitremarquer par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nous nous en souvenons et nous nousapercevons d'en avoir eu tantôt quelque sentiment (...).

Et pour juger encore mieux des petitesperceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exemple dumugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage.

Pour entendre ce bruitcomme l'on fait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-à-dire les bruitsde chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse connaître que dans l'assemblageconfus de tous les autres ensemble, c'est-à-dire dans ce mugissement même, et ne se remarqueraitpas si cette vague qui le fait était seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain 11.

La spécificité de l'inconscient freudien • Pour Freud, le rêve est la réalisation d'un désir.

Le rêveur pense que cette activité se passe en son esprit, maiscomme une pensée étrangère qu'il ne comprend pas lui-même : « Où suis-je allé cherché tout ça ? » Le sujet est lelieu de pulsions qu'il ne veut pas reconnaître comme étant les siennes, ce qui entraîne des conflits psychiques entrela nécessité de donner satisfaction à ces pulsions, et le fait de les chasser en dehors de la conscience.L'inconscient est le produit de ce refoulement.

Le rêve serait une voie détournée pour l'expression des pulsions.

Demême, un lapsus, un symptôme névrotique sont aussi des satisfactions de substitution, qui renvoient à un ensemblede conflits psychiques. + Les lapsus et les actes manqués témoignent d'un désir inconscientFreud qualifie d'inconscient tout processus psychique dont l'existence nousest démontrée par ses manifestations mais dont par ailleurs nous ignoronstout, bien qu'il se déroule en nous.Les lapsus sont des erreurs de langage qui échappent à ceux qui parlent etqui ont un caractère involontaire.

Par exemple, le locuteur dit le contraire dece qu'il voudrait dire.

Freud cite le cas d'un président qui, dans son discoursd'ouverture, dit : « je déclare la séance close.

» Les lapsus ou actes manqués(oubli d'un nom propre, par exemple) sont pour Freud des « actes psychiquescomplets ».

Ils témoignent d'un désir inconscient et résultent de l'interférencede l'expression de ce désir avec ce qu'on voudrait ou devrait consciemmentdire. + Le rêve est la voie royale de l'inconscientLe rêve a le plus souvent un caractère incompréhensible et absurde.

PourFreud, le rêve est l'expression d'un désir inconscient qui ne peut s'exprimer dufait de la censure qui, bien que relâchée dans le sommeil, continue às'exercer.

Le désir ne peut donc s'exprimer que d'une façon déguisée enutilisant en particulier un langage symbolique.

Le rêve présente donc undouble contenu : un contenu manifeste absurde, incohérent, le rêve tel qu'ilapparaît à celui qui en fait le récit ; un contenu latent, c'est-à-dire uneorganisation de pensées, un discours, exprimant un ou plusieurs désirs, lerêve tel qu'il apparaît une fois déchiffré.

L'investigation psychanalytiquepermet le passage du contenu manifeste au contenu latent d'un rêve.

Le rêve, dit Freud, est « la voie royale del'inconscient ». «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.»Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargéede notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

Ainsi,pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désirinconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude denombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont lesdésirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et deles faire sortir de leurs névroses. « Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique, vous intéressera sous plusieurs rapports.Il voyage en chemin de fer.

Le train s ‘arrête en pleine campagne.

Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il faut songer à se sauver,. »

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