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Être libre, est-ce avoir tous les droits ?

Publié le 01/07/2015

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Être libre, c'est donc bien avoir tous les droits, mais à la condition de préciser qu'un droit légitime ne peut être fondé que sur la raison. Faute de quoi l'on sombre dans l'anarchisme politique ou le naturalisme éthique, sans doute intéressants en eux-mêmes mais négateurs de toute forme de rapport à autrui.

n Problématique

Peut-on réfléchir sur l'étendue de nos droits moraux ou politiques sans concevoir des barrières nécessaires à leur pleine expression ? La liberté est-elle plus forte lorsqu'elle ne connaît aucune limite ? Ou bien un droit n'est-il valide que lorsqu'il est fondé, c'est-à-dire borné ?

n Citations

·   « La volupté, l'intempérance, la licence, quand elles sont favorisées, voilà la vertu et la félicité ! « (Calliclès, dans le Gorgias de Platon).

·   « Aussi longtemps que dure ce droit naturel de tout homme sur toute chose, nul, aussi fort ou sage fût-il, ne peut être assuré de parvenir au terme du temps de vie que la nature accorde ordinairement aux hommes « (Hobbes, Léviathan).

·    « L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi [...] Le principe de l'autonomie est donc : de toujours

choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vou­loir « (Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs).

 

·  «La liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vou­loir « (Montesquieu, De l'esprit des lois).

« 64 LA LIBERTÉ • Recherche des idées On voit se dessiner trois conceptions de la liberté, qui constituent trois degrés d'approfondissement de la question.

1.

D'une part une liberté comprise comme indépendance ou licence, c'est-à-dire comme droit de chacun sur tout et sur tous.

C'est la définition de l'opinion commune : on est libre quand on a le droit de faire tout ce que l'on veut, et quand on n'est pas contraint de faire ce que l'on ne sou­ haite pas.

On en trouve des prolongements philosophiques dans la doc­ trine anarchiste en politique, ou dans l'amoralisme en éthique (tout est permis puisque rien n'est en soi moral ou immoral).

Hobbes parle de «droit de tous sur toute chose» à l'état de nature: voler, violer, tuer, etc., tout y est possible puisque rien n'est interdit.

2.

Mais on comprend vite qu'une telle position est intenable.

Car quand on a tous les droits, c'est le non-droit qui règne.

Une seconde conception consiste alors à préciser qu'être libre, c'est bien avoir tous les droits, mais à la condition qu'ils ne nuisent pas à autrui.

C'est la base de toute vie en société et de la moralité : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse.

3.

Mais là encore, c'est insuffisant.

Car les limites de tel homme ne s'identifient pas à celles d'un autre.

On en arrive à une troisième précision de l'énoncé.

Être libre, c'est bien avoir tous les droits, mais à la condition de fonder ces droits par quelque chose de commun à tous les hommes : la raison.

On appellera par exemple cette liberté l'« autonomie».

L'autono­ mie désigne la capacité de se donner à soi-même sa loi, tirée de la seule raison.

Elle définit donc l'étendue de nos droits communs, qui sont aussi des devoirs.

• Problématique Peut-on réfléchir sur l'étendue de nos droits moraux ou politiques sans concevoir des barrières nécessaires à leur pleine expression ? La liberté est-elle plus forte lorsqu'elle ne connaît aucune limite? Ou bien un droit n'est-il valide que lorsqu'il est fondé, c'est-à-dire borné? • Citations • « La volupté, l'intempérance, la licence, quand elles sont favorisées, voilà la vertu et la félicité ! » (Calliclès, dans le Gorgias de Platon).

• « Aussi longtemps que dure ce droit naturel de tout homme sur toute chose, nul, aussi fort ou sage fût-il, ne peut être assuré de parvenir au terme du temps de vie que la nature accorde ordinairement aux hommes» (Hobbes, Léviathan).

• «L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi [ ...

] Le principe de l'autonomie est donc : de toujours. »

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