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Être libre, est-ce avoir tous les droits ?

Publié le 22/09/2018

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• Etre libre : la liberté est le thème au programme. Afin d’éviter de se perdre dans des tentatives de définition directe, qui feraient manquer la spécificité de la question posée, il faut partir du second moment de l’interrogation : « est-ce avoir tous les droits ? » pour mesurer si, oui ou non, nous tenons là une définition satisfaisante de la liberté. Nous élargirons progressivement notre approche : d’abord « avoir tous les droits », puis les nuances et compléments requis, afin de rester dans le fil du sujet.

 

• est-ce : on nous demande une définition de la liberté, et non simplement l’une de ses manifestations. C’est une réflexion sur l’essence, le ti esti (le « ce que c’est »), comme disait Platon.

 

• avoir tous les droits : le verbe « avoir » renvoie à une possession, à un acquis. Or cela peut poser problème lorsqu’on l’applique aux droits, c’est-à-dire, au sens large, à ce qui est permis dans une société. Les droits sont-ils véritablement des acquis ? Ou n’est-il pas plutôt du devoir (terme sur lequel il faudra travailler, en parallèle avec celui de « droits ») de l’homme de les conquérir et de les exercer? Peut-on toujours parler de droits ou de règles, quand tout est permis ? C’est bien le pluriel de l’énoncé qui pose problème. Car lorsque l’on revendique « tous les droits », sans exception, on met sur le même plan les règles morales et l’égoïsme, le bien collectif et le plaisir individuel, etc.

« • Recherche des idées On voit se dessin er trois conceptions de la liberté , qui constituent trois degrés d'approf ondissement de la quest ion.

1.

D'une part une liberté comprise comme indépendance ou licence, c' est -à-dire comme droit de chacun sur tout et sur tous.

C'est la définition de l'opinion commune : on est libre quand on a le droit de faire tout ce que l'on veut, et quand on n'est pas contraint de faire ce que l'on ne sou­ haite pas.

On en trouve des prolongements philosophiques dans la doc­ trine anarchiste en politique, ou dans l'amora lisme en éthique (tout est permi s puisq ue rien n'est en soi moral ou immoral ).

Hobbes parle de « droit de tous sur toute chose » à l'état de nature : voler, viole r, tuer, et c., tout y est pos sible puisque rien n'est inter dit.

2.

Mais on comprend vite qu' une telle position est intena ble.

Car quand on a tous les droi ts, c'est le non-d roit qui règne .

Une secon de conce ption consiste alors à préc iser qu 'être libre, c'est bien avoir tous les dr oits, mais à la condition qu'ils ne nuisent pas à autr ui.

C'est la base de toute vie en société et de la moralité : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse.

3.

Mais là encore, c'est insuffisant.

Car les limites de tel homme ne s' identifient pas à celles d'un autre.

On en arrive à une trois ième précision de l'énonc é.

Être libre, c'est bien avoir tous les droit s, mais à la condition de fonder ces droits par quelque chose de commun à tous les hommes : la ra ison.

On appellera par exemple cette liberté l'« autonomie ».

L'aut ono­ mie désigne la capacité de se donner à soi- même sa loi, tirée de la seule rai son.

Elle définit donc l'étendue de nos droits commun s, qui sont aussi des devoirs .

• Problématique Peut-on réfléchir sur l'étendue de nos droits moraux ou politiques sans conc evoir des barrières nécessa ires à leur pleine expression ? La liberté est-elle plus forte lorsqu'elle ne conna ît aucune limite? Ou bien un droit n' est-il valide que lorsqu 'il est fondé, c'est-à-d ire borné ? • Citations o « La volupté, l'intempéra nce, la licence, quand elles sont favorisées, voilà la vertu et la félicité ! » (Calliclè s, dans le Gorgias de Plat on).

o « Aussi longtemps que dure ce droit naturel de tout homme sur toute chose, nul, aussi fort ou sage fût-il, ne peut être assuré de parvenir au terme du temps de vie que la nature accorde ordinairement aux hommes » (Hobbe s, Léviatha n).

o «L 'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-m ême sa loi [ ...

] Le principe de l'autonomie est donc : de tou jours. »

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