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Être libre, est-ce connaître soi-même ?

Publié le 27/02/2008

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En effet, la liberté définie comme entièrement extérieure est une liberté appauvrie, le plus bas degré de la liberté. Mais elle risque en plus de n?être qu?illusoire. Nous pouvons penser que nous pouvons agir tel que nous le voulons, que rien ne nous force à agir comme nous le faisons. Cependant, la croyance naïve en la liberté rend cette dernière totalement illusoire. Ce n?est pas parce que nous croyons ne pas être contraints à faire quelque chose que nous sommes la cause de nos actions. Les stoïciens ont les premiers, orienté la définition de la liberté dans une nouvelle voie, celle de l'indépendance intérieure. En effet, pour eux, la véritable liberté réside dans la possibilité de ne pas se laisser déterminer par ses passions. Il s?agit alors de se maîtriser pour être maître de ses actions par opposition à la passion qui est une affection déraisonnable de l?âme. Dans la passion, l?homme ne sait pas ce qu?il fait. Cela orientera la philosophie moderne a concevoir la liberté comme capacité morale de se déterminer en suivant la raison.

« - Ainsi on peut avoir l'impression de faire ce que l'on veut alors que nos actessont dictés par un pur déterminisme, un produit de la loi de cause-effetSpinoza s'élevaient ainsi contre cette prétendue liberté.

Il affirmait dansEthique que « « Les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions etignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés.

»La psychanalyse nous enseigne de même, que nous n'avons pas consciencede ce qui nous détermine.

Quand Freud introduit l'idée d'inconscient, il met enplace un déterminisme psychique, déterminisme qui n'est pas accessible à laconscience.

Nos pensées et nos motifs conscients d'action ne seraient que leproduit de désirs inconscients, refoulés.

Freud dit ainsi que « le moi n'est pasmaître dans sa maison ».

Ce qui signifie bien que le sujet n'est pas libre defaire ce qu'il veut, qu'il est manipulé malgré lui.

" Certains actes en apparencenon intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique,comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à laconscience." (Freud , Psychopathologie de la vie quotidienne ) - Dans la même optique , Descartes voit dans la liberté, définie comme uneabsence de contrainte, une liberté négative : indifférence dans le choix entreplusieurs choses.

Mais il définit une liberté positive : c'est la connaissanceclaire qui me permet de bien agir, d'agir librement.

La liberté n'est donc pas laliberté de faire ce que je veux, sans être influencé par quelque chose, maispour le philosophe français, la possibilité de réfléchir et de suivre ce qui paraîtêtre le Bien.

La liberté est donc encore la possibilité d'être la cause de ses actions.

"si je connaissais toujoursclairement ce qui est vrai et bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devraisfaire, et ainsi je serais entièrement libre." Méditations métaphysiques La liberté n'est pas alors dans les conditions extérieures mais dans la capacité qu'ont les hommes d'être les proprescauses de leurs actions.

Pour Spinoza, la seule possibilité de concevoir des actes libres, c'est d'entendre une actionlibre comme une action dont les raisons ne se tirent que de moi-même.

La connaissance de soi comme mise à distance du déterminisme alliée à une connaissance sur le monde - Dès lors, si la liberté est la possibilité que j'ai de me déterminer moi-même, il faut avoir la possibilité de se défairedu déterminisme psychique.

Or, pour cela, une seule voie s'offre à nous, le retour sur soi, c'est-à-dire laconnaissance que l'on peut avoir sur soi-même.

La connaissance de soi semble avoir été dès le début de laphilosophie un devoir.

Socrate prônait en effet la devise « connais toi toi-même.

» Prendre connaissance de soi,c'est se mettre à distance pour pouvoir réfléchir lucidement sur ce que l'on est et s'interroger sur nos actions.

Seprendre comme objet de connaissance, c'est le moyen de prendre conscience de ce qui nous détermine à agir.- La psychanalyse, si elle postule un déterminisme, n'interdit pas de se défaire de se déterminisme.

La théoriefreudienne n'est d'ailleurs rien d'autre que la mise en place d'une pratique psychanalytique qui permettent au patientd'avoir un accès indirect à l'inconscient, à comprendre ce qui résiste et ce qui les pousse à agir.

Freud a pour celaélaboré une méthode de travail qui se base sur le fonctionnement de l'inconscient à savoir l'association libre et quis'oppose à une réflexion logique.

Freud disait ainsi « là ou le ça( principe pulsionnel inconscient) était, Je doisadvenir » Ce qui veut dire que rien n'empêche que le sujet puisse reprendre une partie du contrôle de lui-même etde découvrir ce qui le faisait agir à son insu.- Cependant, si la liberté est une capacité à l'autodétermination, elle ne nécessite pas seulement une connaissancede soi-même mais elle met en jeu un savoir sur le monde qui m'entoure.

Si la liberté se définit par faire ce que nousdésirons et ce que nous choisissons, il faut bien sûr se connaître soi-même, prendre conscience de ses réellesvolontés et des moyens que nous avons de les réaliser.

Mais il faut aussi avoir un savoir qui me permet de ne pasêtre soumis au monde et à la nature.

Si je veux, par exemple, accomplir l'ascension du Mont-Blanc, il faut que jepuisse me déterminer et connaître mes capacités mais il faut aussi que je sache où se trouve le Mont-Blanc,comment s'effectue une escalade, s'il y aura assez d'oxygène pour que je puisse respirer.

La liberté n'est donc pasdans une simple connaissance de soi, elle demande aussi un savoir, des compétences pour pouvoir faire ce que jeveux faire.

Ainsi Hegel nous apprend que l'esclave peut être plus libre que son maître.

En effet, le maître puisqu'il n'apas acquis le savoir-faire nécessaire à sa subsistance dépend du travail de l'esclave, alors que ce dernier, par letravail, ces compétences, s'affranchit du maître et n'a nullement besoin de lui.

Ainsi, la liberté apparaît dans un premier temps comme une caractéristique extérieure, un droit accordé par les régimes politiques aux citoyens.

Elle se définit comme la possibilité de faire ce que je veux sans être contraint,sans rencontrer d'obstacle.

Pourtant, la liberté est illusoire si elle ne s'accompagne pas d'une prise de conscience dece qui nous détermine.

En effet, la véritable liberté réside dans la possibilité d'être la cause de ses actions.

Or, lamajorité des obstacles, des contraintes ne viennent pas de l'extérieur mais sont des déterminations inconscientesdu sujet.

Je peux donc très bien vivre en démocratie et pourtant ne pas être la cause de mes actes.

Pour réaliservéritablement la liberté, une connaissance de soi est nécessaire puisqu'elle est lutte contre les déterminationsinconscientes, travail incessant contre ce qui m'influence et me dépossède de mon existence.

Sartre disait en effet,« l'important n'est pas ce que les autres nous ont fait mais ce que nous avons de ce que les autres nous ont fait.

». »

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