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Etudier l'économie, est-ce étudier l'homme ?

Publié le 27/02/2008

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L'argent, ici objet de l'économie, a donc un pouvoir de détermination très puissant. Marx nous rappelle cela dans ses Manuscrits de 1844. « Il est considéré comme l'être tout-puissant. L'argent est l'entremetteur entre le besoin et l'objet, entre la vie et le moyen de vivre de l'homme. Mais ce qui me sert de médiateur pour ma propre vie me sert également de médiateur pour l'existence d'autrui. Mon prochain, c'est l'argent. » Si l'argent nous permet de vivre, alors il détermine ce que nous sommes. Cette détermination se retrouve alors dans la reconnaissance d'autrui comme un potentiel d'argent qui peut m'être utile pour vivre. L'économie a donc beaucoup plus de pouvoir qu'un simple moyen. Comme gestion de l'argent, elle est gestion de nous-mêmes et comme condition d'échange, elle détermine tous nos rapports à autrui.

En quoi l’économie et l’homme peuvent-ils être identifiés au point d’obtenir ici une expression où les deux termes sont considérés comme synonymes ? En effet, nous avons l’habitude de définir l’essence de l’homme  par son corps, sa pensée, son langage ou autres critères qui font de nous des animaux bien spécifiques. Ici, c’est l’économie qui semble être l’essence de l’homme. Or, l’économie a-t-elle une importance si essentielle  au point de pouvoir déterminer ce que nous sommes ? Sommes-nous des animaux économiques ? Si nous entendons par économie, le fait d’épargner, alors nous ne sommes pas très différents des écureuils. Mais, à l’inverse, nous sommes peut-être les seuls animaux à nous préoccuper de la gestion des richesses, c’est à dire de leur production, leur consommation et de leur distribution. Ces richesses nous permettent alors de construire un système d’échanges et de constituer une société. Aussi n’est-ce pas un hasard si nous en venons à parler de science économique et sociale. Mais l’économie est-elle autre chose qu’un outil dont nous nous servons pour construire un rapport social ? Il se pourrait bien qu’en déterminant la place que nous occupons au sein de la société, elle déterminerait ce que nous sommes, voire qui nous sommes. Après tout, nous sommes souvent définis par notre revenu ou nos richesses. Cette perspective doit-elle pour autant absolument régner ? Si nous en venons à faire de l’économie

la dimension essentielle de l’homme, que reste-t-il de sa dimension morale ?

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