Existe-t-il une vérité historique ?
Publié le 11/09/2005
Extrait du document
Analyse du sujet :
Du point de vue conceptuel :
Vérité : La vérité est difficile à définir, puisque précisément, définir c'est poser la vérité d'une notion. Elle se distingue de la réalité, la vérité concerne l'ordre du discours, la réalité celui des choses. La vérité caractérise une proposition dont l'énoncé décrit un ordre qui est adéquat à l'ordre des choses. Ex. : « Le cheval est un animal « est un jugement vrai ; par contre, « l'homme est un chien « est un jugement faux (inadéquat au réel)
Histoire : Trivialement on entend le mot histoire dans le sens de récit (une histoire drôle) ou de mythe voir de mensonge (il me raconte des histoires, il affabule...)
L'histoire c'est également l'ensemble des faits qui se sont déroulés dans le passé d'un peuple, ou d'une espèce. Mais l'histoire est aussi à la discipline scientifique qui consiste en l'étude des faits passés. L'historien cherche donc à comprendre comment les faits révolus se sont déroulés en menant une enquête à partir des matériaux historiques que sont le témoignage et le document.
Du point de vue formel :
« Une « : Ce terme pose une ambiguïté essentielle à appréhender pour bien traiter ce sujet car on doit l'entendre de deux façons : «La vérité historique est-elle seulement possible, envisageable ? «, et, « N'y a-t-il qu'une seule vérité historique ? «.
Problématisation :
Nous nous interrogeons sur l'histoire et son rapport à la vérité. Existe-t-il une vérité historique ? Si l'histoire est la mémoire des faits passés, il semble bien que l'on puisse au moins concevoir une vérité historique : les faits se sont passés d'une certaine façon et pas d'une autre. Le problème vient du fait que ces faits sont révolus, les hommes vivants n'en n'ont connaissance que par ouï-dire. Comment dès lors envisager que pour l'homme il existe une vérité historique ? Ne nous faudrait-il admettre que s'il y a une vérité historique, elle est pour les hommes le fruits d'une enquête scientifique sur le passé, ce que l'on a coutume d'appeler l'histoire ? Pour autant il semble important de noter que les historiens s'ils participent du même effort pour connaître le passé, n'en sont pas moins parfois en totale mésentente entre eux... Dès lors comment ne pas interroger la vérité historique et son rapport à cet apparent désaccord entre les historiens ? Ne faudrait-il admettre qu'il n'y a pas une mais plusieurs vérités historiques ? Admettre que peut-être, il y a autant de vérités historiques que d'historiens ou même peut être autant que d'hommes ? Ce relativisme historique est tout à fait dangereux; grâce à lui on peut justifier tous les récits « pseudo-historiques «, si fantaisistes ou réducteurs soient-ils. Ne faudrait-il alors envisager que s'il y a bien une vérité historique, au moins concevable mais seulement idéale, et que les historiens malgré leurs efforts n'arrivent pas à l'accord sur leurs hypothèses respectives et la valeur de leurs preuves, la vérité historique pour l'homme ne peut s'appréhender que par une enquête critique de la raison appliquée aux matériaux historiques et aux hypothèses historiques ? C'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu.
«
cette enquête avec sérieux dominer ses affects, ses passions qui feraient juger à l'emporte pièce selon despenchants subjectifs la valeur d'une hypothèse, la qualité d'une preuve, etc.
L'histoire de l'historien est doncdépendante pour une part de sa subjectivité irréductible.c) On pourrait même affirmer que du fait de la finitude humaine, il ne peut exister aucune vérité historiqueuniversellement reconnue comme telle, puisque ceux qui la cherchent ne sont pas, par leur essence en mesure de lacomprendre.
Il n'y aurait donc pas une seule vérité historiques mais autant que d'historiens peut être mêmed'hommes.Problème : Ce relativisme historique s'il est fondé, justifie le révisionnisme (Révision fantaisiste de l'histoire selon desappartenances idéologiques, religieuses ou autre) et le négationnisme, un de ses cas particuliers, extrême quiconduit à la négation pure et simple de l'existence des chambres à gaz, alors même que les matériaux historiquesprouvent nécessairement leur existence.
Le relativisme historique aboutit à la négation de l'histoire et dans le mêmemouvement de la vérité elle-même.
Transition : comment alors articuler les tendances de l'histoire : la nécessité de l'existence de l'objectivité historique, sans laquelle la vérité et l'histoire sont réduite à néant, et la tendance humaine à la subjectivité, latendance à se tromper, à mentir, à suivre ses passions ? 3 .
La vérité historique ne peut exister pour les hommes que comme postulat méthodologique, commeidéal directeur au sens où Kant l'entendait : il y a une nécessité pour l'humanité à fonder l'histoire commediscipline scientifique, c'est-à-dire à la placer sous le signe de la raison critique et d'en soumettrel'exercice à l'exigence déontologique.
a) Pour appréhender la vérité historique, la manière la plus évidente de voir les choses, est qu'il faudrait unemémoire et une existence infinie : il faudrait être plus qu'un homme.
Le problème dans ce cas c'est que les hommesne sont que des hommes, des animaux rationnels, mi bête, mi dieu.
La seconde manière de voir, manière quin'implique pas le postulat d'un « démon », (d'un dieu), c'est de tenter de donner à la part rationnel, la part neutre,objective, le plus de force.b) Pour cela, il faut et il suffit, de considérer dans chacune des opérations de l'enquête historique la possibilité del'erreur, de la tromperie, il faut garder sa raison « aux aguets », se fier à sa capacité critique pour juger de lascientificité de telle hypothèse, de telle preuve, de telle source de témoignage.c) Pour contraindre les historiens à se fier à la dimension critique de la raison, pour augmenter les chances qu'ils seconforment à cette honnêteté intellectuelle, il faut de plus fonder la discipline historique, c'est-à-dire établir lesrègles scientifiques de son exercice.
C'est-à-dire également les règles déontologiques qui encadrent la bonnepoursuite de son but : ces règles définissent de manière normative la bonne marche de la recherche de la véritéhistorique, celui qui s'y conforme pas, ne peut se réclamer de la dignité de cette activité, il ne poursuit pas l'objetde l'histoire, la vérité historique mais un intérêt personnel ou idéologique.
Ainsi l'on comprend que la recherche de lavérité historique n'est pas une activité sereine pendant laquelle il suffit de recueillir des témoignages, où desdocuments, de les assembler, elle est un exercice critique, qui repose sur les mêmes présupposés que les autressciences : l'existence d'une vérité à poursuivre au delà des vérités individuelles, et la nécessité pour l'atteindre dese conformer au mieux à la rigueur critique de la raison et à ses procédures de vérifications..
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