Explication de texte Bersgon "Artiste"

Explication de texte On décrit volontiers l'artiste comme un excentrique perdu dans ses visions hallucinatoires. En effet, le mot artiste évoque pour beaucoup l'idée d'un être marginal, hors norme. Par définition, l'artiste est la personne qui exerce l'art. L'art se manifeste sous de multiples formes, que cela soit la peinture, la sculpture, la poésie, la littérature... Ses oeuvres sont sources d'émotions, de sentiments, de réflexion, de spiritualité ou de transcendances. Ici, Bergson problématise une interrogation récurrente dans l'histoire de l'art en se demandant ce qu'est un artiste ? Le regard de l'artiste s'apparente-t-il au délire, ou au contraire saisit-il mieux le réel que le nôtre ? Bergson prend parti dans ce texte articulé en deux mouvements. Bergson nous expose ainsi distinctement sa thèse : selon lui, l'artiste est celui qui voit au-delà des choses, il perçoit la réalité mise à nue, il regarde « la réalité nue et sans voiles «. Bergson est rejoint par Nietzsche qui a dit ; « Heureusement que nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité «. La thèse de Bergson prend à contre-pied un certain nombre d'idées reçues dans la tradition philosophique, puisqu'elle définit l'artiste comme un observateur et non comme un créateur. Ainsi pour Bergson, l'art est l'expression du réel et l'artiste celui qui transmet le réel aux autres hommes. Dans un premier temps, Bergson donne une description de la façon dont nous regardons couramment les choses puis dans un deuxième temps Bergson oppose le regard de l'artiste comme la seule vision authentique. Bergson nous expose, dans un premier temps, la visions erronée et approximative que nous portons sur ce qui nous entoure. Tout d'abord, Bergson affirme que « la philosophie n'est pas l'art «. En effet, la philosophie est définit comme la recherche du savoir, alors que l'art apparaît comme la recherche de la beauté. Par ailleurs, le philosophe s'adresse à la raison tandis que l'art s'adresse à la sensibilité, au subjectif. Malgré ses différences, Bergson établit « de profondes affinités « entre philosophie et art. Il s'agira donc pour l'auteur d'expliquer en quoi cette différence n'est que de surface. Bergson, dans un premier lieu, semble suggérer que le regard de l'artiste entretient avec le regard ordinaire une différence de degré ; « c'est un homme qui voit mieux que les autres «, mais on constate vite qu'il s'agit d'une différence de nature. En disant cela, Bergson soutient que l'artiste jouit d'une sensibilité exceptionnelle, une sensibilité que lui seul a, tandis que les « non-artistes « comprennent cette sensibilité comme un débordement émotif, l'artiste étant parfois vu comme un homme aux visions hallucinatoires, et ses oeuvres comme l'expression de ce délire. Bergson corrige en quelque sorte cette croyance populaire et ramène cette sensibilité de l'artiste à une meilleure perception du réel. En employant le terme « voir mieux «, Bergson confère deux dimensions à celui-ci. « Voir mieux « consiste tout d'abord à saisir le monde avec plus de détails, plus d'exactitude aussi, avec une approche plus subtile, que le « commun des mortels «. Prenons ainsi l'exemple de l'esquisse d'une table. En dessinant celle-ci, on s'aperçoit, contrairement à ce que nous dirions volontiers, qu'elle ne nous apparaît presque jamais rectangulaire, mais quasi toujours trapézoïdale. Le « commun des mortels « se trompe, alors que le peintre détient ce savoir. L'artiste réussit là où le commun des mortels échoue. Cependant, l'artiste ne voit pas seulement « mieux «, mais il voit la réalité telle qu'elle est. Il &l...